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EAN : 9782081291034
453 pages
Flammarion (22/08/2012)
3.66/5   1359 notes
Résumé :
L'écrivain et scénariste Paul Steiner laisse ses enfants chez son ex-femme pour aller s'occuper de son père quelques semaines, le temps de l'hospitalisation de sa mère.

De retour dans la ville de banlieue parisienne où il a grandi, il trouve un écho à sa sensation d'être à la marge de sa vie dans les récits d'anciens camarades de classe qu'il rencontre...
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Critiques, Analyses et Avis (244) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 1359 notes
Originaire de la banlieue qu'il a fuie, Paul Steiner pensait pouvoir se reconstruire dans la capitale, s'y faire de nouveaux amis et avoir tout le loisir d'écrire. Mais, là encore, il ne trouvait pas sa place. Il a donc quitté la grisaille parisienne pour s'installer en Bretagne. Il espérait prendre un nouveau départ, avec sa femme Sarah et leurs deux enfants, Manon et Clément. Admirer cet horizon sans fin, se ressourcer dans cette mer glacée, sentir le vent vous fouetter le visage... Mais, cela n'aura été que de courte durée. Sa femme l'a quitté, il s'est installé dans un petit appartement près de chez sa famille et ne voit ses enfants qu'un week-end sur deux. Sa famille lui manque, viscéralement. Pourtant, il va devoir la quitter pour quelques jours. En effet, sa maman, hospitalisée, son frère lui demande de venir soutenir leur père pour quelques jours. C'est dans cette ville de la banlieue parisienne qui fourmille de mille souvenirs et qu'il a voulu fuir à tout jamais que Paul va retrouver les siens, ce père si froid et rustre, ce frère qui ne lui ressemble en aucun point et ces amis avec qui il avait coupé tout contact et qu'il rencontrera par hasard comme autant de souvenirs ou de moments passés qu'il aura enfouis...

Olivier Adam nous plonge la tête la première dans cette eau qui vous happe et vous saisit. L'auteur décrit sans concession le parcours de Paul, écrivain en mal de vivre, timide, rongé par la Maladie et excentré. Maintes fois exilé, ayant fui Paris et coupé tout contact avec ses anciens amis, le monde de l'édition et le strass qui l'entoure, Paul se réfugie dans ce finistère pour se retrouver, lui et un semblant de vie, et écrire pour pouvoir habiter ce monde. Mais les rencontres du passé auront vite fait de le rattraper. L'auteur interpelle par ses propos et son ancrage dans la réalité, décrit sans concession une France écartelée, éblouit et émeut par son écriture si juste, à la fois engagée et poétique. D'une grande précision et d'une incroyable sensibilité, ce roman dense, bouleversant et fascinant est une véritable réussite.

Les lisières, un effleurement, une caresse...
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Mise en garde, effets indésirables : si l'hiver vous a éreinté, si vous connaissez une baisse de vitalité ou un moral à la baisse SURTOUT garder « Les lisières » dans votre PAL pour l'instant, attendez les beaux jours, sous peine d' anéantissement complet.
O. Adam continue de broyer du noir, il plonge un écrivain dans un marasme affectif terrifiant. Adam, je suis preneur, pourtant le roman ne m'a pas entièrement convaincu. Via donc Paul Steiner écrivain reconnu, dépressif, alcoolique, séparé, incompris, asocial (n'en jetez plus), Adam nous inflige son regard sur notre société. Nous vivons dans un monde égoïste, violent, insupportable souvent, d'y trouver un boulot et de le garder, difficile d'y trouver sa place, que le paraitre à éclipser l'intellect. Merci Olivier mais on est déjà au courant. Pour la plupart d'entre nous c'est notre quotidien. Ce parti pris m'a empêché d'apprécier entièrement son récit, d'autant plus qu'aucun des personnages ne change d'un iota, chacun reste sur la même ligne, avec ces oeillères, handicapés des mots, des sentiments, des attentions. Ajoutez à cela, une proportion à étirer son récit, le retour dans le quartier familial et certaines retrouvailles sont sans intérêt. Dommage car malgré tout, le roman est traversé de moments vraiment réussis, ou l'émotion pointe au coin d'un regard, d'un geste, d'un échange. Mais bon sang, Dieu que c'est triste.


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Du plus loin qu'il s'en souvienne, Paul Steiner a toujours été en fuite. Il a fui des lieux -la banlieue grise où il a grandi, Paris et même la France-, des gens -sa famille, ses amis-, le travail -en devenant écrivain et scénariste pour ne plus être soumis ni à un chef ni à des horaires, son milieu -en quittant le monde ouvrier, et surtout il s'est fui lui-même, son mal-être, ce qu'il appelle sa « Maladie ».
La quarantaine n'a pas calmé ses démons intérieurs et sa femme s'est lassée. Depuis 6 mois, Paul est donc séparé de Sarah. Il s'est installé dans un petit appartement avec vue sur cet océan qu'il aime tant, pas trop loin de la maison familiale mais ses enfants lui manquent et il est toujours éperdument amoureux de sa femme.
Quand son frère l'appelle pour le sermonner et lui demander de venir s'occuper un peu de ses parents, c'est la mort dans l'âme qu'il retourne sur les terres de son enfance pour un voyage au pays des souvenirs.


Un livre sombre et magnifique où l'on suit un homme dans sa quête de lui-même. le retour dans la banlieue qui l'a vu naître et grandir va être l'occasion pour Paul de chercher chez ses parents, chez ses amis, les clefs qui expliquent sa vie d'adultes.
On retrouve ici les thèmes de prédilection d'Olivier ADAM: la souffrance, la perte, la famille mais aussi la Bretagne et le Japon. Les troublantes similitudes entre l'auteur et son héros amènent à se demander où s'arrête la fiction et où commence la part autobiographique. Mais qu'importe puisqu'en parlant de lui, c'est aussi de nous qu'il parle, de nos rapports avec nos parents, de la France dans laquelle nous vivons avec ses problèmes en banlieue, le racisme, la gouvernance de Sarkhozy, la classe ouvrière qui se tourne vers Marine le Pen
Paul est un héros émouvant, attachant malgré ses errances, ses erreurs. Il nous est proche quand il souffre, quand il se justifie, quand il aime, quand il espère et quand il se désespère.
Encore une fois, Olivier ADAM signe un livre magistral, juste et poignant, profond et pudique. Un coup de coeur.
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Premier roman d'Olivier Adam que je lis... il parait que je n'ai pas choisi le meilleur. Pardonnez-moi si j'attends un peu avant de vérifier s'il a fait mieux ou pire.

Une histoire d'une banalité pesante et suffisamment ordinaire pour qu'il ne soit pas d'un grand intérêt de délayer la chose sur 450 pages.

L'ennui avec ce genre d'écrivains est qu'ils ont toujours une soupe politicarde à vous refourguer. Si bien que leur prose vire regrettablement au discours de propagande.

Il est amusant de remarquer avec quel sectarisme il nous parle de "diversité". En fait de diversité, il n'en admet que sa propre conception. Il y a la bonne diversité, celle qui colle à son dogme et la mauvaise diversité, représentée par tous ceux qui n'entrent pas dans SON cadre (assez étroit, il faut bien le dire).
En clair, ce qu'il prétend défendre ne s'appelle pas "diversité" mais communautarisme.

Il est, par ailleurs, assez étrange de constater comme certains de ces intellectuels (j'insiste sur le "certains") qui se targuent d'une grande ouverture d'esprit, sont incapables d'une sincère et véritable tolérance lorsqu'ils se fourvoient sur le terrain de l'acceptation de l'autre et de sa différence de vues.
Ils dénoncent des comportements primaires alors qu'eux-mêmes ne font que déplacer une idéologie d'exclusion et de mépris d'une catégorie de personnes vers une autre.

Afin que la panoplie soit complète, il ne nous épargne pas cet insupportable intégrisme culturel dont il ne se prive pas moins de faire étalage. A plusieurs reprises, afin que nous en soyons bien persuadés, si ce n'est admiratifs, il nous assène ses goûts cinématographiques, musicaux, littéraires, ne manquant pas, au passage, de nous rappeler combien ceux de la populace ne sont, je le cite : "que de sombres merdes".

On ressent assez nettement sa frustration de n'être pas né dans le merveilleux monde des intellos-bobos bouillonnants d'idées dans leur bulle d'oisiveté.
"Car chez ces gens-là, monsieur..." comme disait Brel. Chez ces gens là on entend, on comprend, on pense, on lit, on écrit, voire on mange, boit ou glande de la manière la plus intelligente et raffinée qui soit.
Mais qu'Olivier Adam se rassure... objectif atteint ! Aujourd'hui, il doit être dans le top 10 des donneurs de leçons détenteurs de la vérité absolue. Son simulacre de questionnement ne m'a, à aucun moment, convaincue qu'il pouvait en douter.

Je ne m'étendrais pas sur la crise existentielle de ce Paul / Oliver, malheureux écrivain solitaire, incompris, égocentrique, dogmatique et... geignard. Personnage convenu et sans intérêt. Une mauvaise caricature.

Ce Monsieur a trop de petites frustrations et de comptes à régler pour être convaincant. Dans ce roman, il a beaucoup parlé "sur" les autres mais n'a accordé de valeur qu'à lui-même.
Maladresse, ignorance ou nombrilisme... allez savoir.
Il faut du talent pour aborder certains sujets. N'est pas Hugo ou Zola qui veut !

N.B. : A tous ceux qui ont aimé ce livre, et ils sont nombreux : ne voyez dans le présent commentaire que mon humble ressenti qui ne déprécie en rien la valeur du vôtre.
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« Je dormais parmi les oyats, dans le sable chauffé par les rayons du soleil. Au-dessus de la mer argent, piqué par les sternes, se déployait un ciel acide. Au milieu du sommeil j’ai entendu gueuler les goélands, j’ai ouvert un œil, un cormoran plongeait avant de ressortir quelques mètres plus loin, le bec tendu vers la lumière, où scintillait un minuscule poisson. À ma droite, la plage filait vers la pointe, long trait de sable blanc butant sur la falaise, déjà jaunie par les ajoncs. L’aubépine aussi y fleurissait, parmi les liserons, les arméries et les queues- de- lièvre. À gauche la presqu’île s’enfonçait dans la mer. »

On pourrait croire que Paul est en vacances. Mais non, c’est un romancier qui cherche l’inspiration dans ce Finistère balayé par les vents et les marées. Ce coin de paradis est aussi son refuge. Paul est un « périphérique », il vit en lisières de sa vie, en spectateur.

Ce roman n’est pas seulement centré sur la détresse de Paul. Il est aussi une image de la société dans laquelle nous vivons. Les plus pauvres, le prolétariat, qui luttent pour avoir une vie décente. Victimes du système économique, des décisions prises dans les hautes sphères, de l’hypocrisie et des magouilles des grands de ce monde. Ils sont résignés car c’est la seule réalité qu’ils connaissent, le seul horizon tangible.

Les politiques jouent avec leurs vies, font des promesses, des expériences. Ils sont un peu comme ces footballeurs qui jouent à la baballe, mais qui ne sont que « de grands gamins couverts de pognon ».

Leurs enfants se débattent comme ils peuvent avec l’orientation scolaire. Ils suivent souvent les traces de leurs parents, ils quittent difficilement leurs lieux de naissance, leur environnement. Ensuite ils triment avec leurs petits boulots, leurs CDI, leur chômage. Parfois, ils arrivent à se payer des loisirs, de quoi avoir l’impression d’avoir réussi. Ils font de leur mieux, ils font ce qu’ils peuvent.

Certains s’en sortent. Paul en fait partie. Pourtant il n’arrive pas à trouver sa place. Il trahit les siens en sortant de sa classe sociale, une barrière se crée. C’est une réussite, mais elle a un goût amer, elle a le goût du sacrifice de ses parents. Il ne se sent pas non plus d’appartenance à son nouveau milieu. Il sera toujours l’écrivain issu d’un milieu modeste.

Son métier, qui peut donner l’impression de brasser du vide, dont la lenteur s’oppose à ce monde en pleine vitesse, ne l’aide pas toujours à s’affirmer. On le croit toujours en vacances, libre et inconscient des réalités de la vie, se plaignant sur son propre sort. Il écrit les misères de la vie, alors qu’il semble être à l’abri de ces tourments, de par son statut social. Pour son entourage familial, ses amis d’enfance, il n’est pas crédible. Il est passé de l’autre côté.

Malgré tout, cela n’explique pas sa détresse, la Maladie qui le ronge depuis son enfance.

Quel secret fait que sa vie s’est fondée sur des sables mouvants, faisant de lui un homme suspendu dans le vide, n’appartenant ni aux gens, ni aux lieux, pouvant flancher au moindre coup de vent ?
Peut-on se réinventer une vie en posant ses valises dans un lieu neuf et sans mémoire ?
Faire de sa vie de de « l’esthétique » et non du « pratique » ? S’affranchir de son passé et vivre ses rêves ?

C’est un beau roman sur le manque d’amour ou sur l’incapacité à le communiquer, cette blessure ouverte chez l’enfant, qui peinera à se refermer. C’est aussi une histoire d’une classe sociale, pudique, habituée au labeur, au mutisme et à la résignation.
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critiques presse (10)
LaPresse
14 janvier 2013
Ce roman sombre et parfois déprimant est celui d'un homme qui évoque ses douleurs, ses doutes, ses blessures intimes. Un homme incapable d'assumer quoi que ce soit.
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Culturebox
26 septembre 2012
Dans ce grand roman de la bordure, de l'écart avec le centre, résonnent pleinement les divisions de la France d'aujourd'hui. Ni le grand public ni les libraires ne s'y sont trompés. Les jurés Goncourt prennent le risque de se couper d'une France qui peut être à la fois populaire et cultivée.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
14 septembre 2012
Parcourir l'infini par une lecture, pourquoi pas. Mais le rythme auquel se déroule le récit nous fait craindre un voyage réellement interminable. S'il faut emprunter ce tortillard, nous descendrons à la prochaine.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
11 septembre 2012
Un lyrisme sec, des phrases qui courent jusqu'au dénouement: Olivier Adam fait le portrait d'un autre qui lui ressemble beaucoup. Plus vraiment chez lui, là d'où il vient; encore moins là où il est arrivé.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
29 août 2012
Adam séduit par l'élégance de son style, la justesse de son regard sur les êtres et sur la société, tendresse et cruauté mêlées. Mais il se perd un peu aussi aux lisières de ce récit qui finit par lasser.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaLibreBelgique
27 août 2012
Ce gros roman, magnifique d’émotions, prolonge l’histoire de ces "héros" qu’il affectionne, ces êtres écorchés vifs, tombés dans les marges de la société marchande et consumériste mais qui résistent.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
23 août 2012
Olivier Adam s'impose, avec ce roman dense, comme l'un des rares écrivains français capables de décrire à la bonne hauteur ceux dont il a vu les vies s'éloigner de ce que l'on appelle le bonheur. Fraternel, pas compassionnel. Une réussite.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
22 août 2012
Lent, tendre, poétique, moins bref que les précédents […], Les lisières est un nouveau voyage sensible dans les profondeurs de la solitude humaine.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
22 août 2012
[Ce livre] vous prend par le coeur et l'esprit, vous retient, vous éblouit par sa justesse, vous ramène cent fois à votre propre histoire, vous renvoie à l'actualité la plus récente.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
13 juillet 2012
Olivier Adam se laisse aller à suivre les méandres d'une existence (inspirée de la sienne ?) sur laquelle il s'interroge avec une sincérité et une sensibilité qui ne peuvent laisser indifférent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (263) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis levé et j'ai rejoint Manon dans sa chambre. Au passage, j'ai aperçu le lit où je dormais encore six mois plus tôt. Sur la table de chevet s'empilaient des bouquins que j'aurais pu lire, avec Sarah nous avions toujours aimé les mêmes romans, les mêmes films, les mêmes disques, les mêmes photos. Nous étions les meilleurs amis du monde. C'est ce qu'elle m'avait dit un jour. C'est ce que nous étions devenus selon elle. Des amis qui vivaient sous le même toit. Je n'étais pas d'accord bien sûr, ce genre de conneries me semblait tout juste digne d'un magazine à la noix et je ne comprenais pas qu'une femme aussi intelligente qu'elle puisse se complaire dans ce genre de catégorisation des êtres et des sentiments, alors que c'était précisément une chose qu'elle me reprochait régulièrement, mais ça ne servait à rien de discuter, elle ne m'aimait plus c'était tout, elle avait besoin d'air, elle avait besoin d'être libre, elle n'en pouvait plus de me porter à bout de bras depuis tant d'années, elle avait assez avec ses petits patients à l'hôpital. Eux étaient vraiment malades. Eux réclamaient de vrais soins. Eux auraient eu de vraies raisons de se plaindre, quand je n'étais qu'un enfant gâté inapte au bonheur et à la légèreté, un type à qui la vie avait tout donné, de l'amour des enfants merveilleux une vie sans contrainte et vouée à l'écriture, et qui n'avait jamais su être à la hauteur de ce qu'on lui offrait.
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Aussi loin que me portaient mes souvenirs me revenait ce sentiment de ne pas habiter ma propre vie et de regarder celles des autres comme si elles m'attendaient. J'avais l'impression qu'il serait alors aisé de m'y fondre, de m'y couler. N'importe quelle vie. Coulant dans n'importe quel sens. J'avais l'impression que tout était plus réel, plus solide, moins équivoque, moins friable, moins incertain.
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Sans que je sache bien pourquoi, la nostalgie m'était depuis toujours une torture. Je n'y voyais aucun réconfort. Au fond, j'aurais préféré qu'on m'efface au fur et à mesure, j'aurais préféré qu'on dissimule les traces, que les lieux s'effondrent, tombent en poussière. J'aurais voulu me retourner et ne rien voir, que tout soit pareil à mes dix premières années, contenu dans une boîte noire introuvable et dont je ne voulais plus rien savoir.
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Mes yeux glissaient de Surprise et Tressaillement à La classe des escargots, en passant par Les hamsters dépriment à Kaboul, L'amour dure trois minutes et Elle s'appelait Raymond, tout Marc Musso et Guillaume Lévy, Anna Pancol et Katherine Gavalda, deux ou trois prix Gonaudot ou Renoncourt à peine ouverts, puis s'attardaient sur Les gros Kleenex, Amélie Cheval, Bienvenue au camping, La même si je mens, tout Cédric Thompson et Danielle Klapish, une flopée de comédies romantiques avec Julia Aniston ou Jennifer Roberts, quelques films à gros budget avec Brad Cruise ou Tom Pritt, jusqu'à s'échouer au rayon disques où Grégoire Obispo s'accoudait à Florent Boulay en passant par Calimero et Zazou via James Williams et Robbie Blunt...
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Décidément, le déni était une religion dans la famille. Guillaume n'avait jamais existé. Maman n'avait d'autres problèmes qu'osseux. Mon frère et moi nous adorions. Je n'avais jamais voulu me suicider à dix ans. Je n'avais jamais arrêté de l'alimenter à seize. Et mon père était un homme doux et aimant, juste un peu maladroit avec les mots, ce qui sans aucun doute tenait à l'époque, venait de son éducation et du milieu social dont il était le fruit. Bien évidemment il n'avait jamais voté pour le Front National, et ne le ferait jamais. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. A part moi, qui bien sûr n'avais pas suivi le bon chemin, qui avais toujours été bizarre, m'imaginant des choses, coupant les cheveux en quatre, me torturant l'esprit pour rien, m'inventant des histoires pour faire le malin, écrivant des livres sombres et impudiques, des livres où je me répandais sans dignité.
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