Pour m'avoir vue m'entretenir tranquillement avec son maître, il ne m'était plus hostile. Et j'avoue que j'aimais mieux cela. Avec sa tête massive, son énorme encolure et ses membres puissants, le molosse me paraissait encore plus formidable qu'au repos. On comprenait que, spécialement dressé à se battre contre les loups, il eut, dans ces sortes de rencontre, toujours le dessus. Il devait être, en tout cas, le meilleur gardien qu'on puisse souhaiter.
Il était de taille moyenne, les cheveux noirs, le teint pâle, et vêtu avec une discrète élégance. Son visage restait beau, malgré un imperceptible empâtement. Toute sa personne exprimait la fermeté et l'assurance. Il approchait probablement de la quarantaine, une quarantaine séduisante, et qui semblait lui donner la plénitude de sa force et de ses moyens.
J'appartenais à un pays lumineux, aimable, plein de charme; à un monde raffiné et brillant! pourtant, c'était ici, sur cette rude terre inconnue, au fond de ces forêt sauvages, que la foudre me frappait! C'était ici que je venais de rencontrer mon destin.
Ces animaux, autrefois de réputation féroce, et qui restent, en certaines occasions, redoutables, se montrent toujours, avec leur maître, dociles et disciplinés.
Les maladies cardiaques se guérissent... non en les ignorant, certes, mais en les combattant comme il se doit, et, la plupart du temps, en clinique.