À cache-cache

Helen releva la tête, elle refusait de paraître vaincue, mais elle ne vit qu’une centaine de visages railleurs se réjouissant de son malheur. Si elle avait encore été officier des forces de l’ordre respecté, elle aurait réglé son compte à un individu comme Campbell vite fait bien fait. Mais elle était bien désormais impuissante. Ici, elle était la cible des moqueries, une bombe à retardement, un trophée à brandir pour quiconque aurait le courage d’attaquer.

Helen l'attrapa par le col de sa chemise, coupant court à ses récriminations
_Cette adrénaline a servi à tuer trois femmes innocentes. Ce qui fait de toi la complice de meurtres.
Annie dévisagea Helen , stupéfaite par cette révélation
_Alors je vais te reposer la question une dernière fois, et tu as plutôt intérêt à me répondre

_Les autres filles s'en prenaient à elle. On a fait ce qu'on a pu, mais on ne peut pas les surveiller vingt-quatre heures sur vingt quatre.. Je crois que ça lui pesait. C'est pour ça qu'elle buvait ou se droguait quand elle pouvait.

Ta sœur le pensait en tout cas et je suis d'accord avec elle. Jordi a rejoint ses petites filles pour Noël, et maintenant elles l'auront avec elles quand elles voudront. Plus de murs pour les séparer, plus d'heures de visite arbitraires. Elles sont ensemble. C'est tout ce que Jordi souhaitait.

Cependant, la douleur physique n'était rien comparée à la brulure amère du rejet.





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Son cœur se brisait en mille morceaux dans sa poitrine, mais elle retiendrait ses larmes. Pour elle, et pour Leah, elle préserverait sa dignité tout en les maudissant intérieurement. Elle se tint droite, immobile silencieuse...

Les mauvaises nouvelles ne se bonifient pas avec le temps.

Certaines des filles en profitent pour allumer les hommes. D’autres s’en servent d’excuse pour défier l’autorité. Ta sœur était comme ça. Elle les fixait droit dans les yeux, montrait qu’elle n’avait aucune honte et les obligeait à détourner le regard en premier. Elle s’est sortie de pas mal d’embrouilles avec cette technique.
C’était dit sans jugement et, en d’autres circonstances, Helen aurait saisi cette opportunité d’en apprendre davantage.

Elle s’était déjà retrouvée dans des situations périlleuses et ça n’avait pas toujours bien tourné pour elle.
Mais elle n’avait pas le choix : elle devait s’armer de courage et continuer. Pourtant, impossible d’ignorer la peur qui montait en elle. Son devoir de justice et son désir d’aider Helen la guidaient, mais son adversaire, lui, était éperonné par un sentiment encore plus puissant : la haine ; la haine de sa propre famille. Ce qui le rendait d’autant plus dangereux. Dans de telles situations, les liens du sang sont indéfectibles.

Comment pouvait-on donner tant d’amour, fournir tant d’efforts, se faire tant de souci pour une personne et la voir disparaître en un battement de cils ? Jamais plus elle ne rirait avec Leah, jamais plus elles ne se chamailleraient ni ne discuteraient. Elle était partie.