On rate sa vie, pour essayer de la rattraper on écrit. Pour transformer sa vie. Et plus on écrit, plus on rate sa vie. Or rien ne peut remplacer la vie. Jamais.
(L'Usage de la vie)
Si la masse était émotive, il n'y aurait plus de guerres, plus de boucheries. Les moments émus de la masse tournent vite à l'hystérie, à la sauvagerie, au pillage, au sacrifice.
Qu'on arrête de dire que la littérature française c'est fini. Narcissique, nombrilique. J'ai lu samedi soir un livre magnifique. De Camille Laurens, Philippe. Il y a aussi Christophe Donner, Mathieu Lindon, Houellebecq pas mal non plus. Mais avec Yourcenar et Laclavetine, qu'on arrête. Avec Semprun. Arrêtez. Qui vous aimez encore ? Lisez-moi, lisez Camille Laurens. Après on verra, si c'est fini.
(L'Usage de la vie)
Me promener sur le front de mer, ce jour-là, je ne voulais rien faire d’autre. Tuer un homme ou l’enterrer, je ne voulais pas.
(Nouvelle vague)
En deux jours j’ai vu la mort d’un chien et d’un père incestueux. La voiture s’est fracassée contre un arbre. Une belle mort pour ce genre de père.
(Nouvelle vague)
On rate sa vie, pour essayer de la rattraper on écrit. Pour transformer la vie. Et plus on écrit, plus on rate sa vie. Or rien ne peut remplacer la vie. Jamais.
Le je d'autrui, personne ne l'aime. Comme le caca d'autrui. Chacun supporte très bien l'odeur de son propre caca, mais l'odeur du caca d'Estelle, que vous adorez soi-disant, vous est beaucoup moins agréable, dit Céline. "De l'air ! de l'air !" vous hurlez.
Elle n'aime que l'action, la masse, c'est ça le problème. Elle est hystérique, mais faiblement émotive. Si la masse était émotive, il n'y aurait plus de guerres, plus de boucheries. Les moments émus de la masse tournent vite à l'hystérie, à la sauvagerie, au pillage, au sacrifice.