AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La petite foule (22)

La femme qui pleure
Couchée dans son lit, sur le côté, un bras sous l'oreiller, elle dit à l'homme couché à côté d'elle qu'elle est à bout, et qu'elle voudrait qu'on lui dise "je te comprends". Qu’on lui dise "ça va aller", qu'on lui dise que c'est normal qu'elle soit dans cet état. Qu'on est là, qu'on est avec elle, qu'on va l'aider. Que vu tout ce qu'elle a supporté, c'est tout à fait normal, qu'elle n'a qu'à se reposer, qu'on ne lui en veut pas d'être fatiguée, injuste, énervée. Qu'on lui dise qu'on est là avec elle.Et qu'on ne lui dise pas que puisque c'est comme ça ils vont se séparer, qu'on lui dise au contraire qu'on la comprend. Qu'on l'aime. Qu'on ne lui en veut pas de pleurer. Qu'on la remercie pour tout ce qu'elle a fait jusqu'à aujourd'hui, qu'on comprend qu'elle n'y arrive plus, que c'est momentané, que c'est énorme ce qu'elle fait, qu'on comprend qu'elle soit à bout. Qu'on lui dise de ne pas s'inquiéter. Qu'on sait ce qu'elle ressent. Qu'on l'imagine. Qu'on la prenne dans ses bras et qu'on se serre contre elle en lui disant que ça va aller. Que la façon dont elle a fait face ces dernières semaines est extraordinaire. Qu'il serait surhumain de ne pas craquer, qu'on est conscient de ce qu'elle vient de traverser, qui s'ajoute à ce qu'elle traverse depuis des années. Depuis si longtemps. Mais qu'on est là, qu'on va l'aider. Et qu'on ne lui dise pas que la seule solution est de se séparer. Elle voudrait qu'on arrête de batailler avec elle. Qu'on lui dise au contraire :"Je te comprends, c'est une période, ça va passer". Qu'on l'aide. Qu'on la prenne dans ses bras, qu'on la soutienne. p32
Commenter  J’apprécie          80
Tu sais, parfois quand je pense au passé, je me demande où tout ce monde est parti. Je me dis « mais où est ce monde que j’ai connu ? »
Commenter  J’apprécie          30
A l'étranger, on rigole de nous. Je suis allé en Russie. Il y a deux Russkoffs qui m'ont dit en apprenant que j'habitais Paris : "Ah oui Paris, on connaît, on y est allés. Chez vous c'est le tiers monde."
Commenter  J’apprécie          20
Il y a les compétitions tous les jours, les Victoires ou les défaites. Il faut se battre pour vivre. Il n’y a pas d’autre choix. Il n’existe aucune alternative. Il n’est pas possible de se boucher les yeux, il n’est pas possible de refuser. Il n’y a ni recours, ni pitié, ni salut à attendre de personne. Il n’y a même pas à espérer que le temps arrangera cela. Il y a cela, il y a ce qu’il a vu, et parfois ce sera moins terrible que ce qu’il a vu, et parfois ce sera beaucoup plus terrible que ce qu’il a vu. Mais où qu’il tourne les yeux, c’est cela qu’il verra et rien d’autre et c’est cela seul qui sera vrai.
Commenter  J’apprécie          20
Il ne fait jamais étalage de son impressionnante culture. Il ne juge jamais ceux qui en manquent. Il est attendri par les fautes de grammaire, de prononciation, d’orthographe, ça le touche. La qualité des gens ne dépend pas plus des critères culturels que des critères économiques qu’il méprise tant. Lui la repère autrement. Ce n’est pas par dégoût du pouvoir tout ça, mais par un goût plus raffiné, moins spectaculaire, moins inquiet, plus patient, plus acquis, plus profond, plus solide, plus orgueilleux, plus inavoué, plus sûr et plus unique, qui n’a besoin d’aucune confirmation, d’aucun reflet
Commenter  J’apprécie          10
Je rate tout. Tout ce que je fais est nul. Je fais systématiquement le contraire de ce qu’il aurait fallu faire. C’est pathétique ! Je me fais pitié. On dirait que je ne sais prendre que les mauvaises décisions. J’ai l’impression qu’il y a une malédiction sur moi. Je ne sais pas si je suis bête ou aveugle. En tout cas, je ne vois pas les situations. Alors évidemment, tout ce que j’entreprends échoue. Puisque les bases sont fausses !
Commenter  J’apprécie          10
Il regrette certaines erreurs passées. Puis les tempère en disant qu’à l’époque la vie lui a imposé sa logique, il évoque le sentiment qu’il a souvent eu que les choses lui filaient entre les doigts sans qu’il puisse les retenir, et que sa vie se déroulait comme s’il y assistait d’une fenêtre.
Commenter  J’apprécie          10
Il s’intéresse au monde dans lequel il vit, à la politique, aux rapports entre vie privée et espace public, il est marié à une jolie brune aux cheveux longs, il est heureux, il joue au tennis, il a un appartement à Trouville, il déteste les mondanités, il va dans les cocktails uniquement pour contrôler sa notoriété et en observer la courbe, s’en amuser, sur la table du café, un gros paquet de journaux est empilé sous son coude, il tourne les pages d’un magazine, à la recherche d’un article qu’il veut vous montrer, mais en le feuilletant, il tombe sur une pub de montre avec une photo en noir et blanc de Steve McQueen, il replie alors le journal, et, photo apparente, tient le magazine au niveau de son visage, en souriant, les yeux plissés, vous laissant constater la ressemblance.
Commenter  J’apprécie          10
Dès qu’il y a une conversation sur la difficulté de vivre dans une grande ville, ou à plus forte raison la difficulté d’y circuler, sans se demander si les personnes présentes connaissent l’histoire, ils la racontent comme un tube qu’on ne se lasse pas d’entendre, une mélodie entêtante qu’on ne peut pas ne pas fredonner, la scène leur revient à l’esprit comme si elle sortait, pimpante, bien repassée, scénario intact, du sac informe de leur mémoire, « la fois où… », les deux personnages, leur voiture de l’époque, la couleur, la marque, la plaque d’immatriculation, le temps qui passait, eux qui tournaient, le film à l’intérieur de leur tête, ils allaient peut-être y passer la nuit, les autres automobilistes qui leur jetaient des regards supérieurs, leurs pensées supposées, leur absence d’étonnement sans doute à la vue de leur plaque minéralogique
Commenter  J’apprécie          10
Elle parle de la dureté du travail comme si elle la ressentait encore, de certaines de ses collègues qui étaient vulgaires, curieuses, méchantes, médisantes…
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (139) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3673 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}