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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Juste puni.

Juste ça.

Un titre si bien choisi. Qui porte en lui toute l'histoire qu'Anaïs W. souhaite nous raconter.

Comme si Mathieu, 17 ans et battu par son père, avait bien mérité ce qu'il lui arrive. Comme si le corps meurtri, les bleus à l'âme indélébiles étaient un juste retour des choses. Comme si la seule explication de ses souffrances était dans la punition d'un péché qu'il reste persuadé d'avoir commis …

Et si c'était cette blessure là la plus forte … Celle de croire que l'on mérite le pire …

Je suis tombé sur un récit troublant, entêtant. L'histoire de Mathieu, de son rapport à lui-même, aux autres, m'a embarqué.

Tout n'est pas aussi noir que le sujet peut le laisser penser.

Roman d'apprentissage. Non, de désapprentissage.

Un roman sur la force de croire, et ce, malgré soi, à cette main qui se tend. A ce visage ami. Et ce malgré les forteresses, ces remparts construit pour se protéger de la haine. Comme si croire était la chose la plus dangereuse au monde. Si ne pas espérer préservait de vivre. Vraiment.

Mathieu est un héros de roman. Un vrai. Il touche le lecteur, lui donne envie de le sauver, l'agace parfois. Il reste en tête quelques temps après la lecture, preuve de la qualité du roman, qui malgré quelques petites longueurs parfois à mon goût, nous entraîne dans cette terrible et puissante histoire.

On espère jusqu'au bout. Que la souffrance cesse…

Que Mathieu puisse vivre sa vie …

Juste vivre.

Juste ça.
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Puiser dans les expériences des autres pour mieux comprendre ce qui nous entoure, c'est aussi ça la littérature. Alors au vu de mes dernières rencontres, je devais lire ce livre, même s'il fallait pour cela en passer par l'édition à la demande, à l'aveugle, donc…


Anaïs W. nous raconte l'histoire de Mathieu, 17 ans, enfant battu par son père depuis tellement longtemps qu'il ne sait plus comment tout cela a commencé. Sa maman étant morte, il n'a personne pour lui expliquer pourquoi son père est comme ça avec lui. Lorsqu'un jour il voit un père gifler sa fille après que celle-ci ait fait une bêtise, il se dit qu'il doit avoir fait une grosse bêtise lui-même pour être frappé à ce point. Et tout prend sens s'il est coupable de quelque chose : Car alors il n'est pas battu pour rien par un père qui ne l'aime pas ; Il est juste puni. Puni pour avoir fait quelque chose de mal. Mais quoi ? Lorsqu'un jour Mathieu posera la question à son père, il répondra que Mathieu a tué sa mère - mais refusera de lui dire comment.


« Personne ne devait le découvrir. On ne se vante pas d'avoir tué sa maman ».


Se croyant un meurtrier, il n'en veut pas à son père de l'en punir et refuse de le dénoncer. Et il n'en parle jamais à personne, car il devrait alors avouer qu'il a tué sa mère, ce qui le rendrait détestable aux yeux de ses amis. Jusqu'au jour où Amory, un gars de sa classe, décide d'être son ami quoi que Mathieu fasse pour le décourager. Et puis il y a Amandine, la douceur incarnée, qui ne pose jamais de question, se doute, encaisse, l'aime comme il est. Lui montre ce qu'est l'affection, et qu'il la mérite. Ensemble, aidés de leurs familles, ils tentent de faire comprendre à Mathieu que tout ceci est un non-sens, qu'un enfant ne peut avoir tué sa mère, que son père cherche des excuses et que ce qu'il fait est de toute façon illégal. Mais comment y croire lorsqu'on nous a lavé le cerveau depuis tout petit, et comment accepter qu'on mérite d'être aimé en étant un meurtrier, alors que notre propre père nous considère comme un chien ou une merde ?


« Il y a Amandine et la nouvelle bande, cet infime espoir de vivre autrement, de compenser la douleur et la haine ».



*****

Sans jeu de mot volontaire, c'est une belle claque que ce roman, écrit par une auteure sans nom. Les sentiments et relations sont décrits de manière réaliste et assez juste, proche de ce que j'ai pu observer moi-même au fil de mes dernières rencontres. Mathieu a eu la chance de rencontrer un tas de bonnes personnes au bon moment, qui ont voulu - et surtout qui ont su - donner de leur personnes de la bonne manière, pour tenter de remédier à une situation qui leur semblait injuste et ubuesque. Comment Mathieu peut-il ne pas se rendre compte qu'il doit dénoncer son père ? Comment lui faire comprendre qu'il est aimé et qu'il le mérite, qu'il a des amis qui le voient tel qu'il est, et quoi qu'il croit avoir fait étant petit ?


« Tout peut être tellement simple quand on accepte de baisser les armes. »


Faut-il l'affronter pour lui montrer l'idiotie et l'anormalité de la situation au risque de le braquer et de le perdre, ou bien faut-il y aller en douceur au risque que la situation n'évolue pas avant qu'il se soit fait tuer…? Faut-il dénoncer la situation aux autorités alors que Mathieu continue de nier l'évidence, ou faut-il le laisser parcourir seul le chemin de la compréhension et de la décision pour qu'il l'accepte, en se contentant d'être là pour lui et de l'aimer avec ses problèmes comme il le demande ? Autant de questions que vont appréhender, chacun à leur manière, les amis de Mathieu. Mais si même Mathieu reconnaît qu'ils sont d'une aide psychologique précieuse, il ne parvient pas à résoudre le problème de sa culpabilité. La vérité, que tout le monde pressent, il ne peut pas encore la voir ni l'entendre. Et toute la question est de savoir si, à force d'être patient avec Mathieu, il ne sera pas trop tard la prochaine fois, à la prochaine dérouillée qui dérape…


« Finalement, tout ça se résume à me demander si l'envie de vivre est plus forte que les coups ».


D'un style simple et percutant, Anaïs W. a su trouver les mots qui touchent.


« - Je veux être avec toi… Et pas à cause de ton père. Ni parce que tu es un type en déroute, je ne suis pas une sainte, ni une psy. Je veux être près de toi, car je me suis toujours sentie bien en ta présence, plus qu'avec n'importe qui d'autre.

Mon esprit a du mal à assimiler cette idée. (…) Comment une fille aimée et chérie de ses deux parents peut-elle réclamer autant de chaleur ? Au point de souhaiter la mienne, si faible soit-elle ? »


Un roman fort, que je vous invite à lire si le thème vous touche.

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Vu les bandeaux s'affichant autour de ce livre à succès, je craignais que son histoire soit une tragédie suscitant des émotions trop vives. Certes, il est douloureux d'imaginer qu'un être vivant puisse subir autant de sévices : Mathieu est un adolescent battu par son père depuis dix ans. Mais l'auteure décrit aussi les mécanismes du déni, puis ceux de la résilience, devenue possible avec l'aide d'amis compréhensifs... jusqu'au point d'accepter de rentrer dans son jeu pipé.
Finalement, l'auteure refuse la facilité, mais elle offre à son personnage des issues de secours. Reste à savoir quand il va accepter de les emprunter.
Poignant : on souffre avec Mathieu et on désire qu'il s'en sorte tout autant que ses amis, Amory, lycéen, Paul, son père, qui s'investit avec délicatesse et Amandine, que Mathieu a rencontré quelques années auparavant.
Lien : http://partagerlecture.blogs..
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