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Critique de Aela


En 1937, l'auteur José María Arguedas (Pérou 1911-1969) suit des études de lettres à Lima tout en gagnant sa vie comme employé des postes.

C'est l'époque au Pérou de la dictature du général Benavides.

L'auteur est arrêté pour ses engagements politiques antifascistes et il est transféré au tristement célèbre pénitencier El Sexto, qui a disparu depuis pour laisser place à un hôtel de luxe.

El Sexto c'est un univers carcéral qui marque par sa vétusté et sa dangerosité.
Là s'y trouvent rassemblés des prisonniers politiques et de droit commun.
Une hiérarchie très stricte y règne selon trois niveaux qui nous font penser aux cercles de l'Enfer de Dante!

Tout en bas, au rez-de-chaussée, ce sont les droits communs, les criminels.
Au premier étage, les petits délinquants.
Le deuxième étage représente le "paradis" avec les prisonniers politiques qui bénéficient de conditions de vie améliorées par rapport à leurs congénères du rez-de-chaussée.

Dans ces murs, une vie quotidienne marquée par la violence, la corruption.
Les habitants du "paradis" connaissent des heurts idéologiques entre eux: le Parti communiste et l'Apra (alliance révolutionnaire américaine) s'affrontent quotidiennement.
Ici les droits communs font régner leur loi de la jungle: prostitution, trafic de drogue.. une économie parallèle se développe ainsi qu'une société extrêmement codifiée.

Les maîtres de cet inframonde se nomment Estafilade, Maraví et Rosita, l'homosexuel à la voix d'ange.
Un roman dur, âpre, construit sur des dialogues..

j'ai calé un peu sur la fin en raison de l'âpreté du vocabulaire et des situations mais force est de constater et de souligner la qualité de témoignage de cette oeuvre, témoignage sur l'emprisonnement, la répression des Droits de l'Homme, la cohabitation, la promiscuité et la dangerosité des prisons, ce qui est toujours d'actualité, malheureusement, ou tout au moins dans cette région du monde.

L'auteur, enfin, a eu un rôle important dans le mouvement indigéniste-latino-américain.
Il a écrit 3 romans dont "Les fleuves profonds" que j'avais beaucoup aimé.
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