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Critique de Zephirine


Il y a bien le terme « roman » inscrit sous le titre du dernier opus de Christine Angot, un roman qui ressemble beaucoup à une autofiction, mot que récuse l'autrice qui affirme « le terme autofiction ressemble trop à “autobiographie”. » Alors, c'est comme une boisson sans alcool qui ressemble à s'y méprendre à une boisson alcoolisée ? Elle dit aussi que « le roman, ce n'est pas du témoignage » Pourtant, dans ce roman qui n'en est pas vraiment un sans être une autofiction et où il ne faut pas chercher un témoignage (difficile de s'y retrouver pour le lecteur lambda que je suis !) on retrouve toujours le même thème récurrent de l'inceste.
Est-il utile de résumer l'intrigue, tant Christine Angot se répète d'un livre à l'autre ? Car il s'agit toujours d'explorer cette période de sa vie où elle a été victime d'inceste de la part de son père. Tout commence lorsque son père Pierre Angot, la reconnait enfin à l'âge de13ans. Tout débute par un baiser sur la bouche qui pourrait sembler anodin. A force de séduction, le père obtiendra d'elle des relations sexuelles. Christine, éblouie d'être reconnue par ce père brillant, cultivé, à l'adolescence, âge où tout se joue, accepte ses exigences qui font d'elle une victime consentante.
Alors oui, il est intéressant de voir comment s'échafaude une relation incestueuse, quels sont ces puissants rouages qui empêchent la victime de parler et de se révolter contre son bourreau. Mais l'autrice ne veut pas que ses écrits soient lus comme le témoignage d'une victime d'inceste. Non, ce qu'elle veut (mais le sait-elle vraiment, ce qu'elle veut la radicale et tant médiatisée Christine Angot ?) c'est reprendre toute cette histoire depuis le début, lorsqu'elle fait la connaissance de ce père absent si longtemps de sa vie, et nous raconter par le détail la chronologie de l'histoire de toute sa vie.
Angot est la spécialiste des emprunts littéraires : Hervé Guibert, Yann Andrea pour n'en citer que quelques- uns, et aussi des emprunts à Angot (on n'est jamais mieux servi que par soi-même !) et pour qui connait un peu son oeuvre, ce ne sont que scènes ressassées, les mêmes plats resservis avec une nouvelle sauce pour nous faire croire à quelque chose de neuf et d'inédit.
J'avais lu qu'elle nous offrait une version quelque peu différente de ces précédents romans, mais je n'ai trouvé qu'une chronologie des faits sans rien nous épargner de détails bien assommants entre des scènes crues. Je n'ai pas dégoté là une miette de nouveauté. de plus, l'écriture est froide et terne et je me suis vite ennuyée.
Oui, il est important de mettre des mots sur toute forme de violence sexuelle, mais, plutôt d'Angot, lisez, Vanessa Springora, Camille Kouchner, Christiane Rochefort, Isabelle Aubry, Elsa Fottorino et tant d'autres au talent indéniable.


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