Enfin l'Angleterre voit naître très tard chez elle une école formée rapidement d'apports étrangers, non moins rapidement assimilés, et sans interruption, avec des tendances très diverses, elle produit les plus curieux artistes. A l'heure actuelle, elle est encore une des rares nations qui aient une école dans le vrai sens du mot, et toute appréciation à part.
Nuremberg est redevenue une ville active, commerçante et prospère. Parmi ses diverses spécialités, Albrecht Dürer lui rapporte de grosses sommes. Des milliers de voyageurs, chaque année, viennent pour lui, pour voir de ses œuvres, et surtout le milieu même où il pensa et peina. On visite sa maison, qui est devenue un petit musée, ou le retrouve au vaste et magnifique Musée Germanique, et nue promenade à travers la ville, autour de la ville, dans les environs, permet sans grand effort d'imagination, tant tout cela est bien conservé, et bien entretenu, de retrouver sa pensée même, ses modèles, des tableaux tout faits... mais que personne ne peut plus refaire.
L'Allemagne a enfanté une longue suite d'artistes, mais les origines sont encore bien obscures et des oeuvres difficiles à classer ; mais il y a une période admirable, fertile entre toutes, et la plupart des grands artistes produisent presque en même temps leur oeuvre complète. Puis tout s'arrête brusquement. La guerre ruine et dessèche tout pour des siècles; et c'est à peine si la prospérité actuelle du pays a pu engendrer quelque chose qui ressemble vraiment à une école.
L'art allemand a toujours été, on tout temps, dès ses origines comme à sa décadence, profondément et passionnément idéaliste, et c'est par là qu'il a exercé une grande influence sur la pensée du monde.
En Espagne, l'art delà peinture est florissant à peine pendant deux siècles; puis un long et semble-t-il éternel silence succède, interrompu uniquement par l'apparition d'une sorte de météore, Goya.