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EAN : 9791034758746
144 pages
Dupuis (20/01/2023)
3.31/5   96 notes
Résumé :
À travers trois nouvelles, inspirées de destins véridiques, Nine Antico brosse un instantané de la condition des femmes dans l'Italie du XXe siècle.
Il y a d'abord Agata, envoyée par son père dans un sanatorium pour échapper au scandale public déclenché par l'assassinat de sa mère par son amant. Puis Lucia, tondue et écartée de la vie sociale à l'issue de la Seconde Guerre mondiale pour avoir couché avec un soldat allemand. Et enfin Rosalia, placée sous prot... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Je crois savoir que les madones et les putains ne font pas bon ménage. Mais bon, très souvent dans la réalité et loin de l'hypocrisie ambiante, ce sont bel et bien les mêmes femmes. C'est en tout cas la thèse de cette BD initiée par Nine Antico, une autrice italienne.

Elle va nous conter trois nouvelles présentant à chaque fois un portrait de femme dans l'Italie du XXème siècle à des époques un peu différentes. On se rendra compte également de toute l'évolution de la société italienne. Agatha, Lucia et Rosélia vont connaître un destin pour le moins tragiques à cause de l'Histoire. Trois saintes qui vont être sacrifiées sur l'autel d'une société soi-disant bien-pensante mais profondément machiste.

La Seconde Guerre Mondiale a laissé beaucoup de traces. On se rendra compte également de l'émergence des mafias peu après la période fasciste. J'ignorais que les américains avaient permis l'émergence de celle-ci.

Je ne cacherai pas que je n'ai pas du tout aimé l'aspect graphique qui fait qu'on ne rentre pas aussi facilement dans la lecture de ces différents récits. Or, c'est important qu'une BD soit bien dessinée. La forme a toute son importance.

A noter qu'il y aura une incursion du fantastique dans un mélange de genres mais également une métaphore à distinguer pour bien comprendre le sens du récit concernant Lucia. Bref, on peut s'y perdre aisément.

Au final, j'en ressors avec une lecture mitigée car je n'ai pas plus accroché que cela pour les raisons invoquées. Pour autant, on peut apprendre des choses assez intéressantes sur la religion, la mafia, la guerre.
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Avec « Madones et putains », Nine Antico nous plonge dans l'Italie du XXe par le biais de trois nouvelles mettant chacune en scène une héroïne et une problématique différentes, généralement inspirées de véritables faits divers. La première, Agata, est une jeune fille vivant au début du XXe siècle et recluse par son père dans un sanatorium à proximité du volcan Stromboli. Non pas qu'elle souffre d'une quelconque pathologie, seulement sa famille souhaite la soustraire du scandale causé par la mort de sa mère, assassinée par son amant qu'elle s'apprêtait à quitter. Là-bas, Agata mène une vie morne, rythmée par les prières et les moments de liberté et de camaraderie dont elle profite pour instruire ses compagnes de chambre à propos de l'histoire de la sainte dont elle porte le nom (et qui a pour particularité de s'être vue arracher les seins). le scénario en lui-même est intéressant, de même que le propos qui vise à dénoncer les crimes d'honneur et les conséquences qui peuvent rejaillir sur les familles des victimes. Malgré cela cette première nouvelle reste difficile à suivre. D'abord visuellement, dans la mesure où il est parfois un peu compliqué de se retrouver dans les cases qui mêlent narrations et dialogues de façon un peu chaotique. Certaines illustrations manquent quant à elle de clarté et nécessitent plusieurs relectures pour être finalement comprises. La narration se révèle elle aussi assez confuse, à la fois parce que les dialogues sont ponctués de plusieurs longs passages en italien (traduits seulement à la fin de l'album), mais aussi parce que l'autrice saute parfois du coq à l'âne, la description du quotidien d'Agata laissant soudainement la place à des explications sur telles fêtes ou telles traditions italiennes. La chute, en revanche, est brutale et astucieuse et permet de donner un nouvel éclairage à l'histoire de la jeune fille.

La seconde nouvelle met en scène une autre femme au nom de sainte martyre, Lucia, à qui on a tondu le crane après qu'elle ait été surprise avec un soldat allemand juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'autrice prend ici le temps de poser le décor et de présenter le climat qui régnait en Italie à la fin du conflit : traumatisme lié à la guerre et aux destructions, omniprésence des soldats américains dont on cherche absolument les faveurs, population vivant dans un dénuement tel qu'il entraîne rapidement prolifération du marché noir et de la prostitution… C'est dans ce contexte que Lucia est donc surprise avec un soldat allemand, qui plus est responsable de la mort de la fille d'un parrain redouté de Naples. Humiliée et ostracisée, la jeune femme va tout de même réussir à attirer l'attention d'un homme qui lui propose de sortir de sa retraite pour l'épouser. Ce retour au monde va s'accompagner d'une transformation radicale et surprenante de Lucia, qui a désormais d'autres projets que celui de mener une vie tranquille. Comme dans la première nouvelle, Nine Antico donne à son récit une dimension fantastique en insérant un élément surnaturel qui va faire basculer l'histoire. On retrouve là encore l'aspect désordonné du début, même si cela est moins marqué que dans le récit consacré à Agata. La nouveauté tient ici au malaise que font naître certaines planches, comme si l'autrice avait voulu insister sur le côté glauque et malsain de la situation. Les illustrations renforcent cette impression, avec des personnages dotés de mimiques repoussantes ou des cases insistants sur des détails particulièrement sordides dont on se serait passé.

Dernière nouvelle du recueil, « Rosalia » se déroule dans les années 1990 et est à nouveau inspirée de faits réels concernant la lutte contre la mafia et la corruption en Italie. Elle met en scène une jeune femme, Rosalia, qui vit sous protection policière après avoir acceptée de dénoncer les membres de plusieurs clans de réseaux mafieux sévissant dans son village natal, en Sicile. Son témoignage lui a toutefois valu d'être mis au ban de la société, considérée comme une traîtresse par sa propre famille. On retrouve ici la thématique déjà évoquée avec « Lucia » de la mainmise de la mafia sur la société italienne dans le Sud, ainsi que celle de la corruption généralisée qui a conduit l'état à entreprendre un nombre colossale de projets de construction, pour la plupart jamais aboutis. L'autrice dévoile ici une nouvelle facette de l'Italie et de la place accordée aux femmes dans la société en mettant en scène le martyr de cette jeune femme mais aussi les risques pris par tous ceux qui tentent de se mettre en travers de la route de ces mafieux, à commencer par les juges. Cette nouvelle est toutefois plus positive, dans la mesure où elle laisse entrevoir un espoir avec le mouvement de révolte populaire qui suivit la mort de Rosalia et la création de l'association des femmes siciliennes en lutte contre la mafia. Globalement l'ouvrage m'a laissée un sentiment assez mitigé. Par ses thématiques, ses petites touches de fantastique et sa volonté de mettre en lumière la violence patriarcale subie par les femmes italiennes, l'album séduit et permet de se familiariser avec un contexte qui n'est pas forcément bien connu du lectorat français. En revanche, la confusion de la narration, le choix de mettre l'accent sur des aspects sordides et le style même des illustrations ont empêché une véritable immersion, voire m'ont parfois totalement rebutée.

« Madones et putains » est un album réunissant trois nouvelles consacrées à des jeunes femmes dont le martyr permet de mettre en lumière la condition féminine dans l'Italie du XXe siècle. Si les thématiques traitées sont intéressantes et la chute de chaque nouvelle surprenante, l'ouvrage pâtit malheureusement d'une narration décousue et surtout de graphismes peu attrayants auxquels je n'ai pas du tout été sensible.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Club N°51 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Trois portraits de saintes mis en perspective par trois portraits de femmes contemporaines italiennes.

J'ai aimé le parallélisme même si je m'y perdais parfois.

Morgane S.
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Sujet original et qui nous rappelle que cela se passe encore ailleurs.

Le graphisme en noir et blanc accentue le côté dramatique des histoires.

Wild57
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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A travers des portraits de femmes s'inspirant de la réalité, Nine Antico dresse un panorama très intéressant de la condition féminine italienne du XXème siècle. Et ces portraits, elle les met en lien, de manière tout aussi intéressante, avec l'histoire de figures de saintes siciliennes, dans un noir et blanc qui renvoie tant au passé historique de ces portraits qu'à la noirceur de la condition de chacune, qu'elle soit considérée comme "madone" ou "putain".

Je n'ai cependant pas tout apprécié les graphismes, d'un trait trop griffonné, charbonneux et lourd à mon goût, même si parfait pour mettre en valeur le propos. Et c'est bien dommage.

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J'avais lu beaucoup de critiques contradictoires et j'avais hâte de découvrir cette BD qui me laisse, au final, un peu dubitative.
A travers trois histoires de femmes (fictives mais inspirées - peu ou beaucoup- de personnages réels) , à trois époques différentes, nous découvrons trois destins très différents mais qui reflètent le destin des femmes dans la Sicile des XIXe et XXe siècles en mettant en parallèle les héroïnes et leurs saintes patronnes - siciliennes bien sûr - respectives.
L'auteur profite de ces histoires pour relater quelques anecdotes et éléments culturels qui densifient des récits qui ne sont pas vraiment simples à suivre. La narration est relativement chaotique et les évènements sont emprunts de fantastique et d'onirisme qui n'arrangent pas vraiment la lisibilité.
On a beaucoup critiqué le dessin - nerveux, tranché - qui évoque un dessin au fusain ou même au charbon. Pour ma part, j'ai bien aimé même si ce procédé ne facilite pas non plus la lisibilité.
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critiques presse (15)
MadmoizellePresse
26 janvier 2024
Un album aux allures gothiques, mais habité par de multiples désirs de liberté et d’émancipation.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
LesInrocks
13 décembre 2023
Nine Antico prend pour cadre l’Italie du XXe siècle, racontant trois destins de femmes tragiques avec une maîtrise du trait et du récit romanesque.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
BoDoi
23 août 2023
L’autrice [...) mêle mythes, histoires vraies, geste théâtral et totale fiction pour offrir une bande dessinée atypique et entêtante, de celle qui vous occupe longtemps l’esprit.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bibliobs
12 juillet 2023
Des contes macabres qui dénoncent les violences faites aux femmes à travers les siècles.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
27 mars 2023
Nine Antico nous emporte dès la première page par un souffle littéraire et graphique qui happe le lecteur pour ne le lâcher qu’à la dernière page.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
13 mars 2023
Pour Madones et putains, Nine Antico, fidèle à ses usages, s’est laissé porter par ses intuitions et son envie profonde d’histoires différentes, singulières, pétries de peur, de violence, de fantasmes et d’érudition. Un mélange vénéneux et entêtant, une œuvre au noir qui donne une envie folle de retourner une fois encore dans ce pays passionnant et à nul autre pareil qu’est la Sicile.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
03 mars 2023
L’autrice joue de l’image des saintes patronnes de Sicile, Agata, Lucia et Rosalia, pour signer un poème graphique ensorcelant sur la condition féminine : « Madones et putains ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaTribuneDeGeneve
27 février 2023
Avec «Madones et putains», l'auteure française livre un roman graphique où le sexe et la mort s'inscrivent sur fond de violence contre les femmes.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaTribuneDeGeneve
10 février 2023
Avec «Madones et putains», l’auteure et illustratrice française Nine Antico signe une impressionnante saga féministe dans l’Italie du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LesInrocks
31 janvier 2023
Mêlant sacré et sensualité, la dessinatrice française investit, dans un roman graphique en trois temps, l’Italie des saintes, des féminicides et de la Mafia.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LigneClaire
31 janvier 2023
Trois saintes, trois femmes, l’Italie de l’après-guerre, celle de De Sica, Rossellini, Visconti, la maffia qui revient en force, Nine Antico a signé un album assez déroutant. Madones et putains racontent des destin de femmes, Agata avec arrière fond fantastique, Lucia tondue pour une collaboration horizontale dont elle est innocente et Rosalia témoin à charge d’une maffia familiale.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
31 janvier 2023
Nine Antico (Il était 2 fois Arthur) brosse, dans ce roman graphique, un portrait de société révélateur de la condition féminine dans un monde dirigé par la morale, la religion, la guerre et la corruption dans l'Italie du XXème siècle.
Lire la critique sur le site : BDGest
LePoint
23 janvier 2023
Ce sont trois saintes. Agata, Lucia et Rosalia. Trois martyres honorées dans ce sud de l'Italie âpre et violent, magnifiées par le cinéma néoréaliste de l'après-guerre, et dont Nine Antico revisite le mythe à travers le destin de femmes du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
23 janvier 2023
Nine Antico offre, avec Madones et putains, un récit abondamment documenté sur les mœurs de l’époque évoquée. Réincarner trois saintes siciliennes en trois jeunes femmes au destin tragique ne suffit pas, en effet, à la dessinatrice : le procédé est prétexte à développer son thème de prédilection – la condition féminine – dans un contexte historique donné, en l’occurrence le XXe siècle, si proche et si lointain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
23 janvier 2023
L’album s’inspire du destin des trois ­saintes patronnes les plus célèbres de ­Sicile, Agata, Lucia et Rosalia, dont le point commun est d’avoir refusé un mariage arrangé. En guise de punition, les deux premières furent emprisonnées dans des lupanars – châtiment auquel échappa la troisième, qui fut néanmoins condamnée à vivre en recluse, et à être traitée de catin toute sa vie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En se préparant à la mort, on écarte la peur et les surprises.
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Les napolitains crevaient de faim, ils venaient de passer d'un envahisseur qui les avaient privés, à un autre qui avait les moyens de les gâter.
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Sa famille n'essaya jamais de l'attirer dehors, toujours très embarrassée par le tollé qu'avait provoqué la mort de Concetta, tuée par "l'amant allemand de Lucia".
Ses rares moments de solitude, Lucia les appréciait.
Elle en profitait pour détacher ses cheveux, les toucher, comme pour se rassurer.
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A la rigueur, il était d'usage, pour un mari outragé, de taillader la joue de sa femme infidèle.
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S’il existe un titre plus élevé que celui de femme, il sera pour moi…
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Vidéo de Nine Antico
Rencontre avec Nine Antico et Amina Bouajila à la librairie Contrebandes (Toulon)
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