L'innocence des bourreaux

Plus ça va, plus j'apprécie cet auteur belge.
Elle part d'une situation assez crédible : des personnes ordinaires comme vous et moi font leurs courses dans une petite supérette de quartier.
Il y a Léa, jeune maman qui a laissé son fils 15 minutes seul devant la télé, Thomas et Sophie, un couple de collègues adultères qui viennent de passer un moment ensemble à l'hôtel, Guillaume le caissier de la supérette qui va peut-être être papa, Germaine, une vieille dame en fauteuil roulant et son auxiliaire de vie et une mère qui vient de se disputer avec son fils adolescent qui l'attend dans la voiture. Soudain surgit un junkie en manque, armé, et tout bascule.
Il y aura un mort puis un second et un troisième, une fuite, des otages, des blessés et un éclairage différent sur ces personnages qui cachent tous des secrets et des failles.
C'est passionnant, avec des retournements de situation à la fin de chaque chapitre, c'est bien écrit et plutôt crédible. Pour moi, un bon moment de lecture.

Si vous vous attendez à un thriller psychologique haletant à la tension grandissante comme je l'ai cru, oubliez vite.

L'innocence des bourreaux est un huis clos rassemblant quelques personnes dans une supérette et dont le quotidien est soudain troublé par un braqueur junkie. L'on s'en doute, les choses ne se passent pas exactement comme prévu… (je n'en dis jamais beaucoup dans mes critiques afin de ne pas déflorer l'histoire avec un pseudo résumé… bouh que je n'aime pas que l'on raconte tout !).

Le livre débute d'abord par le portrait de chacun des personnages, leur histoire, et ce qui va les amener à cette fameuse supérette. On plonge rapidement dans l'histoire. L'écriture est fluide et éloquente. Elle sonne juste, notamment pour le junkie où la plume est fébrile, incisive, dans l'urgence. Les dialogues sont réalistes, bien sentis. L'histoire est plus rocambolesque, on se laisse prendre ou pas.

Ca se lit bien, mais ça se lit comme une petite promenade tranquille, pas de suspense ni d'analyse psychologique, pas d'effroi, de page qui se tourne frénétiquement. Non, moi l'histoire m'est apparue comme une comédie dramatique que j'aurais bien vue adaptée au théâtre (ça pourrait faire penser au film « Pour cent briques t'as plus rien » en moins marrant).

En somme un livre plaisant, mais sans prétention. Une lecture idéale pour faire une pause entre deux lectures plus difficiles.

Un hold-up dans une épicerie. Monsieur et Madame Tout le monde se retrouvent otages…enfin presque.
Pris dans une situation anxiogène chacun va réagir très loin de son caractère apparent.
Bravo à l'auteure pour ses créations de personnage, on se sent proches de ces hommes et femmes avec une question lancinante : qu'aurais-je fait à leur place ?
Un thriller qui tient la route, ce qu'il faut de suspens et surtout une fine analyse psychologique.
Un bon moment de lecture

Barbara Abel fait partie des rares auteurs que j'apprécie tout particulièrement. Je l'ai découverte il y a presque dix ans et j'ai lu la grande majorité de ses romans, sans jamais être déçue. Alors bien sûr, l'annonce de son nouveau roman et les premiers avis élogieux m'ont donné envie de me jeter dessus à mon tour.

On retrouve la patte de l'auteur, sa façon très précise de décortiquer les sentiments humains, de nous faire entrer dans les chaumières des uns et des autres et de comprendre ces personnages qui, au final, sont comme vous et moi. On sait que très vite, tout va se recouper pour nous exploser à la figure, on sent la tension monter… et j'aime ça.

Malheureusement, cette fois, ça n'aura pas suffi. Il y a une petite part d'invraisemblance dans la plupart des romans de Barbara Abel, qui permet souvent une chute inattendue et un choc dont on se régale. Mais dans son dernier roman, on peine vraiment à y croire… Les réactions des protagonistes ne sonnent pas tout à fait justes. Et là où on se glisse d'habitude si facilement dans les chaussures de ses personnages, c'est plutôt l'incompréhension qui règne. Je ne lui en aurai peut-être pas tenu rigueur si la suite de l'histoire avait été à la hauteur, mais la deuxième moitié du roman nous entraîne dans un petit road-trip sans grands rebondissements. Fini la tension, les chocs, les chutes. Les révélations sont derrière nous et on termine le bouquin sans passion.

Cela n'est pas pour autant un mauvais livre, mais je suis déçue car je m'attendais au grand feu d'artifice. Sa lecture reste plaisante, et je l'ai d'ailleurs lu d'une traite, mais cela manque d'un dernier retournement de situation dont Barbara Abel a le secret. Contrairement au génial Duelle, ce dernier roman ne me restera pas longtemps en mémoire.

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Barbara Abel reprend les mêmes ingrédients qui font "sa patte" dans ce roman : des scènes de vie et des personnages ordinaires mais qui ont tendance à déraper légèrement...., et elle nous en fait encore un roman de plus de 300 pages qui nous tient en haleine et que l'on a du mal à lâcher avant son terme.
Par contre, ce dernier est pour moi le moins abouti de ceux que j'ai lu, et celui que j'ai le moins apprécié pour l'instant. Je m'attendais à beaucoup plus avec ce que j'avais lu d'elle avant.
Pour celles et ceux qui ne connaissent par l'auteur, c'est par celui-ci que je conseillerai de commencer pour y aller crechendo dans les lectures de cet auteur, il se lit très bien, est très addictif, mais n'a pas cette petite touche de magie qu'ont les autres et qui fait qu'à l'issue de sa lecture on se dise : wouaaah, ah oui quand même, j'l'ai pas vu venir celle-là 😉
voilà pour moi typiquement le genre de lecture que je qualifie de transitoire, idéal lorsqu'on sort d'un petit coup de coeur et qu'on ne sait pas, mais alors pas du tout ce qui va pouvoir être lu après...

2.75/5 : Derrière la haine et Après la fin avaient été de vraies révélations pour moi : Barbara Abel venait de créer à mes yeux le thriller du quotidien : lorsqu'une situation anodine devient un véritable cauchemar... C'était donc avec énormément d'impatience que j'attendais son tout nouveau roman, L'Innocence des bourreaux : un titre prometteur pour une malencontreuse déception : j'en attendais trop !

En effet malgré une idée de départ très originale et percutante j'ai été surprise du manque de crédibilité et d'approfondissement de ce roman. Tout d'abord il y a énormément de protagonistes : trop pour tous les développer en moins de 300 pages, impossible de les connaitre et de forger un lien d'empathie entre nous et eux. Les personnages les plus fouillés comme Aline et son fils ne m'ont absolument pas touché alors que l'histoire de Léa ou de Guillaume aurait mérité plus de détails. En effet l'une des grandes forces de l'auteure est de créer des personnages uniques et a priori "normaux" qui doivent faire face aux plus bas instincts, aux pires situations : cela était présent mais je pense que Barbara Abel a visé un nombre trop important d'êtres à définir pour faire des portraits psychologiquement intéressants.

Ensuite l'écriture était vive, avec des chapitres courts et efficaces pourtant je n'arrivais pas à tourner les pages aussi facilement : je voulais savoir la suite mais n'étant pas spécialement attachée aux personnages je ne m'inquiétais pas plus que cela. Je n'étais pas dans une bulle d'angoisse comme j'avais pu l'être avec Derrière la haine. La fin m'a en plus vraiment démoralisé : ce n'était pas un cliffhanger incroyable, j'avais l'impression que l'écrivain ne savait pas comment terminer de manière magistrale le tout et a donc tout laissé en suspens.

Le manque d'approfondissement expliqué, je dirai que le manque de crédibilité provient du retournement de situation : cela aurait pu être plus recherché car tout se passe tellement vite que je n'arrivais pas à me poser sur un personnage, un dialogue, un élément de l'intrigue. En soi ce n'est absolument pas un mauvais livre mais c'est un roman non abouti qui aurait gagné en puissance avec une centaine de pages en plus ou un nombre réduit de personnages, avec un huis clos plus angoissant. L'atmosphère manquait d'une réelle retranscription effrayante, les êtres de personnalité : nous sommes introduits dans un monde où la conclusion frappe déjà à la porte.

En définitive, un livre en deçà des deux romans précédents, il a su conquérir son public mais je n'en fais malheureusement pas partie...
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L'innocence des bourreaux, ou comment explorer la frontière entre innocence et culpabilité et découvrir ce qui peut transformer une victime en criminel et inversement. Telle est la thématique de ce roman, lequel constitue ma troisième excursion dans l'univers de Barbara Abel. Si j'avais apprécié Derrière la haine, sa suite, Après la fin, m'avait laissée au bord de la route. La nécessité d'une histoire de casse pour un challenge m'a convaincue de lui laisser à nouveau sa chance avec celui-ci.

L'idée de départ, celle de gens ordinaires qui se retrouvent mêlés à un drame qui les dépasse de loin, était pourtant chouette. Un panel d'individus est pris en otage dans une supérette de quartier par un junkie, qui va savourer, durant quelques instants, le pouvoir inattendu qu'il détient sur ces gens. Et puis soudain, tout bascule et les rôles s'inversent. L'aspect psychologique de la situation s'annonçait intéressant et je me suis lancée sans me méfier. Malheureusement, il y a une chose qui fait perdre une grande part de crédibilité à cette histoire : le fait que, justement, les personnages que l'on suit ne sont pas des gens ordinaires.

Au fur et à mesure que se déroule le récit, l'autrice nous plonge dans le passé de ses protagonistes, et on se rend vite compte, non seulement que peu d'entre eux sont complètement innocents, mais surtout qu'ils ont tous une part d'ombre en eux. Et quand je dis une part, c'est quand même une sacrée part ! du coup, quelle est la probabilité qu'un panel de ce genre se trouve réuni en un même lieu, au même moment, et confronté à cette sorte de situation ? Aucune. Dès lors, difficile de se laisser emporter, d'autant plus que leur part de ténèbres ne nous les rend pas vraiment attachants. Ne vous attendez pas à un suspens insoutenable, je n'ai personnellement éprouvé qu'une vague curiosité, tout au plus.

Et puis soudain, le huis clos se transforme en cavale et… devient encore moins intéressant ! Parce que l'on sait pertinemment comment tout cela va finir. N'avez-vous jamais terminé un livre en vous disant : “Tout ça pour ça” ? Eh bien, on est en plein dedans ! Finalement, la plupart des personnages n'auront eu que ce qu'ils méritaient, sans surprise, et on passe complètement à côté d'une thématique qui aurait pu s'avérer passionnante. J'ai l'impression que l'autrice s'est un peu perdue en route et qu'à trop vouloir en faire, elle a oublié d'approfondir et perdu en crédibilité. Malgré une écriture fluide et agréable, je suis clairement restée sur ma faim.
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Chacun a sa part d'ombre qui peut ressortir dans des moments inattendus. La plume de Barbara Abel, toujours incisive et percutante, la révèle avec froideur. Elle n'oublie personne, chaque personnage est passé au crible et les travers des uns répondent aux préoccupations des autres.

Une petite course à la supérette du coin marque un tournant dans la vie de tous les clients. Ils ne pensaient pas se retrouver face à un junkie improvisant un braquage et dans l'impossibilité d'échapper à leurs propres contradictions.

A conseiller aux adeptes des huis-clos dans lesquels le lecteur se complaît pour disséquer les personnalités en présence.

Barbara Abel nous interpelle grâce à une situation familière, aller faire ses courses au supermarché du coin.

Ce huis clos angoissant raconte le récit du braquage d'une supérette par un jeune toxicomane en manque. Quelques personnes de passage dans le magasin à ce moment-là verront leurs histoires approfondies dès le début de ce roman choral, comme pour nous préparer au début du drame, et la perspective se verra ainsi déployée régulièrement au travers d'une action pleine de surprise et de renversements de situation.

J'ai passé un bon moment dans ce récit qui avait des airs théâtraux, saisie par la noirceur et le drame de ces innocents ou ces bourreaux voyant leur monde placé au pied du mur.

Le résumé du livre m'avait attirée : imaginez une prise d'otages dans une supérette par un junkie en manque. Ca promettait d'être sympa d'autant plus que je n'avais jamais lu Barbara Abel (qui m'a dédicacé le livre au Salon du polar de Montigny-lès-Cormeilles en décembre dernier) et vu le contexte morose, j'avais envie d'une intrigue manichéenne, histoire de croire encore que les gentils peuvent gagner dans ce monde de bruts!

Bon, le livre se lit très bien, le style est plutôt incisif (à la Karine Giebel), les phrases et chapitres sont courts, ce qui donne un certain peps... Mais voilà: chaque chapitre expose le point de vue d'un des personnages mais il n'y a pas vraiment de transition ni d'action. Quand je lis ce genre de livres, j'aime retrouver une ambiance à la "piège de cristal" ou, en plus comique, à "la Tour Montparnasse infernale". Seulement, quelque chose manquait.

Comme l'indique le titre, il s'avère (trop?) rapidement que les bourreaux ne sont pas forcément ceux que l'on croit et on apprend des choses pas très louables sur certains protagonistes.

Même si le livre a des qualités, ce n'est pas un page-turner. A réserver aux amateurs de thrillers pas gores où la concentration n'est pas indispensable pour comprendre l'intrigue.