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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joe Abercrombie continue d'explorer l'univers réjouissant de la Fantasy spaghetti en suivant les tropes du western : l'Ouest sauvage avec ses grandes plaines et ses hautes montagnes, la nature impitoyable, les convois de pionniers, les prospecteurs, les trappeurs, la ruée vers l'or, les villes champignons et les villes fantômes, les saloons, les tripots, les bordels, les fermiers et les éleveurs qui espèrent une vie meilleure, les desperados sans foi ni loi, les indigènes sanguinaires souvent nomades et parfois sédentaires, les combats à mains nues ou au couteau, les attaques de diligences…Tout est là : j'aimerais vraiment qu'un fin connaisseur de l'univers des westerns lise cet ouvrage pour lister tous les films/livres mis à contribution, car on assiste ici à un véritable festival de reprises. (D'ailleurs le livre est dédié à Clint Eastwood, c'est vous dire !)
Et je ne préfère pas gloser sur la prose de l'auteur parfois trop visuelle pour la littérature, déformation professionnelle oblige (l'auteur était monteur pour la télévision avant de vivre de sa plume).

Difficile de ne pas penser à feu David Gemmell, l'autre spécialiste anglais du western médiéval, tant les personnages, les situations et les tirades semblent tirer de tel ou tel tome du "Cycle Drenaï". Mieux Placide semble clairement marcher dans les pas d'un Druss, mais un Druss plus sombre et plus profond. Les deux personnages plongent leurs racines dans l'héritage de R.E. Howard. Que demander de plus ?
Et à quelques détails près, tout est raccord avec les autres ouvrages se déroulant dans le Cercle du Monde créé par l'auteur : nous retrouvons ainsi des rescapé du siège de Dagoska (Temple, Dame Eider, Nicomo Cosca), des survivants de la bataille d'Osrung (Brint, Glama Doré, Dimbik, Hedges), quelques transfuges styriens (Cosca et Eider certes, mais aussi Cordial et Caul Shivers) ainsi que quelques autre figures de "La Première Loi" (et parfois pas des moindres !)


Comme les précédents ouvrages de l'auteur, on sent que tout est bien construit en amont :

Dans la 1ère partie, sobrement intitulée "Les Ennuis commencent", nous présente les protagonistes et les enjeux du romans


Dans la 2e partie, bien justement intitulée "La Communauté", on lorgne carrément sur "La Conquête de l'Ouest" !


La 3e partie, intitulée "Fronce", sent bon le revival de "Pour une poignée de dollars" (à moins qu'il ne s'agisse d'un détournement du éDruss la Légendeé de David Gemmell, mais comme ce dernier était déjà un véritable pot-pourri lorgnant sur les terres du western médiéval, difficile de trancher in fine).


La 4e partie, intitulée "Les Dragons", est une relecture fantasy du massacre de Wounded Knee


La 5e partie, sobrement intitulée "Les Ennuis reprennent", est une suite de rebondissements, twists et révélations de bon aloi qui nous mène vers un duel final et le lonesome cowboy qui s'éloigne en direction du soleil couchant.



Si j'étais à fond dedans durant 2/3 du roman, j'ai un peu décroché dans les 2 dernières parties. Je ne veux pas revenir sur les trucs qui ne marchent pas complètement pour faire un bilan d'ensemble. le roman n'est pas aussi abouti que les précédents, il m'a semblé manquer d'un peu de maturation.
Il aurait sans doute gagné à être un peu plus travaillé pour les rebondissements finaux prennent toute leur ampleur. Il aurait sans doute gagné à être un peu plus travaillé pour certains personnages et certains thèmes soient mieux filés. Tous mes bémols pourraient se résumer à un souci de narration : tout est raconté au travers des POVs de Farouche Sud et de Temple, mais ce sont d'autres personnages qui sont au coeur de l'action et qui possèdent les clés du roman : Placide, Nicomo Cosca, le Maire, Savian, Corline, Dab Accort, Roche Pleureuse, Waerdinur (qui semble être un autre transfuge du cycle de "La Première Loi", mais ma mémoire me fait défaut)…
Et après tout, et c'est de plus en plus sensible depuis "Servir Froid", l'auteur s'éloigne de la déconstruction de la Fantasy pour se rapprocher de quelque chose de moins amoral et de moins cynique, de moins froid et de moins noir. Bref, d'une heroic fantasy à la David Gemmell. Sauf qu'il n'arrive pas à aller ou bout de cette idée car il est piégé par l'univers et les personnages qu'il a mis en place dans son premier cycle, qui lui était grimm & gritty à souhait. C'est ainsi que j'explique la mort de quelque personnages, dont je tairai les noms, qui ne dépareilleraient pas dans une saga amorale à souhait comme "Le Trône de fer" de GRR Martin, mais qui ici ne marchent qu'à moitié. Car oui les trucs cyniques et amoraux cohabitent mal avec les trucs humanistes à la Akira Kurosawa ou à la Sergio Leone.
Le côté dark se marrie de moins en moins bien avec le côté héroïque qu'il me semble vouloir développer. Je comprends donc parfaitement que Joe Abercrombie ait envie de faire table rase du passé pour entamer un nouveau cycle avec "Half a King".

Dans tous les cas, enjoy !
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En résumé : J'ai de nouveau passé un excellent moment avec ce dernier roman de l'auteur publié en France qui offre une histoire, certes au rythme peut-être plus calme que les deux derniers, mais qui nous plonge dans une histoire de fantasy et de western vraiment efficace, violente, sauvage et toujours aussi passionnante. L'intrigue se révèle habilement menée, même si un peu classique, et l'auteur continue à manier le cynisme et l'humour de façon vraiment efficace. L'univers se révèle toujours aussi solide et intéressant et l'auteur continue à développer le fil rouge qu'il travaille depuis La Première Loi. Les personnages sont toujours un des gros points forts de ses récits, se révélant à la fois sombre et héroïques selon les circonstances, mais souvent désabusés ce qui les rend vraiment attachants. Une histoire de rêve brisé et de protagonistes qui cherchent à s'améliorer vraiment fascinante. J'ai juste trouvé que la seconde partie était un peu longue et linéaire et la conclusion, explosive, offrait un peu trop de révélations en peu de temps, mais franchement rien de bien gênant tant l'ensemble est réussi et bien porté par une plume entrainant, vive et percutante. Je lirai d'autres romans de l'auteur sans soucis.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Après une sordide histoire d'intrigues de cours qui tourne mal en Styrie (« Servir froid ») et une grande bataille opposant les soldats de l'Union aux guerriers du nord (« Les héros »), Joe Abercrombie continue d'étendre les frontières de l'univers de sa trilogie « La Première loi ». Et pour son troisième one-shot, l'auteur nous entraîne du côté du Pays Lointain, vaste territoire en pleine expansion peuplé de tribus sauvages et de colons attirés par l'appât du gain et/ou la perspective d'un nouveau départ. Vous l'aurez compris, l'auteur opte cette fois pour une ambiance western et se réapproprie brillamment tous les codes du genre... pour les adapter à la fantasy. L'intrigue, d'abord, n'a rien à envier aux meilleurs western spaghetti et nous emmène sur les traces de Farouche Sud, jeune femme au passé nébuleux mais qu'on devine peu reluisant, et de son père adoptif, Placide (qui, au premier abord, porte plutôt bien son nom). Lancé à la poursuite des responsables de la destruction de leur ferme et de l'enlèvement des frères et soeurs de Farouche, le duo entame un voyage périlleux qui les conduira dans des territoires de plus en plus reculés... et de plus en plus mal famés. Une vengeance, des règlements de compte, des duels, des attaques de diligence... : Joe Abercrombie ne fait pas les choses à moitié ! Même chose du côté du décor où l'on retrouve tout ce qui fait le charme du Far-west : des paysages variés allant des montagnes arides aux vastes plaines désertiques, des Indiens défendant leur territoire, des colons se déplaçant en convoi avec des projets d'avenir plein à la tête, sans oublier la traditionnelle « ville en devenir » dans laquelle règne un joyeux bordel certes bon pour les affaires mais qui n'est pas forcément au goût des nouveaux arrivants (Fronce m'a à ce titre beaucoup fait pensé à Deadwood et à la série télévisée éponyme).

Pour ce qui est de l'immersion, le lecteur est donc plutôt garni, d'autant que le soin apporté à l'ambiance et au décor est loin d'être le seul atout du roman. le récit connaît certes des hauts et des bas (avec des passages un peu longuets par moment, surtout à la fin), mais ne souffre dans l'ensemble que de très peu de problèmes de rythme. La plume de l'auteur y est pour beaucoup, Abercrombie optant pour une écriture presque cinématographique, notamment lors des combats qui se révèlent particulièrement visuels (on pense alors à David Gemmell, et ce n'est d'ailleurs pas le seul moment). En dépit de l'aversion de l'auteur (et des personnages !) pour toute forme d'héroïsme guerrier, quelques scènes se révèlent même franchement épiques et ne manqueront pas de faire courir d'agréables frissons sur l'échine du lecteur amateur de ce genre de spectacle. Mais rassurez-vous, dans l'ensemble ça reste sanglant, cruel, crade et surtout sombre (quoi que, un peu moins que dans les précédents romans...). La patte « Abercrombie », c'est aussi des dialogues percutants, avec des personnages dotés d'un sacré sens de la réparti et qui se révèlent même philosophes à leurs heures perdues. Il faut dire qu'en terme de personnages, justement, l'auteur met en scène de sacrées figures ! Ni totalement bons, ni totalement mauvais, tous partagent la même volonté d'assurer leur propre survie, et tant pis si cela doit parfois se faire au dépend de celle des autres. Des humains, quoi, avec tout ce que cela comprend comme surprises, bonnes ou mauvaises. Certains personnages sont évidemment plus mémorables que d'autres, et c'est avec un grand plaisir que l'on retrouve d'ailleurs quelques unes des figures emblématiques des précédents tomes telles que Caul Shivers, Glama Doré ou encore Nicomo Cosca.

Changement d'ambiance pour Abercrombie qui signe avec « Pays rouge » un roman de western/fantasy très réussi dans lequel on retrouve tout ce qui faisait le charme des précédents tomes, que ce soit en terme de narration, de construction des personnages ou d'atmosphère. Si je garde pour ma part une petite préférence pour « Les Héros », les trois one-shot situés dans l'univers de « La première loi » valent en tout cas tous le détour et disposent à mon sens de suffisamment d'atouts pour satisfaire aussi bien les connaisseurs que les néophytes en matière de fantasy.
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Salut les Babelionautes
Troisième tome de la deuxième trilogie de Jo Abercrombie que je relis pour la troisième fois
"Pays Rouge" avec une dédicace à Clint Eastwood, rien qu'a lire ça vous savez a quoi vous attendre pour la suite.
Je ne vais pas reprendre tout ce que dit Alfaric dans l'avis qu'il a posté car je suis complètement en accord avec lui.
j'aurais toutes fois un avis plus partagé sur l'analyse qu'il fait des deux dernier tiers que je trouve réussi,
Mais j'avoue avoir moins apprécié cette fois ci.
Cette fois ci Jo Abercrombie renoue avec ce qui m'avait fait aimer Servir froid, une histoire de vengeance.
Bien sur ce n'est pas du "Gemmell" mais ça y ressemble beaucoup et c'est vrai qu'il y une ressemblance avec le 'Guerrier a la Hache".
merci encore a la traductrice, Juliette Parichet, qui a dut prendre plaisir a traduire "Abercrombie
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Il me restait plus que Pays Rouge à lire et j'ai savouré parce que j'adore cet auteur . Ce n'est pas son meilleur pour moi ,il serait même en bas du classement mais attention comme je suis fan ,j'ai tout de même beaucoup aimé ce tome consacré à Farouche Sud et Temple (que je retrouve non sans plaisir dans les nouvelles de" Double Tranchant"). On retrouve tous les éléments qui font son succès , c'est-à-dire des personnages hauts en couleur , du l'humour bien cynique ,du sang , du suspens , des dialogues démentiels et en plus on retrouve quelques personnages déjà croisés auparavant mais chuuut je laisse la surprise .
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Voici donc que se clôture mon premier cycle de Joe Abercrombie. Enfin, de cycle, il n'en est pas réellement question puisqu'il s'agit plutôt de trois ouvrages indépendants dans lesquels certains personnages se croisent et se recroisent partageant le même univers. Où le Nord et l'Union ne sont que rarement intimes. Ou alors dans le sang. Où la morale s'adapte. Et prend souvent le sens du vent. Un univers sombre, violent mais dans lequel se cache, malgré tout, un semblant d'humanité. Un fin de cycle, disais-je donc. D'histoires sanglantes et plaisantes. Teintées d'humour noir. Parfois féroce. Je n'ai pas suivi l'ordre de parution. Mon premier contact a été "Les Héros". Qui, pour moi, est le meilleur des trois. S'en est suivi, tant chronologiquement que qualitativement, "Servir Froid". Pour terminer par "Pays Rouge". Où cet univers particulier s'enrichit d'une touche western qui n'a pas été pour me déplaire. Même si, des trois, c'est celui que j'ai le moins apprécié. 

Nous suivons donc la piste vengeresse de Farouche, une jeune femme revenue au bercail après avoir vécu de banales histoires de vols, de meurtres et de violences. Elle en fera son secret et personne ne lui posera de questions. Elle est accompagnée par Placide. Un colosse aux réflexes de chien battu. Plus tard, nous retomberons sur Cosca. Ce fameux chef d'une compagnie de mercenaires qui m'a semblé bien moins sympathique que dans "Servir Froid". Il ne s'embarrasse plus de morale et la moindre pièce d'or peut faire l'objet d'un règlement dans le sang. Temple, son juriste, rongé de remords, fera du retournement de veste une spécialité. D'autres personnages, truculents, complètent cette galerie d'étranges protagonistes dont le point commun semble être l'envie, féroce, de sauver sa peau.

L'un des aspects les plus intrigants s'avérera également être le plus intéressant. Ce mélange, subtil, de fantasy médiévale classique et de western est une réussite. Avec, dans le rôle de la caravane de prospecteurs, Farouche et ses compagnons d'infortune. Dans celui des courageux mais sauvages indiens, les Fantômes. Dont les accoutrements m'ont également fait penser à certains timbrés apparus dans Mad Max. Les rivalités, à Fronce, ville sans foi ni loi, sont typiquement celles qui ont dû exister dans ce Far West bouillonnant et agressif. Il y a aussi une part de mysticisme digne des peuples amérindiens. Et puis cette violence. Moins présente que dans les volets précédents. Mais quand même là. Partout. Suintant de ces personnages. Principaux et secondaires. 

Cet auteur, ses histoires et son style sont donc une excellente découverte pour moi, néophyte du genre et, encore et toujours, à la recherche de grands espaces. Majestueux et magiques. Parfois violents. Sombres. Où le bien et le mal ont une frontière floue. Loin d'un manichéisme basique et insipide. Riches sont ses histoires. C'en est addictif. 
Lien : https://unecertaineculture.w..
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Voici une aventure intéressante. Elle nous emmène dans différentes contrées, avec des compagnons de voyage sympathiques, bizarres ou tourmentés. La magie est au rendez-vous, ainsi que de vieilles connaissances rencontrées dans les opus précédents. Même si cela n'est pas indispensable à la compréhension de l'histoire, il est préférable de les avoir lus avant celui-ci.
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Toujours un plaisir de se replonger dans un roman de Joe Abercrombie, de retrouver cet univers de fantasy qu'il a étoffer au fil de nombreux livres, de revoir des personnages aux noms connus et surtout de lire le style immersif, rythmé et plein d'humour de l'auteur.


Avec « Pays rouge », Abercrombie délaisse la fantasy médiévale pure et dure pour la mâtiner d'une touche de western. Pour le reste, il n'y a guère de différences avec les autres romans de l'écrivain. La qualité est bien là avec une histoire captivante et son lot d'hémoglobine, des personnages attachants et une plume dynamique rendant l'ensemble très visuel. Pas besoin d'être un fin connaisseur du lore « La première loi » pour apprécier ce roman qui peut se lire indépendamment du reste de la série.


Encore un bon livre signé Abercrombie pour une fantasy certes peu surprenante mais qui tient bien ses promesses.
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Message aux amateurs d'héroïc fantasy (type Gemmell) , vous pouvez foncer sur ce titre, il est très bon , avec la marque de fabrique personnelle de l'auteur : pas de magie , des combats remarquablement mis en scène ,des dialogues à l'humour très noir . On retrouve des personnages issus du roman précédent (Les héros) , une héroïne redoutable , ,un trésor à trouver , des enfants à sauver ,une compagnie de mercenaires particulièrement dépravés et une mise en fable de la dialectique du lâche et du héros. Et une vision de l'humanité sans illusions mais pas totalement désespérée.
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Un western, un vrai, avec des chariots, un convoi, une traversée du désert (dans tous les sens du terme), une attaque d'indiens ... pardon de fantômes, une arrivée dans une ville pourrie jusqu'à la moelle, des chercheurs d'or, des prostituées etc etc. le tout écrit avec le talent que l'on connaît de monsieur Abercrombie.


Chronique complète sur le blog:
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