Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur aime écrire. Il m'est déjà arrivée de lire des romans, des nouvelles, où l'auteur, encore un peu trop peu confiant, pudique, malgré une jolie plume, n'arrivait pas à mettre toute sa fièvre dans ses lignes. C'est loin d'être le cas de
Jymmi Anjoure-Apourou, qui, on le sent, met ses tripes dans sa plume ; j'ai clairement senti un amoureux des arts, de la création pendant ma lecture, car très clairement, il ose, il livre. On ressent parfois une urgence d'écrire, de véritables sensations retranscrites : dans un roman qui s'intéresse au processus créatif, à « l'accouchement » d'une oeuvre, c'est un sentiment de lecture bienvenu, agréable. Il y a un certain lyrisme, une vraie poésie filée, de la langueur dans cette écriture, que les amateurs apprécieront énormément.
C'est de mon côté, un aspect qui m'a gênée. A de nombreuses reprise, j'ai trouvé certaines phrases trop longues, lourdes, écrasées par cette poésie. Si parfois, le résultat était très réussi (je suis loin d'être hermétique à la poésie), j'ai trouvé que l'auteur se perdait parfois trop dans sa plume très féconde, perdant en « efficacité » : j'ai eu tendance à me perdre dans les lignes.
L'histoire en elle-même, est réussie : le sujet de base me plaisait, et j'ai lu ce que j'attendais, sans être pour autant surprise. Les personnages sont eux, savoureux : encore une fois, on sent un aspect très poétique, très exalté/exaltant. Cela rend les rencontres très passionnelles, vivantes, épicuriennes. D'ailleurs, en ce qui concerne les rencontres amoureuses, le sexe est là aussi très poétisé, et lié très fortement à l'aspect charnel que peut avoir l'écriture.
Ce roman a pour moi le défaut de ses qualités. Finalement, je trouve ce roman un peu « inaccessible », trop foisonnant, trop… Trop trop, en fait. Je ne regrette cependant pas ma lecture, car il était agréable de sortir de ma zone de confort et d'apprécier une plume plus exaltée, plus pressée que celles que je lis d'ordinaire.
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