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Si ce n'est l'écriture qui m'a parfois un peu gênée, ce livre n'est pas loin d'être un coup de coeur!

Sur le même thème que le désormais célèbre La couleur des sentiments, c'est-à-dire la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 50, ce roman se raconte ici par la voix d'une jeune adolescente qui ne comprend pas, et doit subir, la ségrégation imposée à sa bonne bien-aimée, Mary, et à toute la communauté noire de celle-ci.

Par la voix de cette jeune fille, l'auteur nous montre ce que la ségrégation raciale implique au quotidien, la violence qu'elle entraîne plus ou moins insidieusement dans les actes et les pensées de chacun.

Beaucoup de dialogues, des retours en arrière puis de brusques plongées dans le présent: j'ai dû parfois m'accrocher pour bien savoir où j'en étais. Cela ne m'a pas empêchée d'être très touchée par cette histoire, toute en subtilité, sur laquelle la tension est omniprésente. Les relations entre les différents personnages, comme dans la vraie vie, sont complexes et évoluent constamment: sans mauvais jeu de mots, personne n'est tout noir ou tout blanc!

Au final, une très belle découverte, très touchante et, incontestablement pour moi, très marquante...

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Nous connaissons tous l'histoire de la ségrégation raciale aux États Unis et de ses horreurs.
Maints récits ont été écrits à ce sujet mais ce roman y apporte une émotion poignante.
Il se déroule en 1954, Marie Luther, noire, est domestique depuis des années chez les Watts, une famille de Charlotte en Caroline du Nord. Les événements nous sont racontés par Jubie, 13 ans, l'une des filles de la famille. Mary est très proche des enfants et de Jubie en particulier.
Mais cet été là sera celui d'une tragédie lors d'un voyage en Floride.
Nous découvrons le racisme au quotidien, des plus petites vexations, humiliations, aux pires violences des sympathisants du Ku Klux Klan.
L'ambiguïté des familles employant ces domestiques noires y est très bien décrite entre les enfants qui adorent leur bonne, la mère qui l'apprécie mais ne l'intègre pas à la famille et le père membre de la fraternité blanche, un mouvement destiné à terroriser les noirs afin de les décourager d'aller voter.
Un beau roman sur l'adolescence, l'amour et la prise de conscience des réalités douloureuses d'une époque pas si lointaine.
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Dans la famille Watts, Jubie, 13 ans, poussée en graine et dont les yeux ne sont pas au fond de sa poche, est la seconde de trois soeurs. Elle voue un amour particulier à Mary Luther, la domestique noire de la famille.

Par le regard de cette narratrice adolescente, on (re)découvre les réalités de la ségrégation raciale dans l'Amérique des années 1950. Une rélaité faite d'humiliations perpétuelles et de violence. Violence qui trouvera son paroxysme lors de vacances en Floride.
L'auteur aborde également le thème du poids des secrets de famille et du non-dit. Pour ce faire, les chapitres s'alternent entre flash-backs et intrigue principale. ce qui n'est pas toujours facile à suivre au départ.

Le personnage de Jubie est attachant. Elle joue le jeu de la ségrégation jusqu'à un certain point tout en s'interrogeant sur son bien-fondé. L'histoire est bien menée et donne envie d'en connaître le fin mot. Certaines scènes m'ont touchée. Mais dans l'ensemble, le roman n'a pas tout à fait la même force que "La couleur des sentiments". Il n'en reste pas moins une bonne découverte sur un thème certes largement traité ailleurs mais sur lequel une petite piqure de rappel n'est jamais inutile.
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Ca commence comme une agréable chronique familiale des années 50 aux Etats Unis. Et l'air de rien, ça dérape tellement qu'on reste un peu sidéré de ne pas avoir vu le coup partir...

En rupture conjugale avec le père de famille, la mère prend la route des vacances en entassant son petit monde dans la voiture, sans oublier Mary la bonne, noire, dévouée, efficace, bien "à sa place". Il suffira d'un mauvais endroit au mauvais moment, et la famille idéale se brisera.

Dans une fratrie de quatre enfants, Jubie,13 ans observe avec acuité et raconte la vie de ses proches durant un périple vers les Etats ségrégationnistes du sud du pays. le racisme ordinaire est décrit avec précision, dans les petites choses et actes du quotidien, dressant un tableau factuel et glaçant de deux sociétés qui se côtoient sans le mêler.
En mettant en avant les propos des enfants, leurs questionnements concernant la différence de traitement entre noirs et blancs, le récit démontre combien l'éducation donnée par les parents est un frein et combien difficile est la projection dans de nouvelles mentalités.

Un livre à l'écriture sans effet mais agréable à lire, bien qu'il aborde des thèmes maintes fois utilisés.
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Jubie, une adolescente trop vite poussée de 13 ans, observe, vit et analyse avec beaucoup de maturité ce qui se passe autour d'elle. Nous sommes en 1954, en Caroline du Nord et elle partage avec ses parents, ses deux soeurs et son petit frère, l'affection de Mary, une employée de maison de couleur. Son père est alcoolique et violent, sa mère un peu faible. Mais elle devra se confronter, lors d'un voyage en Floride, à la haine et à la violence contre les "nègres". Très beau roman, même si le sujet est bien connu, mais un petit rappel n'est jamais superflu quand il s'agit de ségrégation!
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Ce livre, je l'ai croisé au hasard sur la table d'une librairie. Sa couverture m'a interpelé avec ces deux personnages attendrissants qui semblent regarder vers un même ailleurs. Et en lisant la quatrième de couverture, j'ai tout de suite su que c'était pour moi puisqu'il était question d'un long périple à travers les États sudistes où la ségrégation fait rage. Ça n'a pas été sans me rappeler l'excellent roman de Kathryn Stockett, La couleur des sentiments, et même si la comparaison peut paraitre hâtive, cet ouvrage inconnu m'a laissé présager du meilleur et je crois pouvoir affirmer que je ne m'y suis pas trompée.

Nous sommes en août 1954 en Caroline du Nord. Jubie, 13 ans, est heureuse puisqu'elle part en vacances avec sa mère, son petit frère Davie, ses deux soeurs Stell (l'aînée) et Puddin ainsi qu'avec la bonne, Mary, que Jubie adore. Tout le monde est heureux de quitter la maison où les relations commençaient à être orageuse entre les parents et les enfants en étaient les témoins directs.
Mary est assise à l'arrière et tient lieu de compagnie et d'aide car le père fait défaut, il est resté à Charlotte pour des raisons obscures aux enfants (c'est après tout une affaire de grands, alors mieux vaut ne pas trop ressasser doutes et interrogations). C'est P'tite Mary (la fille de la bonne) qui s'occupe de lui qui est un peu porté sur la bouteille et ne sait pas gérer la maison tout seul. Pour les hôtes de voyage, il y a une étape à Pensacola chez l'oncle Taylor et ce n'est que le début d'une fuite en avant. Attention aux cahots, la traversée n'est pas de tout repos et on assiste à une délimitation des gens selon leur couleur.

C'est drôle comme certains romans vous happent, vous terrassent - le mot est fort mais le sujet est grave alors il me parait approprié - et vous laissent complètement déboussolé, à la merci d'émotions confuses. Celui-ci m'a plu ! Immensément même ! Je l'ai lu en étant immergée dans l'histoire de cette famille, sentant une menace sourdre mais ne sachant d'où le bât allait blesser. C'est donc avec le coeur suspendu que j'ai vu la narration gagner en intensité et surtout en tension et ai été complètement fauchée par le rebondissement qui touche chaque protagoniste, de près ou de loin. C'est poignant de justesse et ça m'a aussi permis d'intégrer des situations aberrantes, concernant la condition des Noirs, pendant cette période de ségrégation raciale aux États-Unis : ne pas se baigner avec les Blancs, se faire tout petit dans les restaurants, hôtels et autres lieux publics.

En définitive, j'ai été bluffée par ce roman en apparence léger puisque le voyage, comme trame de départ, est une joie pour tous les passagers. Seulement, comme dans tout bon roman, rien ne se passe comme prévu ! C'est l'atmosphère pesante qui prend fort à propos le dessus sitôt que les régions traversées sont moins amènes. On sent de l'hostilité envers les Noirs, on se doute que l'équilibre de toute une population ne tient qu'à un fil. C'est terrible et effrayant d'autant plus qu'on se l'imagine du point de vue d'une adolescente dont la bonne fait partie intégrante de la famille.
J'ai aimé les surnoms charmants des personnages : Meemaw pour la grand-mère, Stell, Puddin... on se sent déjà dans une fratrie resserrée où la bonne, Mary, a bel et bien toute sa place.
Oserai-je vous dire que l'auteur de ce roman avait 71 ans lorsqu'elle a signé ce premier roman? Qu'elle nous en donne encore d'aussi fameux, c'est - presque - un ordre !
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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L'auteur nous relate le destin tragique d'une famille américaine en 1954, où la ségrégation raciale faisait rage. J'ai beaucoup aimé ce roman-fleuve sur le parcours initiatique d'une jeune fille vers l'âge adulte après la perte d'un être cher.
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Ce livre est agréable à lire et décrit le racisme du sud des états unis dans les années 50 d'une manière très prenante et touchante. La narratrice une jeune adolescente raconte son attachement à Mary la bonne noire. Un roman très bien écrit et qui se laisse lire assez facilement.
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C'est au hasard d'une promenade en librairie que j'ai acquis ce roman. La quatrième de couverture m'avait intriguée, intéressée. J'avais seulement la crainte qu'il soit trop dure à encaisser. Ce ne fut pas le cas. L'auteure épargne son lecteur. Elle ne lui impose pas d'images qui pourraient le choquer, le « traumatiser ». Elle raconte le racisme, la ségrégation sans entrer dans le détail des horreurs infligées aux personnes dites de couleur. Elle écrit les humiliations subies au quotidien et décrit, plus que tout, la vie misérable d'une famille blanche telle qu'érigée en modèle aux Etats-Unis dans les années 50-60. Au coeur du récit: elle. Elle est triste à voir. Elle dégoûte, elle horripile. Elle donne envie de vomir parce qu'elle est lâche, méprisable; parce qu'elle affirme sa supériorité sur le dos de gens qu'elle tient en infériorité; parce qu'elle ne sait pas être, exister sans cette exaltation qui vient de l'affirmation de la suprématie érigée en modèle de société. Elle, la fameuse famille « blanche » modèle, est la honte de l'humanité parce qu'elle commet des crimes en toute impunité et/ou se tait quand il faut crier, hurler pour sauver l'opprimé. Je n'ai éprouvé, à l'égard de la famille racontée, aucune sympathie, que de l'animosité. Je n'ai pas apprécié ce qu'ils étaient, représentaient. Ils sont les personnages de leur temps qui me font me demander ce que moi j'aurais été: une contestataire du système ou un mouton comme les autres incapables d'émancipation?
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J'ai beaucoup aimé ce livre qui n'est pas sans rappeler « la couleur des sentiments ». Il décrit avec beaucoup de justesse le racisme et les liens si ambigus unissant les familles blanches et leurs domestiques noires durant la ségrégation.

A travers les yeux de Jubie, on prend conscience du racisme ambiant, que ce soit dans les actes du quotidien ou dans la véritable haine. La tension monte au fil des pages, on sent le drame se profiler sans trop savoir de quelle manière il éclatera.

Les personnages sont décrits avec beaucoup de précision, dans leurs réactions, leur manière de voir les choses, leurs caractère . On sent peser sur les enfants l'éducation de leurs parents et le regard de la société et, malgré tout, un véritable attachement pour Mary.

Au delà de l'histoire, j'ai aussi beaucoup aimé l'écriture et la manière, pour le moins originale, de passer sans cesse du présent au passé.

Un grand livre sur une bien sombre période.

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