La Mer Éclatée, tome 3 : La Moitié d'une guerre

Ah mes amis, si vous saviez dans quel état ce tome m'a mis!!!!! Je suis passée par toutes les émotions mais celle qui prédomine à l'heure où je vous écris cette critique (et bien que j'ai laissé passé plusieurs semaines pour prendre du recul), c'est la déception. Une immense et triste déception.

J'avais aimé le premier et adoré le deuxième tome. En toute logique, j'aurais dû écrire une critique plus qu'élogieuse sur ce troisième tome...Mais il n'en est rien mes amis, il n'en est rien, à mon grand regret.

Le premier tome, "La moitié d'un roi" s'intéressait à Yarvi, ce prince manchot, plus intellectuel que physique. Laissé pour mort, vendu comme esclave, il fait son retour triomphant en faisant la promesse de tuer ceux qui l'ont mis dans cette situation.

Dans le Tome 2, "La moitié d'un monde", nous suivions l'histoire d'Epine, qui avait juré de se venger de la mort de son père. Après avoir voyagé par monts et par vaux, elle était revenue plus terrifiante et dangereuses que jamais, même si elle avait échoué à tuer le meurtrier de son père.

Avec "La moitié d'une guerre", nous suivons les aventures de la princesse Skara, obligée de fuir son royaume à la suite de la mort de son père et de la majorité de ses sujets. Déterminée à reprendre ce qui lui revient de droit, elle va tenter le tout pour le tout : une alliance avec le Gettland et le Vasterland.

Je ne vais pas vous mentir les amis, les trois-quart du roman sont à la hauteur des précédents. le suspens est bien amené, les personnages sont bien construits. Cependant, on commence à sentir une certaine lassitude chez Abercombrie, qui tombe dans le piège de la répétition. La princesse Skara, si sympathique soit-elle, n'est qu'un hybride entre Yarvi (pour son côté stratège) et Epine (pour sa détermination à se venger).
Mais ce n'est pas pour cela que je m'insurge mais plutôt pour le dernier quart.
Abercombrie a carrément gâché toute l'histoire mise en place dès le premier tome! Certes, la boucle est bouclée, mais à quel prix? J'ai détesté ce qui est arrivé aux personnages, surtout à Yarvi. Personnage réellement intéressant, il est devenu la caricature de lui-même dans ce dernier volet. Quelle honte! J'en étais malade!
Et il n'est pas le seul à souffrir de cette maladie! Epine, l'archétype de la fille badass qui cherche sa place dans un monde masculin n'est plus qu'une machine à tuer incapable d'éprouver des sentiments. Et je pourrais continuer encore et encore.

Abercombrie a probablement dû vouloir offrir une fin à la fois ouverte et fermée (pour ce qui concerne les intrigues développées au début), mais il a lamentablement échoué. Les raccourcis qu'il a pris pour en arriver là ne sont pas dignes d'un écrivain de sa trempe.
Peut-être en attendais-je trop au vu de l'excellente qualité des deux premiers tomes. A vous de voir. Peut-être serez-vous moins sévères que moi.