Aïe, mes aïeux !

Les mots occultés se comportent, considèrent Abraham et Torok, comme des lutins invisibles, qui s'appliquent à rompre, depuis l'inconscient, la cohérence du psychique.

Le "fantôme" semble poursuivre son oeuvre en silence et en secret. Il se manifeste par des mots occultés, par un non-dit, par un silence, par des béances dans la réalité, des lacunes laissées en soi par les secrets d'un autre.

Le thérapeute, travaillant sur le transgénérationnel, aidera le client à identifier sa crypte, à libérer, en nommant le fantôme, le porteur du fantôme qui pourra ainsi se "désidentifier", se "différencier" du "fantôme" de l'ancêtre... et permettre de partir en paix.

Tout se passe comme si certains morts mal enterrés ne pouvaient pas rester dans leur tombeau, relevaient la dalle et circulaient et allaient se cacher dans cette crypte, portée par quelqu'un de la famille -dans son coeur et dans son corps- et dont ils sortaient pour se faire reconnaître, pour qu'on ne les oublie pas, qu'on n'oublie pas l'événement.

Le secret inavouable, indicible
C'est un secret, qu'on ne peut dévoiler, souvent le secret honteux d'un parent, une perte, une injustice; en cachant ce deuil indicible, on l'installe à l'intérieur de soi-même, dans un ", dans une crypte"caveau "secret": c'est un "fantôme" (qui recouvre ce secret inavouable d'un autre), secret qui peut se transmettre de l'inconscient d'un parent à l'inconscient d'un enfant, d'une génération à l'autre.

Pour clore ce chapitre, je rappellerai que la fidélité aux ancêtres, devenue inconsciente ou invisible ( la loyauté invisible ) nous gouverne; il est important de la rendre visible, d'en prendre conscience, de comprendre ce qui nous oblige, ce qui nous gouverne et si, éventuellement, il ne faudrait pas recadrer cette loyauté, pour redevenir libre de sa vie.

Tout n'est pas facile à comprendre quand on déchiffre une famille.

La compréhension du contexte a transformé le sens et pansé la blessure.

On s'aperçoit que, pour que les gens changent vraiment et de façon durable, il faut que le système familial, social et professionnel les laisse changer, que les croyances changent.
Il y a un impact du regard de la famille et de la société et de l'équilibre sur le développement d'une personne, de sa santé, de sa maladie et de sa rechute.

Si l'on guérit un individu sans toucher à l'ensemble de la famille, si l'on n'a pas compris les répétitions transgénérationnelles, on n' pas fait grand-chose en thérapie. Cela n'est souvent qu'un mieux provisoire.