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Critique de Zebra


Paru en Livre de Poche en février 2015, « Le sculpteur de nuages » est un énième livre de Jean Anglade, écrivain français centenaire et prolifique, référence littéraire en Auvergne (il en est un peu « le Pagnol auvergnat »), un auteur dont les romans de terroir sont appréciés de tous pour leur saveur, leurs couleurs, l'humour, leur bon sens paysan, leur malice, la franchise et la simplicité dont ils sont pétris.

J'avais beaucoup aimé « La soupe à la fourchette ». « Le tour du doigt » m'avait agréablement surpris. Je n'ai pas aimé « Le sculpteur de nuages ».
Librement inspiré de la vie du sculpteur californien Ralph Stackpole (1885-1973), ce récit ressemble à un Guide Michelin : énormément de faits et de détails, mais pas d'âme, pas de chaleur, trop de distance par rapport au lecteur. Les phrases s'enchainent comme s'il avait fallu au plus vite terminer le livre, et les répétitions sont fréquentes. On y découvre l'enfance, l'adolescence, la maturité et le déclin d'un certain Ralph Stalkner (le nom que l'écrivain donne au vrai sculpteur) ainsi que sa vie avec une certaine Francine Mazeil (le nom que l'écrivain donne à Ginette, la femme du vrai sculpteur). le nom des localités a été changé, ici ou là. La belle affaire. Pourquoi avoir pondu un livre sur Stackpole ? Parce qu'il fallait faire connaitre le destin véridique et surprenant de cet aventurier californien devenu un sculpteur célèbre, un homme qui quitta son pays et sa renommée pour une auvergnate dont il était tombé follement amoureux ? Parce que, vieillissant, Jean Anglade se sentait une certaine proximité avec ce sculpteur, qui, au soir de sa vie, était devenu trop faible pour sculpter la pierre, un homme qui contemplait le ciel et les nuages, comme s'il avait voulu les modeler, les façonner de ses mains ? Quel était l'objectif de Jean Anglade, écrire une histoire d'amour entre un sculpteur et son jeune modèle, en évitant de produire un roman à l'eau de rose ? Témoigner de l'histoire véridique et de la technique d'un sculpteur de talent, comparant les méthodes utilisées à travers les âges, les lieux et les pierres, en évitant de produire un ouvrage pour initiés ? Parler de la beauté de l'Auvergne en habillant la région d'un prétexte quelconque, qu'il soit californien ou autre ? Je ne sais pas ...

Au final, on a un objet hybride, assez long (près de 350 pages), ennuyeux (les seuls passages intéressants sont ceux que Jean Anglade consacre à l'Auvergne) et une érudition inopportune. Je suis déçu et ne mets que deux étoiles.
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