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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout d'abord, qui est Elizabeth von Arnim? Mary Annette Beauchamp qui portera plus tard le nom d'Elizabeth von Arnim est née en 1866 en Australie dans une famille assez huppée. Elle est d'ailleurs la cousine de l'écrivaine Katherine Mansfield. Elle épouse en 1861 le comte Graf Henning von Arnim-Schlagenthin, un membre de la société aristocratique prussienne qui fréquente Wagner et son épouse Cosima. Très vite, la comtesse donne naissance à trois filles et en 1896, elle part s'installer dans le domaine du comte Von Arnim à Nassenheide. Elle développe alors une passion pour le jardinage et elle y crée son «jardin allemand». À partir de ce moment, Elizabeth von Arnim voit le jour.

C'est sous ce pseudonyme qu'elle écrit son premier livre : Elizabeth et son jardin allemand qui est publié en 1898 chez Macmillan. le succès est tout de suite au rendez-vous. Dans ce dernier qui est rédigé sous la forme d'un journal intime, elle relate son amour pour son jardin, elle parle, entre autres, de ses petites filles, de son époux qu'elle nomme «l'Homme de Colère», des visites qu'elle doit supporter, du temps qui passe et de la nature qui se modifie au gré des saisons. Elle aborde aussi son amour pour la littérature. le livre s'ouvre ainsi :

7 mai.
Que j'aime le jardin où j'écris ces lignes par une belle fin d'après-midi.
Très rapidement, le lecteur comprend qu'en créant un jardin, c'est un monde à son image qu'Elizabeth façonne. Grâce à son jardin allemand, la jeune femme retrouve le paradis perdu. Elle entre en contact avec son Éden. le jardin, c'est son lieu divin, c'est son oasis, c'est son refuge, c'est son royaume céleste.

Nul ne paraît comprendre, ici, combien le coeur me bat en attendant la floraison de mes roses-thés. Il n'est pas un traité de jardinage allemand qui ne relègue les roses-thés dans les serres, les emprisonnant à vie et les empêchant pour toujours d'être touchées par le souffle de Dieu. (p. 35)

Pour avoir un jardin allemand digne de ce nom, la jeune Elizabeth plonge dans des ouvrages de jardinage, achète des bulbes, conçoit des plates-bandes en fonction des couleurs. Elle lit des ouvrages dans sa bibliothèque et y prend un réel plaisir solitaire.

En arrivant dans la bibliothèque une émotion m'a prise-ma chère bibliothèque, que d'heures heureuses j'y ai passées, à fouiner parmi les livres, à imaginer pour mon jardins des plans mirifiques, à écrire, à rêver, à ne rien faire! (p. 82)

Elizabeth comprend parfaitement son bonheur. Ce dernier est indissociable de son jardin et de ses livres. En ce sens, Elizabeth von Arnim apparaît assez féministe pour son époque. Elle se révolte contre les femmes dont les conversations l'ennuient. Elle préfère de loin sa solitude. Elle n'a pas besoin des autres pour se distraire. Au contraire…

Je suis capable de me distraire toute seule pendant des semaines entières, et je ne m'apercevrais même pas de ma solitude, n'était ce sentiment de paix qui m'envahit. (p. 50)

Je me suis retrouvée énormément dans cette femme. Comme elle, je préfère la solitude aux gens dont la conversation et les valeurs m'horripilent, comme elle, j'adore le jardinage et observer le développement de mes fleurs, comme elle, j'aime la paix entourant l'acte de lire. À sa seule différence, je peux bécher la terre!

De tout mon coeur je voudrais être un homme pour pouvoir m'acheter une bèche et jardiner moi-même. Quel bonheur ce serait de m'occuper de mes fleurs sans perdre un temps précieux à expliquer au jardinier ce qu'il doit faire! (p. 91).

Élizabeth Von Arnim possède un sens de l'observation extraordinaire. Elle était une femme intelligente, forte, qui s'investissait dans son bonheur qu'elle savait être simple (le jardinage et la lecture).Dans Elizabeth et son jardin allemand, j'ai pu ressentir un réel plaisir à retrouver des noms de fleurs, de roses… Qu'il me tarde de retrouver mes fleurs!

Elizabeth von Arnim est morte en 1941 aux États-Unis alors qu'elle avait fui la guerre sévissant en Europe. Elle a fait publier vingt et un romans.
Elizabeth et son jardin allemand a été ma première rencontre avec l'univers de cette écrivaine qui a obtenu la nationalité britannique. Ce ne sera certainement pas ma dernière lecture.

https://madamelit.ca/2018/10/23/madame-lit-elizabeth-et-son-jardin-allemand/
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Fin du XIXe siècle. L'auteure anglaise d'Elizabeth von Arnim quitte l'Angleterre pour s'installer avec sa famille dans la propriété de son mari en Prusse.

Elizabeth et son jardin allemand, c'est le genre de livre qu'il faut prendre le temps de déguster. On ne le lit pas pour son intrigue, mais pour le style et la personnalité de son auteure, une aristocrate très british et distinguée. Elizabeth von Arnim est très indépendante, intelligente et assume ses opinions, qu'elle expose de manière franche (voire provocatrice) et drôle. C'est une écrivaine qui manie l'ironie avec beaucoup de talent et a le sens de la formule, si bien qu'elle parvient à nous faire (sou)rire avec des sujets a priori pourtant sérieux. Et lire ses anecdotes, son portrait acide d'une invitée sans-gêne ou simplement ses descriptions jardinières, c'est un pur bonheur.

Un récit autobiographique savoureux et pétillant.
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Fin du XIXème siècle, Elizabeth von Arnim, aristocrate, épouse et mère s'installe dans la campagne allemande avec toute sa petite famille et découvre les joies et les plaisirs que procurent la nature et la solitude.
Elles commencent alors à écrire un journal intime où elle raconte, avec de nombreux détails et pas mal d'humour, son amour pour son jardin, sa vie quotidienne, ses enfants et son mépris pour ... la plupart des gens.
Beaucoup de poésie et d'ironie, un régal.

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Ce court récit au charme suranné a la saveur des romans victoriens.
Elizabeth von Arnim, anglaise née en Australie et exilée en Allemagne par son mariage évoque avec tendresse son amour pour son jardin, les fleurs, les oiseaux et la nature. Elle profite de ses longues heures de méditation pour tenir des propos légers sur le vice et la vertu, dans un esprit à la fois pudique et piquant comme pouvait le faire une respectable comtesse européenne, à l'aube du 20e siècle.
Une bulle de fraîcheur dans un monde tourmenté.
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"Le goût pour la compagnie de ses semblables, et la crainte de rester seule, fût-ce pour quelques heures, me sont totalement incompréhensibles. Je suis capable de me distraire toute seule pendant des semaines entières, et je ne m'apercevrais même pas de ma solitude, n'était ce sentiment de paix qui m'envahit. (…) J'aimerais que ma maison fût remplie de gens capables de se distraire par eux-mêmes. Ils seraient accueillis et dépêchés avec une égale bonne humeur, car la vérité m'oblige à dire qu'autant j'aime à les voir arriver, autant il ne me déplaît jamais de les voir s'en aller." (50)

"Comment prendre plaisir à se trouver dans un jardin où l'on risque à tout moment de croiser des gens avec qui on vient de prendre le petit déjeuner, et que l'on reverra immanquablement au déjeuner et au dîner ?" (61)

Je me suis beaucoup plu dans la compagnie d'Elizabeth von Arnim. Nous sommes pourtant toutes deux des êtres sauvages à notre manière, redoutant les visiteurs, fuyant une compagnie qui s'attache de trop, n'ayant qu'une idée en tête : jouir le plus souvent possible d'une fructueuse solitude. Par livre interposé, on ne se dérange pas trop, c'est l'avantage. On peut se rencontrer, se tourner autour, se manipuler, se lire et se relire sans troubler l'onde de nos vies intérieures respectives.

"Entre robes et rosiers jamais je n'hésite." (131)

J'ai souvent eu l'impression de lire mon propre journal intime. Elizabeth von Arnim passe des heures à fantasmer sur des catalogues horticoles, a des difficultés à apprivoiser les ancolies, expérimente sans cesse, guette les moindres floraisons, ose l'échec… comme moi. Son époque et son milieu lui inspirent cependant des réflexions fort éloignées de mes propres préoccupations, mais exprimées avec tant de détachement, voire d'ironie, qu'elle me fait spontanément sourire. Elle est amusante jusque dans ses préjugés de classe, cuisinières et filles de laiteries pâtissent de son esprit vif ! S'adonner aux tâches se rapportant à l'entretien de la maison et de la progéniture ne rentre pas du tout dans ses paramètres.

"Les épouses de pasteurs doivent se faire cuisinières, femmes de ménage, et lorsqu'elles ont des enfants – elles en ont toujours -, servir de gouvernantes de de bonnes d'enfants." (86)

Malheureusement pour elle, je compatis de tout mon coeur, quelle frustration ! le jardinage activement physique ne fait pas non plus partie des activités compatibles avec sa qualité sociale. Et je regarde soudain avec un bonheur immense mes ongles plein de terre et mes mains rêches d'avoir fouissé, planté, arraché, cueilli… le jardinage pour prix de la vaisselle et du ménage ? Je dis mille fois oui !

"Si seulement je pouvais manier moi-même la bêche et le plantoir ! (…) Toute au bonheur de posséder mon propre jardin, et très impatiente de voir fleurir les lieux les plus désolés, il m'est arrivé un beau dimanche de me glisser hors de la maison armée d'une pelle et d'un râteau et bêcher fiévreusement un petit carré de terre afin d'y planter quelques volubilis avant de revenir en toute hâte, rouge et confuse, m'effondrer sur une chaise et me cacher derrière un livre pour préserver ma réputation d'honnête femme." (38)

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Voilà un auteur que je suis contente d'avoir découverte. J'ai passé un excellent moment auprès d'Elizabeth, de ses amies, de son mari et de ses enfants dans cet étrange et merveilleux "Schloss" posé au coeur de la campagne allemande.

Elizabeth est anglaise, mariée à un noble allemand, mais cette jeune femme, mère de 3 enfants, s'ennuie dans la bonne société allemande, et avec l'accord de son époux, elle décide de s'installer avec ses enfants dans leur domaine de Nassenheide, située au coeur d'une magnifique région allemande, la Poméranie. Elle va très vite s'y sentir merveilleusement bien, loin de la foule, des ragots, et même de son mari, qu'elle nomme dans son journal l'Homme de Colère ! Elle tombe aussitôt amoureuse du jardin laissé à l'abandon et se lance dans la plantation de multiples variétés de fleurs pour l'égayer. C'est là que débute sa "folie horticole", grâce à laquelle elle peut se soustraire aux contraintes de la vie ordinaire, aux domestiques, aux visites en société, et qui, avec ses livres, lui apporte tout le bonheur possible.

La suite ici :
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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La narratrice raconte la passion qu'elle a pour son jardin et pour la botanique. Elle décrit son jardin, les fleurs qu'elle va y mettre – même si à cause de son statut, elle ne peut les planter et est obligé de demander l'aide de son jardinier. Intervient également dans cette histoire des personnages comme son mari qu'elle appelle l'homme de colère, ses 3 enfants, qu'elle nome bébé de juin, d'avril…, et la venue de 2 amies. J'ai été surprise de n'avoir pas abandonné cette lecture car il ne se passe pas grand-chose et il y a beaucoup de descriptifs relatifs aux plantes et aux arbres mais il en ressort une telle poésie que les images qui en découlent ont fait que j'ai pris goût à ce petit livre de 165 pages.


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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Elizabeth et son Jardin Allemand ?
"Après mon coup de coeur de l'année dernière pour Avril Enchanté, je pensais que cette nouvelle lecture d'Elizabeth von Arnim serait parfaite pour le début du printemps."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Elizabeth nous raconte, au fil des mois, la naissance de son jardin dans cette maison isolée d'Allemagne et sa difficulté à y accepter l'intrusion du monde extérieur."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. Entre le fait que c'est une lecture en anglais, regorgeant de noms de fleurs, et qu'il n'y a pas véritablement d'histoire, il faut quand même une certaine disponibilité d'esprit pour s'y plonger pleinement et je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment. Mais j'ai également eu beaucoup de mal à trouver Elizabeth attachante (sans parler de son mari). Pourtant, je suis complètement en accord avec ses valeurs et ce qu'elle défend ici, le bonheur d'être au plus près de la nature par exemple ou sa répugnance à se mêler au monde. J'ai également aimé son esprit et son humour mais j'ai vraiment eu du mal avec son snobisme et sa condescendance envers ceux qui n'ont pas été aussi gâtés par la nature qu'elle."

Et comment cela s'est-il fini ?
"J'y ai trouvé de nombreux petits passages interessants ou amusants mais si on prend le récit dans son ensemble, on est loin de ce que j'ai ressenti pour Avril Enchanté malheureusement."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Les amoureux des jardins et de la littérature devraient tous lire Elizabeth von Arnim.

Dans ce roman, l'écrivaine, épouse d'un comte prussien, se retire dans son château de Poméranie, situé, fin XIX ième, aux confins de l'Allemagne.
Elizabeth, entourée de ses trois petites filles, s'épanouit dans cette nature sauvage et magnifique.
Elle embellit son jardin, dessine des parterres, plante fleurs et arbustes, sous l'oeil sévère de son mari "l'homme de colère "
Ce récit autobiographique, vivant, percutant, avec des pointes d'humour et des accents de tendresse, reflète, non seulement, la passion d'une femme pour son jardin, mais aussi, les relations ancillaires et le rôle des femmes, au début du vingtième siècle.

Un joli livre à savourer.
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