Elle frôla des arbustes, plongea dans cette ondoyante, dans cette crissante marée qu'est une fougeraie, reçut la fraîcheur de la plante, effleura, palpa plus loin la rugueuse et tiède torsion d'un tronc.
Il y avait aussi des mots qui devaient rester au bord des lèvres, stériles et incandescents, avant d'aller hanter les rêves.
Maintenant, dans cette brassée d'exhalaisons et de sons, elle comprenait que l'univers parcouru ce soir et observé depuis trente ans du matin au crépuscule résidait désormais en elle, s'y était ancré et que c'était pour jamais.