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EAN : 9782702153819
288 pages
Calmann-Lévy (21/08/2013)
3.05/5   10 notes
Résumé :
Sculpteur adulé, artiste vedette du San Francisco des années trente, Ralph Stalkner est au faîte de la gloire quand il voit débarquer dans son atelier une jeune modèle auvergnate aux proportions idéales.

C’est le coup de foudre. Pour les beaux yeux de Francine, Ralph est prêt à tout. Ensemble, ils partent à la découverte des merveilles de la sculpture en Amérique, au Mexique, en Italie, en France.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Paru en Livre de Poche en février 2015, « Le sculpteur de nuages » est un énième livre de Jean Anglade, écrivain français centenaire et prolifique, référence littéraire en Auvergne (il en est un peu « le Pagnol auvergnat »), un auteur dont les romans de terroir sont appréciés de tous pour leur saveur, leurs couleurs, l'humour, leur bon sens paysan, leur malice, la franchise et la simplicité dont ils sont pétris.

J'avais beaucoup aimé « La soupe à la fourchette ». « Le tour du doigt » m'avait agréablement surpris. Je n'ai pas aimé « Le sculpteur de nuages ».
Librement inspiré de la vie du sculpteur californien Ralph Stackpole (1885-1973), ce récit ressemble à un Guide Michelin : énormément de faits et de détails, mais pas d'âme, pas de chaleur, trop de distance par rapport au lecteur. Les phrases s'enchainent comme s'il avait fallu au plus vite terminer le livre, et les répétitions sont fréquentes. On y découvre l'enfance, l'adolescence, la maturité et le déclin d'un certain Ralph Stalkner (le nom que l'écrivain donne au vrai sculpteur) ainsi que sa vie avec une certaine Francine Mazeil (le nom que l'écrivain donne à Ginette, la femme du vrai sculpteur). le nom des localités a été changé, ici ou là. La belle affaire. Pourquoi avoir pondu un livre sur Stackpole ? Parce qu'il fallait faire connaitre le destin véridique et surprenant de cet aventurier californien devenu un sculpteur célèbre, un homme qui quitta son pays et sa renommée pour une auvergnate dont il était tombé follement amoureux ? Parce que, vieillissant, Jean Anglade se sentait une certaine proximité avec ce sculpteur, qui, au soir de sa vie, était devenu trop faible pour sculpter la pierre, un homme qui contemplait le ciel et les nuages, comme s'il avait voulu les modeler, les façonner de ses mains ? Quel était l'objectif de Jean Anglade, écrire une histoire d'amour entre un sculpteur et son jeune modèle, en évitant de produire un roman à l'eau de rose ? Témoigner de l'histoire véridique et de la technique d'un sculpteur de talent, comparant les méthodes utilisées à travers les âges, les lieux et les pierres, en évitant de produire un ouvrage pour initiés ? Parler de la beauté de l'Auvergne en habillant la région d'un prétexte quelconque, qu'il soit californien ou autre ? Je ne sais pas ...

Au final, on a un objet hybride, assez long (près de 350 pages), ennuyeux (les seuls passages intéressants sont ceux que Jean Anglade consacre à l'Auvergne) et une érudition inopportune. Je suis déçu et ne mets que deux étoiles.
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Bodega Bay, Californie. Fin XIX -ème, Ralph Stalkner, 11 ans, promène son lapin, Bunny. le garçon appartient à une famille écossaise. Sa mère est morte à sa naissance, et son père connaît une fin particulièrement atroce dans un accident de travail. Il est menuisier. Ralph se retrouve alors seul avec son oncle, Ferman, fossoyeur, et sa nourrice, ancienne esclave, Virginia.

Le roman n'est pas joyeux. La Californie se dissout dans la brume. La vie de Ralph s'inscrit dans une mélancolie qui semble fatale.

Si Jean Anglade ponctue son récit de quelques éléments poétiques teintés d'humour, comme le parfum des essences de bois dans l'atelier, les baleines et leurs fanons dont sont faits parapluies et corsets, ou encore les crottes du lapin sur le drap, l'ensemble est plutôt austère, voire hostile.

Ralph va pourtant trouver le moyen de sublimer cette réalité, par le modelage de l'argile. Il goûte à l'aventure avec un chercheur d'or qui n'est autre que Jack London. Il sera plus loin question de l'écrivain à nouveau lorsque Ralph découvrira San Francisco et la maison où est justement né Jack London. Puis c'est le départ pour Paris.

L'écriture va se faire plus enjouée au fil du roman. le récit bascule même parfois dans le rocambolesque.

Le sculpteur de nuage de Jean Anglade est en fait Ralph Ward Stackpole, artiste né le 1er mai 1885 et mort le 10 décembre 1973, et célèbre à San Francisco dans les années 20 et 30. le roman a un intérêt biographique. C'est aussi une évocation de l'Amérique post esclavagiste, des chercheurs d'or, des cow-boys, du génocide indien, et de la Colombie Britannique. L'auteur revisite l'histoire avec une distance qui permet une ironie critique. La cloche de la liberté et sa fissure, à l'exposition de 1915 à San Francisco, en est un bon exemple.

Jean Anglade s'est bien documenté pour reconstituer admirablement le contexte historique, économique et artistique de l'époque de part et d'autre de l'Atlantique et le parcours extraordinaire du sculpteur. Son attachement à l'Auvergne se manifeste dans une partie du récit. le ton y est plus familier. C'est celui du «Pagnol Auvergnat». Jean Anglade établit une étrange correspondance entre les croyances Maya et le Cantique des Créatures de Saint François d'Assise, ainsi qu'entre le marbre de Carrare et la pierre de Volvic.

Ce qui frappe dans le personnage de Ralph, c'est la façon dont il conquiert sa liberté, en saisissant les opportunités qui se présentent, et son ouverture d'esprit. Il apparait comme une figure humble et un peu amère, comme s'il n'avait pu accomplir l'oeuvre dont il rêvait.
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J'ai découvert cet écrivain auvergnat dans le cadre de "Masse Critique" de Babelio avec "Le tour du doigt" de 1977, livre que j'ai bien apprécié. "Le sculpteur de nuages" est mon deuxième Jean Anglade, choisi au hasard parmi la centaine d'ouvrages disponibles.
"Le sculpteur de nuages" est une biographie libre du grand sculpteur américano-californien Ralph Stackpole (1885-1973).
¿Quel est le rapport avec l'Auvergne et Jean Anglade ? vous demanderez-vous...

Le rapport est le mariage en 1923, et en deuxième noce, de Ralph Stackpole avec une auvergnate pure souche et aux USA, Ginette, native de Chauriat, émigrée chez l'oncle Sam à la recherche d'un meilleur destin. Quelle trempe !

Dans cette biographie romancée Anglade va changer les noms :Chauriat deviendra Chauriac, Ralph Stackpole sera Ralph Stalkner et Ginette, Francine Mazeil.
J'ai été déçue par la partie du livre qui raconte la vie du grand sculpteur américain, car j'ai trouvé que cela manquait d'épaisseur humaine, de substance. Les connaissances glanées eurent pour moi un relent de wikipedia, sans âme, ni saveur.
En revanche, en ce qui concerne le Département 15, Jean Anglade reste sans pareil pour nous raconter l'Auvergne, ses gens et les anecdotes qu'il doit thésauriser par milliers. Il est imparable. il sait raconter et il m'a beaucoup fait rire.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ralph est le sculpteur attitré de la ville de San Francisco lorsqu'il rencontre Francine son dernier modèle et en tombe éperdument amoureux. le couple parcourt alors les continents à la recherche des plus belles sculptures. Lorsque Francine a le mal du pays, Ralph n'hésite pas à quitter les USA en pleine gloire pour s'installer en Auvergne dans un petit village. Désoeuvré, persuadé que sa vie de sculpteur est terminée, Ralph découvre un jour une carrière de pierres grises. Serait-il à l'aube d'une nouvelle carrière ?
Ce livre d'une lecture facile est intéressant.
Lien : http://les-pennes-mirabeau.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
page 125 [...] Chaque œuvre nait du travail de trois artisans : le modeleur, le sculpteur, l'ornemaniste. Le premier dégrossit la pierre au burin et au marteau ; bientôt, sous les formes rudes de l'ébauche, on devine la figure de l'ange, du Christ ou de la Vierge comme enveloppée dans un sac. Elle passe alors entre les mains du sculpteur qui donne au visage, aux membres, aux étoffes leurs lignes définitives. Vient enfin l'ornemaniste qui ajoute les fleurettes, les boutonnières, les franges et les broderies. Il emploie toute la série des ciseaux, pinçons, ognettes qui ressemblent parfois à des scalpels de chirurgien, parfois à des queues-de-rat. De temps en temps, il souffle au visage de Marie pour la dépoussiérer. Et Marie le poudre à son tour. Les trois compagnons ont enfin la face enfarinée comme des clowns. [...]
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(page 136)..pour sa part, l’Auvergnat traditionnel n’est pas un grand consommateur d’eau. Ni à usage interne ni à usage externe. On dit qu’il ne se débarbouille qu’une fois l’an: le matin du 1er janvier. Mais les plus purs représentants de l’espèce ne font toilette que deux fois dans leur vie: la veille de leur mariage et la veille de leur enterrement. Encore ne traitent-ils que le devant puisque le derrière ne se voit pas. Ces purs de purs croient au danger mortel de l’eau de fontaine, du savon et du socialisme; au pouvoir qu’a le tocsin d’éloigner la foudre; aux vertus de l’épargne; à l’influence de la lune sur l’humeur des femmes, la crue du seigle, des feuilles et des cheveux. Avant de passer chez le coiffeur, ils consultent leur calendrier: « J’attendrai la lunaison suivante, la coupe me durera quinze jours de plus ».
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Par moments la plume d’Anglade devient poétique et cela donne…c’était la fin de la journée, le moment où les agriculteurs quittent leurs champs, où les chèvres rentrent à la chèvrerie, où les enfants sortent des écoles. Au loin, au-dessus de la mer moirée des cultures limagnaises, toute l’escadre des monts Dôme se tenait alignée, en formation de parade de part et d’autre du puy amiral. Là-dessus, le soleil couchant déversait des flots de sirop, fraise, framboise et groseille confondues.
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Sur la ville de Thiers, il écrit…étonnante ville de Thiers. D’où qu’on la regarde, on n’en voit jamais qu’un tiers. Étonnants habitants qui, sans être méridionaux, ont l’accent du Midi. Qui, plutôt portés à la paresse, se tuent au travail. Qui, plutôt pieux de nature, grand brûleurs de buis bénit en cas d’orage, se moqueraient du bon Dieu s’Il venait à passer devant leur porte, tellement ils sont enclins au rire et à la moquerie. Comment distinguer leur folie de leur sagesse?[règlement de compte d’un escoutois?].
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Ralph était admis dans l'atelier paternel lorsque la scie ne tournait point. Il se délectait de l'odeur des bois, le sycomore sentait le poivre, le cèdre sentait l'encens. Il préférait l'odeur du pin, parfumé de sa résine.
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Videos de Jean Anglade (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Anglade
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade. En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
+ Lire la suite
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