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Citations sur Lettre ouverte à Freud (56)


La psychanalyse n'a rien créé - au sens d'inventer quelque chose qui n'existait pas -, elle n'a fait qu'exhumer, découvrir, dévoiler, jusqu'au moment où - comme une eau souterraine que l'on entend à nouveau couler, comme le sang comprimé que l'on sent à nouveau pulser - la totalité vivante peut se manifester à nos yeux. La psychanalyse n'est rien d'autre qu'une mise à nu, opération que l'homme encore malade évite parce qu'elle lui arrache son masque, mais que l'homme guéri accueille comme une libération ; quand bien même, revenu à la réalité extérieure, laquelle entre-temps est demeurée inchangée, il se trouve assailli de difficultés : car, pour la première fois, c'est la réalité qui vient rejoindre la réalité, et non un spectre un autre spectre.
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... guérir est un acte d'amour. Rentrer en soi, c'est tout d'abord retourner chez soi avec le sentiment d'être accueilli, comblé dans la totalité de notre être ; c'est ensuite y trouver une force qui vient de nous et nous pousse à agir, au lieu de rester remplié sur nous-mêmes et d'avancer sans but.
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... on ne peut effectivement rien dire d'autre de nos émotions que : au commencement régnait l'ambivalence.
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... notre propre corps n'est en effet rien d'autre que la part d'intériorité la plus proche de nous, inséparable de notre intimité, de notre identité ; mais nous en sommes aussi coupés, au point qu'il nous faut apprendre à le connaître et à l'étudier de l'extérieur comme tout autre objet. Ainsi, dans nos relations d'objet, il est à la fois le champ de séparation, qui nous coupe de tout le reste, et le lieu de rencontre avec toute chose - ce qui délimite notre individu et le fond avec tout le reste - jusque dans notre formule chimique, par laquelle nous sommes assimilés à l'inorganique, étant constitués des mêmes éléments.
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[…] Nous sommes lancés, inéluctablement, dans le tourbillon de toute réalité, avec pour seul choix d’y consentir. Si sans aucun doute, cela veut dire : traverser un océan sur un frêle esquif, telle est bien notre condition humaine – et il ne serait d’aucun secours de s’imaginer qu’on navigue à la remorque du plus puissant des bateaux à vapeur, vers des destinations inexistantes : notre attention au vent et au temps ne pourraient que s’en trouver diminuée. Plus nous nous plongeons, sans en rien retrancher, dans l’ « exigence du moment », dans l’instant tel qu’il se présente, dans des conditions variables d’un cas à l’autre, au lieu de suivre le fil conducteur de prescriptions, de directives (écrites par l’homme ! ), plus nous sommes, dans nos actes, justement en relation avec le tout, poussés par la force vivante qui relie tout avec tout, et nous aussi. Qu’importe alors si les tâtonnements de notre conscience sont entachés de toutes les erreurs possibles. Si quelqu’un taxe ce comportement d’immoralité, d’arbitraire et de présomption, nous serions à plus forte raison autorisés à taxer de confortable incurie morale l’esclavage infantile de celui qui s’en tient au respect des prescriptions !
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... ce que vit l'adulte est déjà secondaire. Car, dans l'état de pleine conscience, nous vivons comme au pied de gigantesques formations géologiques, qui sont le résultat des premières poussées monstrueuses de l'écorce terrestre, et qui, ensuite, fragmentées et ordonnées, ont formé le relief que nous connaissons, contreforts rocheux, lacs, forêts et chemins.
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Car, en réalité, la mort n'est pas uniquement ce qu'on nous fat subir, c'est au contraire nous qui en sommes les acteurs : éprouvant le passage de notre corps, c'est nous qui réalisons au niveau psychique l'accomplissement de la mort ; nous ne subissons pas seulement la résistance qui lui est opposée, nous sommes aussi des êtres déliés de leurs contradictions ; nous ne sommes pas seulement la trame rompue des liens qui nous retenaient, nous sommes aussi les restaurateurs de cette réalité qui n'avait jamais cessé de nous englober, bien que toute notre vie consciente l'ait reléguée à l'arrière-plan et s'en soit détournée.
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Je ne laisse pas d'être songeuse, car elle est loin d'être évidente cette tyrannie de la pulsion d'agression prise pour elle-même - il est pratiquement impossible de l'observer dans l'expérience et dans l'analyse.
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Le criminel, si on le conçoit comme un être de pulsions qui a gardé les traits du stade infantile (ou même y est resté fixé), a, pour ainsi dire, une distance moindre que le saint à parcourir jusqu'au point où l'attitude du moi est encore noyée dans une conscience si labile qu'elle ne le concerne même pas encore totalement, mais qu'elle concerne plutôt cet espace englobant où se précipite le saint, "dépouillé de soi". Ainsi déchargerait-on quelque peu le "criminel" de sa monstruosité, de son inhumanité, tout comme on ferait redescendre le "saint" de son élévation surhumaine - un peu seulement, car l'écart reste immense.
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Une oeuvre d'art se tient silencieusement dans un monde de paix et d'espoir, mais il est bien mince, le voile transparent déployé au-dessus d'elle pour dissimuler les conditions extrêmes qui lui ont permis de naître, et le danger terrifiant de ce que nous appelons avec un intérêt si aimable : l'"esthétique".
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