Nous étions dix

10 enfants partent à l'aventure la nuit. Ensemble, ils n'ont peur de rien, jusqu'à ce que progressivement le groupe se délite...

Une variation sur les Dix petits nègres d'Agatha Christie très bien pensée ! idèle à cet esprit, le texte est écrit comme une comptine avec de jolies rimes et un vocabulaire pour ravir les oreilles des enfants. Et la chute est vraiment inattendue !

Rosie et ses copains se lancent un défi : partir explorer, en pleine nuit, l'île du Frioul. Les dix enfants enfilent leur costume d'aventuriers et font le mur. La troupe crapahute sur les rochers, entre les pins parasols, enveloppée dans l'azur du ciel et de la Méditerranée, un bleu Klein intense décliné page après page comme un fil conducteur par l'illustratrice.
Ce récit nocturne raconte les peurs enfantines, parfois difficiles à surmonter. de dix, la troupe va à chaque page diminuer d'une unité jusqu'au moment où il n'en restera qu'une.
Un décompte façon policier avec une chute surprenante et drôle. Un plaisir pour les yeux.

Dix enfants partent à l'aventure, de nuit, sur les chemins et dans les dunes derrière leur maison (ils sont présentés sur la page de garde de l'album).
Mais à chaque étape, le groupe perd un enfant (pour des raisons toutes rationnelles et souvent de leur fait). Malgré tout, la tension monte petit à petit et le lecteur se retrouve piégé par l'utilisation de la première personne du pluriel. "Nous" sommes aussi en balade dans ce paysage, "nous" faisons partie de ce groupe qui diminue jusqu'à "nous" retrouver seul-e. Les dessins accentuent bien sûr cet effet alors qu'ils ne sont ni sombres ni effrayants. Et c'est là tout l'intérêt du livre, arriver à créer une émotion de peur chez le lecteur tout en lui donnant plein d'indices pour le rassurer.
Et la chute, magnifique, permet de dédramatiser l'ensemble et de revenir dans l'instant présent avec un franc sourire !
J'adore !
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