Les hommes sont pour la plupart méchants et malheureux. Ils sont méchants parce qu'ils mettent leur bonheur dans la possession d'objets qui ne peuvent être à la fois à plusieurs, comme les honneurs et l'argent, et qu'ainsi le bonheur d'autrui les rend malheureux, et qu'ils ne peuvent, en revanche, être heureux que si leurs semblables souffrent. De là naissent l'envie, la haine, le mépris ; de là naissent les injures, les calomnies, les violences et les guerres.
Les hommes oublient d'être, tellement ils pensent à ce qui peut diminuer ou supprimer leur être. Ils agissent comme s'ils n'avaient aucune puissance d'être, aucune existence positive, et comme si la vertu n'était autre chose que l'absence du mal.
L'âme, comme tout ce qui est, s'efforce de persévérer dans son être seulement elle a conscience de cet effort en d'autres termes, l'âme a conscience des idées dont elle est faite, et qui sont les idées des modifications du corps, et elle ne trouve jamais rien dans ses idées qui implique sa destruction ; l'âme ne trouve jamais en elle-même l'idée de sa propre destruction ; l'âme ne peut pas penser qu'elle ne pense plus ; telle est l'idée claire de notre attachement à l'être. Cet attachement à l'être, lorsqu'il est rapporté à l'âme seule, c'est-à-dire à l'âme en tant qu'elle a des idées adéquates, s'appelle volonté; en tant qu'il est rapporté en même temps à l'âme et au corps, c'est-à-dire à l'âme en tant qu'elle a des idées inadéquates, il s'appelle l'appétit.
Ainsi, la vérité d'une idée résulte de la manière dont elle est pensée, c'est à-dire d'un certain usage que l'on fait de l'intellect, d'une certaine méthode que l'on suit. Et cette méthode semble être la déduction correcte, c'est-à-dire la représentation précise des causes et des propriétés de ce qui est affirmé.
Ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous la désirons. C'est inversement parce que nous la jugeons bonne que nous la désirons.
Dieu est unique. En effet, une multiplicité de choses ne résulte jamais d'une définition, c'est-à-dire d'une essence. Par exemple, pour expliquer qu'il existe vingt hommes, il ne suffira pas d'invoquer la nature humaine ; il faudra de plus trouver la cause de l'existence de chacun de ces hommes. Mais la cause de l'existence de Dieu c'est son essence même; Dieu est donc unique.
Avant de désirer quoi que ce soit, je désir être.
L'effort par lequel un être quelconque persévère dans son être ; existe par lui-même, et son existence positive n'est que la manifestation de sa nature individuelle.