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Citations sur L'Escadron guillotine (10)

Soudain, bien que l'ordre n'eût pas été donné, la foule contempla médusée une espèce de faux argentée qui s'abattit sur Jimenez et lui trancha la tête d'un seul coup. Ecumant de rage, Velasco marcha vers la tête de son rival, qu'il venait de découvrir, et lui décocha un coup de pied qui l'expédia au-dessus des spectateurs, lesquels poussèrent un "ohhh!" prolongé devant le geste inattendu du bourreau.
Personne n'avait entendu l'échange entre le condamné et Velasco; la réaction de celui-ci était incompréhensible. Satisfait, Villa pensa: "Voilà un authentique révolutionnaire."
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La guillotine devint une pièce du décor villiste, mais une pièce banale, familière.
Les soldats de l'armée révolutionnaire s'y habituèrent tellement qu'ils l'utilisaient pour des tâches ordinaires : couper de la toile, trancher des pastèques, casser des coffres-forts (Velasco souffrait de voir la lame un peu plus ébréchée à chaque coup), faire des paris (les plus courageux pariaient de mettre la main et de la retirer avant la chute du couperet : un seul gagna son pari et les autres furent surnommés les "moignons"), s'entraîner au tir en visant des bouteilles de tequila placées sur la traverse, si bien que les montants furent bientôt constellés de trous comme s'ils étaient vermoulus. Les plus téméraires s'installaient sous le couperet pour impressionner leur petite amie, au mépris d'un éventuel accident. Le comble fut atteint quand quelqu'un eut l'idée de démonter la lame pour la suspendre entre les poteaux d'une balançoire.
Velasco endurait les humiliations que subissait son invention comme s'il en était lui-même l'objet. Il pleurait des nuits entières, inconsolable, avec un tel chagrin que même Alvarez eut de la peine pour lui. Pendant de longs, d'interminables mois, on n'exécuta à la guillotine que des vaches, des chèvres ou des poulets par dizaines.
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Savourer un triomphe spectaculaire aux côtés des troupes de la Révolution l'attirait irrésistiblement. Il savait que Zapata, Villa, Obregón, Carranza et tous les autres révolutionnaires n'étaient pour le moment qu'un groupe de sauvages belliqueux en lutte pour le pouvoir. Mais après ? Il pensa que de tout temps les guerriers avaient été considérés comme des barbares destructeurs, mais que l'Histoire, une fois franchie l'étape des passions, finissait par faire d'eux des héros, des dirigeants idéalistes, délicats et pétris de vertus.
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La sensation que provoque en nous la perte d'un objet est parmi les plus fortes, car elle s'apparente à la mort ; c'est, pour ainsi dire, son intrusion dans la vie quotidienne. Bien sûr, il est des pertes qui nous chagrinent plus que d'autres, mais c'est une question d'intensité, non d'essence, car, au fond, tout se réduit à quelques sentiments communs : frustration, abattement, désorientation, impuissance, nostalgie.
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Les villistes agissaient conformément aux principes révolutionnaires, et quiconque s'opposait à eux était conduit directement à la guillotine.
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C'est étrange mais il semble que, chez les êtres humains, la conscience d'un acte se révèle précisément au moment de la plus grande inconscience, dans le rêve. À l'état de veille, les événements se présentent de façon si écrasante que nous percevons à peine leur signification. Mais, grâce au rêve, la frénésie de la réalité peut être disséquée, détachée, comprise : domestiquée. Ainsi, la réalité acquiert en nous la dimension que nous voulons ou pouvons véritablement lui donner. Le sage et vieil adage selon lequel la nuit porte conseil se fonde sur ceci que, rêvés, les faits prennent tout leur sens.
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La guillotine se dressait imposante au-dessus des hommes et des femmes qui l'entouraient , admiratifs et perplexes. Velasco la vit comme une représentation divine, symbole universel de la mort, à laquelle ses sujets rendaient hommage. C'était vrai, il n'avait pas inventé la guillotine, il le regrettait, mais il lui avait donné une portée inattendue, une place singulière dans l'Histoire. La guillotine semblait ici plus naturelle, plus adaptée au caractère des Mzxicains qu'à celui des Français.
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Ils avaient une discussion animée au sujet de la comtesse Tomasa de Lumpedinisi , aristocrate italienne , mariée à un diplomate, que le colonel Rojas avait criblée de balles , l'ayant confondue avec une de ses nombreuses femmes.
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Un très court extrait de la première page
[...]Villa était en train de rédiger quelques détails militaires avec le colonel Santiago Rojas, lorsque le sergent Teodomiro Ortiz se présenta pour l'informer qu'un homme demandait à le rencontrer, une espèce de gommeux qui insistait lourdement. Le général était fatigué des sollicitations de tous ces marchands. Ce matin là, il avait encore dû en supporter trois; le premier voulait lui vendre des bicyclettes en l'assurant qu'une charge de cyclistes était plus efficace qu'une charge de cavalerie; le deuxième tenait à lui fourguer des armures espagnoles et le troisième proposait des sombreros bordés de fil d'or et d'argent. Excédé, Villa les avait chassés, non sans les prévenir que, s'ils ne déguerpissaient pas sur-le-champ, il allait leur farcir le ventre de plomb. [...]
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Un crotale se mit à onduler dans les tripes de Velasco, averti qu'il était des extravagances et bizarreries de Pancho Villa.
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