Selon le bouddhisme aucun objet ne vaut qu'on le désire, la souffrance provient du désir, et c'est l'abolition du désir, et non sa réalisation, qui entraîne l'arrêt de la souffrance.
Lorsque je travaille avec mes patients sur le bonheur, nous y réfléchissons au moyen de quatre verbes : être, avoir, faire, appartenir. Nos bonheurs quotidiens se répartissent presque tous dans l'une ou l'autre de ces catégories. (...)
Quatre familles de bonheur tellement simples et élémentaires qu'on les oublie vite. L'exercice consiste justement à ouvrir régulièrement les yeux sur eux, à les savourer, les préserver, les faire vivre et revivre, en étendre le nombre. La langue anglaise utilise pour nommer cet exercice une très belle expression : Count your blessings, " compte tes chances", savoure les bienfaits que la vie t'offre.
"Il n'y a que deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas avoir ce que l'on désire ; l'autre est de l'obtenir."
Oscar Wilde
Dans une existence ordinaire, le contraire du bonheur n'est pas toujours le malheur, mais l'indifférence au monde, qui finit par aboutir à l'ennui et à l'aveuglement.
Pour ressentir souvent du bonheur, il faut travailler à vivre en amitié avec soi-même. Plus encore que s'aimer, il faut arriver à devenir son meilleur ami : se respecter et s'encourager, faire preuve à son propre égard de tolérance et d'exigence à la fois.
"Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la
plus grande pièce serait la salle d'attente."
Jules Renard
"Ah, combien de choses savez-vous de la féli-
cité de l'homme, vous autres, âmes confortables
et bienveillantes ! Car bonheur et malheur sont
deux frères jumeaux qui ou bien grandissent
ensemble, ou bien, comme c'est le cas chez
vous, demeurent petits ensemble !"
Friedrich Nietzsche
Donner un sens à sa vie ne suffit pas pour atteindre le bonheur, mais ne pas lui en donner empêche, à l'inverse, d'y prétendre.
Plusieurs fois, au cours d'une journée normale, des carrefours s'offrent à nous. Nous pouvons choisir de continuer sur la lancée de nos activités routinières, de nos humeurs d'adultes stressés et préoccupés (car la vie n'est pas toujours facile). Mais nous pouvons aussi désobéir à l'évidence de la morosité.Choisir d'appuyer sur la touche "pause" et de reprendre la main.
La grande supériorité de nombreux enfants par rapport aux adultes tient sans doute à leur capacité à vivre l'instant présent : "Les enfants n'ont ni passé ni avenir, et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent d'un présent", remarquait La Bruyère. Cette capacité est fortement corrélée à celle d'éprouver du bonheur.