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Critique de Fandol


Une histoire de famille. Olivier Adam, dans Dessous les roses, m'a fait vivre les retrouvailles d'une famille au complet. Enfin, presque puisque le motif de ces retrouvailles est la mort de François, le père.
En trois actes, Olivier Adam me fait traverser trois journées avec plusieurs scènes. Claire, l'aînée, et Antoine, le petit dernier, assument leurs pensées, leurs doutes, leurs craintes, leurs reproches. Dans ce dernier rôle, c'est Antoine qui est le plus virulent car intervient celui qui est né six ans avant le petit frère : Paul. Celui-ci a assumé son homosexualité malgré l'hostilité de son père. Il a réussi comme metteur en scène au cinéma et au théâtre.
Antoine développe beaucoup d'agressivité envers son frère car il lui reproche d'utiliser leur histoire familiale dans ses films et au théâtre. Cette histoire familiale, il la transforme, l'embellit, la tourne en dérision ou l'avilit.
Au cours de ma lecture, j'ai bien apprécié quantité de formules, de réflexions bien senties qui pourraient s'adapter à d'autres familles.
Si Antoine est avec Sarah mais aime Lise, Claire veut divorcer de Stéphane malgré leurs trois enfants. Pour tous les deux, rien n'est simple et c'est là que le talent d'Olivier Adam s'affirme une fois de plus. Il sait, à merveille, donner la parole à ses trois principaux personnages sans négliger le rôle posthume de leur père. La mère n'est pas absente mais, comme la plupart des mères, elle s'inquiète pour ses enfants, ne fait aucune différence entre eux, accepte leurs défauts et supporte leur éloignement.
Dessous les roses, titre emprunté à « Nantes » de Barbara, alterne discours violents et passages tendres. Si Antoine est direct, s'exprime sans fioritures, laisse éclater colère et jalousie envers Paul, Claire sait s'effacer, supporte Stéphane, son mari, qui l'exaspère alors qu'elle assume seule l'éducation de leurs trois enfants.
Tendresse de l'enfance, différences affirmées dès l'adolescence et soucis d'adulte avant de passer à la vieillesse, Olivier Adam, à travers les reproches, les dialogues violents et les réflexions distillées au bon moment, réalise un roman qui m'a touché tant sa justesse est émouvante.
Le vécu de chaque famille est différent mais, pendant ces trois jours de retrouvailles familiales autour du décès de leur père, Claire, Paul et Antoine assurent une partition à trois voix. Cela ne peut que toucher le lecteur. Cette histoire m'a fait réfléchir sur la vie qui s'en va toujours trop vite.
Celles et ceux qu'on aime, soeurs, frères, parents ne sont pas éternels et il est tellement important de faire taire jalousies et ressentiments pour ne retenir que le positif.
Ceci, Olivier Adam l'a parfaitement mis en scène dans Dessous les roses.
J'avais déjà lu ce livre et rédigé ma critique avant d'aller aux Correspondances de Manosque où j'ai pu écouter Olivier Adam parler de son livre, répondant aux questions d'Élodie Karaki. Aussi je peux ajouter quelques notes prises au cours de l'intervention de l'auteur.
Il a précisé le rôle de la parole, exprimée ou non et parlé du rôle de l'alcool. Ces frères et cette soeur, comme dans toutes les familles sont cimentés par un passé commun puis ont pris des chemins différents. Si l'auteur se refuse à toute scène de retour en arrière, il fait bien ressentir ce qui se passe lors de la mort d'un père. Si Claire veut tout envoyer valser, Antoine alterne violence et douceur alors que, pour lui, la paternité approche et que cela l'émeut et l'effraie à la fois. Il se révèle différent de Claire et de Paul. Enfin, on apprend que ce père controversé s'est révélé un grand-père formidable !
Au final, Olivier Adam que j'avais déjà apprécié dans À l'abri de rien, Chanson de la ville silencieuse, La tête sous l'eau, Les lisières et Peine perdue, m'a à nouveau captivé avec Dessous les roses.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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