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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En France, on connaît surtout la guerre du Vietnam à travers le cinéma et les nombreux films cultes qui lui ont été dédié mais on connaît beaucoup moins la littérature romanesque sur le sujet. C'est d'autant plus dommage qu'elle est souvent le fait des vétérans et de ceux qui ont vécu cette guerre en son coeur. Sympathy for the devil est de ceux-là. Son auteur Kent Anderson était sergent-chef au sein des Forces Spéciales, il se base sur sa propre expérience pour donner vie à son personnage principal et alter ego Hanson et écrire ce roman en partie autobiographique.

Kent Anderson retrace alors le parcours de Hanson depuis son incorporation. Fraîchement sorti du lycée, Hanson est plutôt un intellectuel, il aime particulièrement la littérature et la philosophie. Mais son tempérament et sa robustesse physique lui permettent de passer sans dommages l'étape des classes là où d'autres subissent un véritable calvaire. La première sélection est impitoyable, il n'y a pas de place ni de répit pour les faibles soumis à l'humiliation et les persécutions de leurs camarades.
Hanson prend rapidement goût à l'art du combat. Il se découvre même une passion pour la discipline au point de rejoindre l'entraînement spécial réservé aux Bérets Verts : le voilà à présent membre des Forces Spéciales.

« Hanson ignorait encore qu'il venait de décider de faire ce que l'armée attend précisément de certains de ses hommes, des meilleurs des siens – tenter de la battre à son propre jeu. Guerre était le nom de ce jeu et, lorsqu'on frôle la guerre de trop près, qu'on la regarde au fond des yeux, elle peut vous entraîner tout entier, muscles, cervelle et sang, jusqu'au plus profond de son coeur, et jamais plus vous ne trouverez la joie en dehors d'elle. Hors d'elle, amour, travail et amitié ne sont plus que déboires. »




L'année de préparation s'achève et c'est l'heure d'affronter le terrain et les tirs à balles réelles.
Kent Anderson nous décrit alors l'arrivée de Hanson au Vietnam. D'abord destiné à être affecté au renseignement ( donc dans un bureau), Hanson se débrouille pour y échapper et obtient d'aller au feu. Car c'est cela qu'il veut, faire la guerre pour de vrai et combattre. L'accueil qui lui est réservé n'est pas des plus chaleureux. Considéré comme un des innombrables bleus sans expérience catapulté ici par une armée peu regardante sur la psychologie et les facultés de ses recrues, Hanson doit faire ses preuves mais obtient rapidement la considération et le respect de ses camarades.
Son baptême du feu et sa première sortie en intervention le font douter, la peur est si violente qu'il pense à renoncer. Mais il persiste, l'adrénaline le dope et il commence à y prendre goût.
Son premier retour au pays est un désastre. Il se rend compte qu'il est à présent inadapté et en décalage complet avec la vie et les préoccupations des civils. Conditionné pendant son séjour à la guerre, habitué à être sans cesse sur ses gardes, à survivre, il prend chaque interaction avec un autre être humain comme une agression.

« Tout en marchant, ses yeux furetaient, de droite et de gauche, et de haut en bas, épiant le moindre mouvement. Simultanément, il repérait toutes les planques possibles susceptibles de le mettre à couvert. […] Son regard cherchait des objets qui pourraient lui servir d'arme : pierres, briques, poubelles, tessons de bouteille […] Lorsqu'il croisait quelqu'un sur le trottoir, sa main se refermait en poing, le long de son flanc, prête à frapper. »


Cette peur le pousse à la violence, elle est instinctive et il n'hésite pas à cogner à la moindre occasion.

« Alors voyons voir. Cette raison », dit-il, la sueur dégoulinant sur ses joues. Il engloba la salle d'un bref coup d'oeil circulaire. « Je me réveille la trouille au bide, poursuivit-il, baissant la voix et se rapprochant du gosse, et d'avoir la trouille me fout en rogne, si bien que je crève d'envie de botter son cul à quelqu'un. Je ne fais plus la différence entre avoir la trouille et être en rogne. Tout est lié, tout communique. »


Le constat est sans appel : il aime se battre, il aime tuer. A présent, une unique chose compte pour lui : retourner au combat. La guerre le rend heureux, elle est devenue son unique raison de vivre.

« Hanson avait été entraîné à tuer, c'était là le grand art qu'avait su maîtriser sa jeune vie et, lorsqu'il se sentait bien, une partie de lui-même aspirait à tuer quelqu'un, comme d'autres mouraient d'envie de courir, de skier, de danser ou de déclencher une bagarre dans une rade. »




Kent Anderson nous explique clairement dans quel état d'esprit sont les jeunes soldats envoyés au casse-pipe. Toutefois, il faut quand même reconnaître que Hanson était un cas particulier et donc pas forcément représentatif mais Anderson passe en revue les différentes catégories d'hommes qu'on retrouvait au sein des rangs de l'US army. L'auteur nous détaille également tout le processus de recrutement et de préparation, les relations avec les autres recrues et avec les instructeurs, les exercices et les différentes méthodes de combat enseignées, les trucs et astuces indispensables pour assurer sa survie. Sur le terrain, tout se passe comme on peut le voir dans les films mais Kent Anderson insiste surtout sur la rancoeur des soldats, d'abord la haine envers l'ennemi puis le mépris et la colère envers les civils, le gouvernement et les gradés qui ne cherchent qu'à satisfaire leurs propres ambitions et intérêts.

« Les gradés et les officiers généraux de l'armée régulière qui souhaitaient voir mettre fin à toutes les activités des Forces Spéciales – ils constituaient la majorité, l'armée régulière s'étant toujours méfiée des unités d'élite – se heurtaient aux mêmes difficultés que les sénateurs. N'ayant qu'une seule année à passer au Vietnam, il leur fallait consacrer la quasi-totalité de leur temps à l'improvisation d'une tactique suffisamment nouvelle et brillante pour justifier leur promotion, ou bien orchestrer une opération assez sanglante et spectaculaire pour faire la une de tous les journaux, leur garantissant ainsi, dans le même temps, promotion et décoration. »


Il dénonce aussi sans détours l'hypocrisie d'un gouvernement qui prône un certain discours tout en faisant le contraire sur le terrain. La moralité n'est qu'une préoccupation de façade et si par malheur un manquement vient à leur être reproché, on s'empresse d'en détourner la responsabilité. Il faut renvoyer au monde une image propre et vertueuse de l'Amérique.

Sympathy for the devil est le roman de ces soldats, simples jouets de politiques irresponsables, d'une guerre qui aura abattu la confiance et le sentiment de supériorité d'une nation qui n'avait encore jamais connu un tel échec. Kent Anderson a su nous transmettre son vécu et son sentiment avec une grande force, odeurs, couleurs, bruits, il retranscrit tout avec précision, on s'y croirait. Son amour pour la littérature et la culture transparaît à travers son style, tour à tour cru à l'image du langage vulgaire des combattants et poétique dans son évocation des paysages et des sensations. On y trouve même une référence au contrat social de Rousseau. A la guerre, le droit et les lois qui fondent une société n'existent plus, c'est le retour à l'état de nature : seule compte la survie.
On peut parfois être horrifié par le manque de moralité dans ce récit mais la grande force de Kent Anderson est d'être parvenu à nous faire comprendre la mentalité de ses soldats et toute l'absurdité d'une guerre qui n'est pas la leur.
C'est dans l'écriture que Kent Anderson a réussi son retour à la vie civile. Il est dommage de constater que son expérience, son témoignage et celui de nombreux vétérans n'aient pas servi de leçon.


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"Hanson ignorait encore qu'il venait de décider de faire ce que l'armée attend précisément de certains de ses hommes, des meilleurs des siens - tenter de la battre à son propre jeu. Guerre était le nom de ce jeu et, lorsqu'on frôle la guerre de trop près, qu'on la regarde au fond des yeux, elle peut vous entraîner tout entier muscles, cervelle et sang, jusqu'au plus profond de son coeur, et jamais plus vous ne trouverez la joie en dehors d'elle (...) Hanson ne s'en rendait pas encore compte, cette nuit-là, mais un jour viendrait où il réaliserait qu'il est impossible de fraterniser avec les seuls hommes libres d'une armée, avec les meilleurs de ses assassins, sans devenir soi-même l'un d'entre eux." (p.209-210). Guerre du Vietnam. le commando des Green Berets (bérets verts) composée de Hanson, Quinn et Silver, accompagné de Minh le montagnard, est affectée aux dangereuses et délicates opérations de ratissage. Seules les forces spéciales de l'US Army sont habilités à débusquer le VC (Viet-cong). Car il s'agit d'une mission périlleuse qui exige stratégie, hablité et coriacité. Hanson ne se destinait pourtant pas à intégrer cette unité d'élite de l'armée américaine. Avant d'intégrer le commando des durs à cuire, il faisait des études au lycée. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il décide de s'engager dans l'armée avant d'être appelé au front. Mais la réalité, loin des discours patriotiques, a un goût amer. Alors que l'opinion publique américaine commence à se mobiliser contre cette guerre absurde, les autorités qui maintiennent leurs positions sur son issue victorieuse, compte parmi ses hauts dirigeants des opportunistes dont l'intérêt n'est autre que d'obtenir une place au soleil. Hanson vomit l'administration militaire et son ingérence. Dès lors, il décide de mener une guerre très personnelle dont l'ironie est désarmante. de la devise In God we trust à Sympathy for the devil, Hanson fait le plus grand écart de sa vie : il choisit d'être un homme libre...

Platoon, Full Metal Jacket, Good Morning Vietnam... Sympathy for the Devil reprend toutes les images véhiculées par ces films : la drogue, l'alcool, la peur, la violence, la mort... La jungle moite et ses dangers, le croisement des tirs bleus et rouges des M-16 et AK-47, l'odeur âcre des poudres d'artillerie, celle de la terre rouge et celle du sang... le bourbier vietnamien décrit par Kent Anderson transpire le vécu : les détails sur Mai Loc (base d'appui feu), sur les embuscades des VC, les altercations entre les militaires, la précision des descriptions des missions commandos, les combats, l'auteur convie son lecteur à un véritable Voyage au bout de l'enfer. En compagnie de Hanson et sa fine équipe, on pénètre au coeur de la jungle, on sent les vibrations des hélicoptères, on est assourdi par les explosions, on est aveuglé par les tirs, on se prend à vouloir tirer sur tout ce qui bouge tant l'histoire est captivante et bouleversante. Puis on termine sa lecture sur un sentiment étrange. Réglant peut-être ses comptes avec sa propre guerre, Kent Anderson remet en cause la perception que l'Amérique a d'elle-même en prêtant ces quelques mots à son héros rebelle : "Les américains étaient des dilletantes, plus préoccupés par leur propre vie que motivés pour tuer l'ennemi. La plupart d'entre eux n'avaient pas appris que c'est dans l'agression qu'il faut chercher le salut, et non dans la prudence." Et la force du récit tient dans ce constat vertigineux que l'ennemi n'est parfois autre que nous-mêmes. Décriant l'absurdité bureaucratique de l'armée et l'hypocrisie du gouvernement américain, Kent Anderson, qui a servi comme sergent aux forces spéciales, rapporte de son séjour au Nam un roman d'une profonde portée... Génial !
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Une évidence m'a sauté aux yeux, au cours de ma lecture de "Sympathy for the Devil", de Kent Anderson. La même que celle ressentie lors de ma découverte de cet auteur avec son recueil "Pas de saison pour l'enfer".

Cette évidence, c'est son exigence de sincérité.

Il laisse ici la parole à Hanson -mais on devine, à la lumière de la biographie de l'écrivain, qu'Hanson est son alter ego-, au moment où, étudiant, il quitte l'université pour combattre au Vietnam dans Les Forces spéciales (les fameux "bérets verts").

Sur place, le jeune homme affronte une dure réalité, que les journaux télévisés qui retracent le conflit occultent sciemment, désireux d'épargner des citoyens nourris au patriotisme anti-rouges et convaincus du caractère noble et nécessaire de cette guerre lointaine.

Le monde qu'Hanson découvre est un monde cynique et sanglant, où l'on oublie bien vite le caractère policé de la vie occidentale, où l'on piétine chaque jour les accords de Genève. On y tue des civils et on y frappe des femmes, avec les encouragements à peine voilés d'une administration militaire corrompue.
Dans la jungle vietnamienne, les idéologies ou l'héroïsme ne font pas long feu. Seuls comptent l'instinct de survie, et votre propension à éliminer froidement le plus d'individus possible. Gouvernés par la peur, puissante, qu'ils refoulent -ou pas- à coups de drogues généreusement distribuées par les autorités, dopés par la violence ambiante et l'omniprésence de la mort, les soldats se métamorphosent en machines à tuer. Pas par haine ou par conviction, mais parce que c'est le seul moyen de ne pas y laisser sa peau.

La volonté de Kent Anderson de s'exprimer sans censure, en éradiquant toute tentation moralisatrice, rend son roman crédible, et lui donne une dimension quasi palpable. Car à ce souci d'authenticité s'ajoute celui d'une forme d'exhaustivité descriptive, qui consiste à détailler non seulement la manière dont se déroulent les événements, mais aussi toutes les composantes de l'environnement dans lequel se situe l'action, de façon imagée et précise. Ainsi, les embuscades comme les scènes du quotidien au campement, les méthodes d'entraînement et de combat sont minutieusement dépeintes, mais pas seulement : les sons et les odeurs sont omniprésents, qu'il s'agisse de ceux du matériel de guerre, de la nature environnante, ou de la nourriture vietnamienne qui impose ses forts relents.

J'ai retrouvé dans ce roman l'écriture tantôt crue et percutante de l'auteur, notamment lors des échanges entre ses héros, et tantôt étrangement (compte-tenu du fond du récit) poétique. Mais c'est à l'image de son personnage principal, capable de tuer de sang-froid avec un recueil de Yeats dissimulé dans son uniforme...

"Sympathy for the devil" est un texte glaçant, où l'absence de tout moralisme ramène la réalité de la guerre à sa véritable nature : un non-sens barbare.
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Lorsqu'il écrit sur le Vietnam, Anderson sait de quoi il parle. le Vietnam, il y est allé et comme la plupart de ceux qui ont eu la chance de s'en sortir vivants, il en est revenu complètement changé. Ce qu'on lui a appris là-bas, c'est de tuer. Pas le choix. Pour survire, faut tuer.

Le récit est construit de façon habile en utilisant le flashback. Après nous avoir amené sur le champ de bataille, on revient aux É-U, avant de partir. le camp de formation de Fort Bragg rappelle certains aspects de Full Metal Jacket. Déjà là, il faut se battre pour gagner chaque pouce de respect et ce sera comme ça jusqu'au Vietnam, sauf que rendu là-bas, tout est multiplié par dix. Pas facile de faire sa place au milieu de tueurs quand on est perçu comme un universitaire. Mais Hanson —le nom du double d'Anderson— s'en sort haut la main et on partage avec lui ses peurs et son dégoût pour le meurtre banalisé. Anderson ne condamne pas la guerre, il en fait ressortir les aspects primitifs. Meurtre, haine, domination, intimidation, racisme… autant de lézardes dans cette machine bien huilée qu'est l'armée américaine qui nous permettent d'entrevoir la défaite qui pointe à l'horizon.

La traduction un peu franchouillarde nous assène une avalanche d'argot peu comestible, surtout dans les 100 premières pages. Sinon, le récit est clair et l'écriture est prodigieuse. Anderson nous fait vivre les situations. La langue est maitrisée et quand on fini par s'habituer à l'argot, on plonge littéralement dans le récit. Sympathy for the Devil est sans contredit un classique sur la guerre du Vietnam.
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Le livre raconte l'histoire d'Hanson, un jeune américain cultivé, ayant fait des études, qui va se retrouver dans les forces spéciales américaines au Vietnam. le livre montre comment un jeune homme "normal" peut basculer, se transformer en une machine de guerre qui n'a de but que de tuer, une personne n'ayant plus grand chose d'humain.

Il faut savoir que l'auteur du livre, Kent Anderson, est un ancien sergent des forces spéciales qui a servit au Vietnam. La vision qu'il nous donne à voir est donc particulièrement réaliste. C'est un élément frappant du livre.

Concernant les forces spéciales (FS) américaines, ces fameux bérets verts, les détails foisonnent et nous plongent très vite dans leur univers. Ces détails concernent aussi bien des techniques de combat que les combats eux-même, des anecdotes sur les conditions de vie, sur l'ennemi, etc.
On nous explique par exemple que la moindre pièce d'équipement susceptible de faire du bruit était arrimée à la bande adhésive. Ainsi, le seul bruit perceptible des soldats en manoeuvre était celui des bottes dans la boue. On apprend que l'on peut reconnaître un "vieux routier de l'asie du sud est" aux cals cicatriciels épais et noueux présents autour des chevilles, oeuvre des sangsues .. que les forces spéciales qui interviennent derrière les lignes ennemis, n'utilise que du matériel qu'ils disent "stérile", matériel qui en cas de prise ne permet pas de remonter jusqu'aux états unis .. On découvre que les FS ont à disposition tout un tas de pilules leur permettant de rester éveiller, de ne plus ressentir la douleur, d'avoir de l'énergie .. La journée des soldats commençaient pour certain par une pilule et une gorgée de bière ..

On se rend alors compte que les bérets verts sont réellement à part. Une sorte de microcosme au sein même de l'armée, avec ses propres règles, son propres matériel, sa propre confrérie. En témoigne par exemple un écriteau qui porte à réfléchir, positionné sous une tête de mort à l'entrée du campement : "NOUS TUONS POUR PRESERVER LA PAIX". Ou cette autre anecdote décrivant comment les bidasses des forces spéciales, lorsqu'ils se rendaient en classe au pas de course, ne rompaient pas la cadence en passant sur le pont malgré le panneau qui en donnait l'ordre. Au contraire, ils mettaient un point d'honneur à maintenir le rythme. (Il est bien connu que les soldats ont ordre de ne plus marcher au pas/courir en rythme sur un pont pour ne pas le faire entrer en résonance).

En plus de cette vision de son corps d'armé, l'auteur nous partage la vision du Vietnam telle qu'elle existait à l'époque. Il nous explique qu'il était alors difficile de croire réellement au Vitenam. On découvre certaines pratiquent comme la guerre psychologique ou des hélicoptères de l'action psychologique équipés d'enceinte braillaient à tue-tête des musiques funéraires et des pleurs de petits orphelins. Que si un soldat venait à tuer un civil, il fallait absolument lui mettre une arme entre les mains car au Vietnam on ne tuait pas de civils.
On entrevoie également la place de l'opinion public et comment elle a pu influencer cette guerre.

L'histoire tourne autour de 3 personnages principaux, trois bérets verts, trois potes. Chacun a son caractère, sa personnalité, mais tous trois se retrouvent autour de cette unité omniprésente : les FS. Et c'est en suivant ces personnages que l'on assiste à la transformation de Hanson. Avec un récit organisé sous forme de saut dans le temps alternant période du Vietnam (qui pourrait correspondre au présent du récit) et période d'apprentissage d'Hanson (qui correspondrait alors au passé) on comprend pourquoi ces hommes une fois rentrés chez eux, ne souhaitent qu'une chose : rentrer dans leur nouvelle maison : le Vietnam. On touche du bout du doigt ce qui a pu les amener à se transformer en des machines de guerre qui ne se retrouvent eux-même qu'une arme à la main, à combattre.

Le récit est très intéressant, poignant, saisissant. A conseiller à tous les amateurs du genre !
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Hanson est un jeune américain comme il faut et à une autre époque, sa trajectoire aurait été simple : cabinet d'avocat, maison de banlieue, famille à grandes dents blanches…Mais dans les années 60, dès sa sortie de l'université, il est enrôlé par l'Oncle Sam et programmé pour aller trucider du Viet-Cong au Vietnam. Ses classes se passent bien, mais Hanson finit par se prendre au jeu et intègre les Forces spéciales, les fameux Bérets verts.

Arrivé sur place, il découvre qu'il aime la simplicité de la guerre (« C'est ce qu'il y a de chouette avec la guerre…Si tu gagnes, c'est l'autre gus qui claque. Point à la ligne. Et toi tu restes en vie. Si tu perds, t'es mort, et adieu tous les problèmes »), sa violence et plonge à deux pieds dans le conflit, sans espoir de retour en arrière vers une vie civile ordinaire, définitivement inadapté à toute autre existence.

Sympathy For The Devil condense à lui seul des oeuvres aussi disparates qu'"Apocalypse Now", "Rambo", "Voyage au bout de l'Enfer", "Platoon", "Good Morning Vietnam", "Le Merdier" ou "L'Innocence perdue" (de Neil Sheehan, peut-être le meilleur livre sur cette incongruité tragique qui vit partir des milliers de jeunes américains pour un territoire, des alliés et une guerre qui ne les réclamaient pas), et réussit l'exploit de plonger au coeur d'un conflit aussi emblématique qu'anachronique, en décrivant pourtant des destins atypiques.

Inspiré de sa propre expérience, Kent Anderson livre un magnifique exposé de ce traumatisme d'une nation qui découvrait la défaite. Comme l'écrit James Crumley (la fameuse école de Missoula) dans sa préface : « On a rencontré l'ennemi, l'ennemi c'est nous ».

Attention : il faut s'accrocher pour passer le premier quart du livre, assez confus le temps que tous les personnages soient définis dans leur univers de cauchemar. Après, il est difficile de décrocher.
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Où quand la guerre changer un homme..
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