La nuit sans astres, tome 1 : Silverbell

Ce roman, "la nuit sans astres", écrit par André Armandy, a été publié, en 1930, dans la collection des romans mystérieux des éditions Jules Tallandier.
"Silverbell" est le titre du premier tome de ce diptyque, qui sera suivi, la même année, d'un deuxième opus intitulé "Barranco, Ltd".
Ce roman se lit comme on regarde un vieux film, avec la même nostalgie, la même mansuétude pour ses longueurs, ses outrances de situation et la grosseur des fils de son récit.
Ceci dit, lorsqu'on s'y laisse prendre, cette lecture est agréable et dépaysante.
D'ailleurs, en 1932, André Armandy a lui-même scénarisé son récit pour que sur le grand écran, André Berthomieu offre un premier rôle à Felicien Tromel y chantonnant la devise du père Carabe "moi, j'étais né pour être sauvage" ...
Le père Carabe, c'est un trimardeur, un vagabond qui, du fond de sa prison, hérite d'un petit paquet de millions venus du Mexique.
Un imbroglio de rebondissements financiers et familiaux avaient précédé cet héritage.
Ils sont contés dans le très mexicain premier tome : "silverbell".
Gérard Fortiolis aime Arabella Bustamente qui vient de Jalapa, cité d'eau et de sable, petite parcelle de paradis tombée du ciel.
Cyprien Fortiolis, son père, fortune faite, se meurt du béri-béri sans avoir eu le temps de reconnaître ce fils qui n'est peut-être pas vraiment le sien.
Tandis qu'un puissant trust américain, l'Arizona prospect oil and mining syndicate, lorgne sur les droits d'exploitation de sa mine d'argent qui pourtant donne des des signes d'épuisement.
Et, c'est là que, revenant en France, André Armandy nous présente le père Carabe, chemineau, vagabond en révolte contre tout ordre établi et vaine autorité.
C'est un anarchiste au sens bénin du terme, nous précise même Armandy.
Armandy profite d'ailleurs des vues de son personnage pour nous protester, entre deux mots, de quelques bonnes vieilles idées réacs de son cru.
Le père Carabe aime la liberté plus que tout au monde et se défie des bienfaiteurs intéressés.
Mais il lui faudra bien vite se rendre à l'évidence, s'y résigner : il est riche, très riche, riche à millions, riche à 227 millions de francs-or !
Et ce premier tome, "silverbell", en vient à se refermer, très cinématographiquement, sur un point d'interrogation !
Quel est donc ce couple de mexicains, ce Pedro Bustamente et sa fille Arabella qui surgissent dans la nouvelle vie du père Carabe, qui demandent à lui louer sa demeure de millionnaire à raison de 250.000 francs par an ...
Même si elle souffre de quelques longueurs et autres exagérations de caractère dans la peinture de ses personnages, cette première partie de la nuit sans astres, "silverbell", est un livre bien écrit, agréable à lire.
C'est un de ces romans populaires d'autrefois à qui l'on pardonne aisément ses quelques défauts puisqu'il nous ouvre sans complexe aucun les portes de l'aventure ...