AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 267 notes
5
20 avis
4
25 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Driss est aussi riche que le roi. Pour Sarah, adolescente des bidonvilles de Casablanca, il est l'Eldorado. La porte vers la richesse et la vie facile. Alors, même s'il n'a pas un physique facile (sauf ses yeux couleur thym), Sarah, dont la beauté est le seul bien, tente l'aventure, le séduit et le miracle opère : ils finissent par se trouver. Se reconnaissent. Se lient. Malgré leurs différences de milieu.
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille au Maroc pendant les années de plomb. Chaque personnage de ce conte cruel va le comprendre à ses dépens...
Il n'est jamais simple de sortir de sa condition. Pas facile de rejoindre Anfa supérieur quand on habite à Hay Mohammadi !
Ce premier roman flamboyant dresse le portrait lumineux d'une arriviste attachante, qui essaie de se hisser par tous les moyens, dans une ville (un pays ?) marquée par une hiérarchie sociale indéboulonnable, où l'argent et les hommes sont rois.
Le couple d'amoureux, Driss et Sarah, joue sa partition avec précision, les seconds rôles (Yaya, Chirine, Alain, Badr, Abdallah...) sont parfaitement attribués et complètement représentatifs de la multiplicité sociale, culturelle, religieuse du Maroc.
La plume est virevoltante, l'histoire toujours passionnante. Enfin, le pouls de Casablanca bat à chaque page, celui de la société marocaine également, grâce aux descriptions détaillées, imagées de l'autrice, qui sonnent toujours justes.
Avec au final ce constat, amère, en déplaise à Charles Aznavour : Pas sûre que la misère soit moins pénible au soleil !
Commenter  J’apprécie          401
Sarah est une ado française, elle vit avec sa mère à Casablanca, sa mère y avait immigré pensant y trouver des jours meilleurs. Elles vivent dans une maison délabrée près d 'un bidonville. Sarah côtoie la jeunesse dorée au lycée français où elle va en cours Elle refuse sa condition et fait semblant, auprès de ses copines, d'habiter dans les beaux quartiers, elle sort avec des garçons nantis pour profiter de leurs belles voitures et des piscines de leurs villas , elle se fait offrir des vêtements et des repas en tirant parti de sa beauté.
Sarah rêve du jour où elle sera riche, c'est son obsession,sortir de sa condition et devenir une reine ! Un jour, elle rencontre Driss, on dit que Driss est très riche ," aussi riche que le roi" , mais, il est laid, empoté et taiseux. Qu'importe , Sarah jette son dévolu sur lui, c'est lui qu'elle épousera !
L'auteure nous offre une radiographie très précise de la société marocaine dans les années 90 ,avec ses disparités sociales criantes,ses inégalités,la domination et les rapports de force entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes et Sarah semble bien ingénue si elle pense pouvoir abolir tout ça d'un coup de baguette magique néanmoins sa détermination est émouvante.
Ce premier roman d'Abigail Assor est un coup de coeur pour moi , j'ai notamment apprécié son style riche, généreux et imagé qui nous embarque d'emblée dans les rues de Casablanca
Commenter  J’apprécie          230
Maroc. Années 90. Sarah, jeune et belle adolescente, rêve de sortir de la pauvreté. Son passeport lui permet de côtoyer les héritiers de la classe dirigeante marocaine dans le lycée français de Casablanca. Maintenir l'illusion d'être du même monde que ses camarades privilégiés est son combat quotidien. Ses espoirs sont vains. Elle ne fait pas vraiment illusion, mais sa détermination paie. Elle rencontre Driss. Il n'est pas beau. Il est gauche et timide. Elle tombe amoureuse... de ses cadeaux, de son argent, ... de l'avenir qu'il pourrait lui offrir. Un rêve d'échappatoire. Ce récit apporte un regard aiguisé sur la brutalité des rapports sociaux dans la société marocaine des années 90. Une analyse d'un système patriarcal et autocratique où les inégalités sont nombreuses. Captivant premier roman. À lire.
Commenter  J’apprécie          200
Dans la Casablanca des années 1990, on suit Sarah, une lycéenne Française aussi belle qu'elle est débrouillarde, qui vit dans un bidonville avec sa mère, une prostituée obèse. Sa nationalité lui confère tout de même un privilège certain, lui permettant de fréquenter un lycée français auquel les Marocains n'ont accès qu'à gros prix. Elle traîne avec une bande de jeunes plus vieux et plus riches qu'elle et n'a d'yeux et d'intérêt que pour l'argent, comment ne pas paraître pauvre, comment fréquenter les riches et les lieux de riches, comment se sortir de son humiliante pauvreté. Elle décide de séduire le petit, moche et timoré Driss, dont on dit qu'il est aussi riche que le roi. Mais il a des yeux de thym et qui sait, Sarah pourrait se prendre à son propre jeu et tomber amoureuse... Ce roman offre une description très fine, très sensible et assez désespérée de la société et des moeurs des Casablancais de cette époque pas si lointaine, de la police corrompue au respect hypocrite des dictats de la religion, de la domination étouffante des grandes familles, un monde où chacun méprise plus pauvre que soi et cherche à le dominer. Instructif, choquant, tragique, un premier roman plutôt réussi, ma foi.
Commenter  J’apprécie          180
Sarah est la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf. La jolie petite Française échouée aux portes d'un bidonville de Casablanca rêve d'ailleurs et de passer sa vie dans le luxe au bord de la piscine d'une villa d'Anfa Supérieur, entourée de petites bonnes.
Elle va viser haut, très haut vers Driss, celui qui lui est présenté comme aussi riche que le roi. Rien ne va la rebuter, ni la laideur de Driss, ni son comportement étrange et ses difficultés à communiquer avec les autres.
Elle va alors se faire prendre à son propre jeu, car Driss va devenir sa moitié, et ils vont vite se comprendre sans même se parler. Reste à savoir si Driss et Sarah pourront aller à l'encontre des carcans familiaux, des contraintes sociales, dans ce Maroc profondément inégalitaire.
Abigail Assor parvient très facilement à rendre Sarah l'arriviste attachante, j'ai cependant regretté de ne pas avoir le point de vue de Driss ou d'autres personnages qui auraient permis de donner une vision plus large de la société marocaine. L'utilisation de la troisième personne met aussi les personnages un peu à distance, c'est dommage.
Un très beau premier roman, qui nous emmène dans l'envers du décor, dans un Maroc loin des hôtels pour touristes et des plages de sable fin.
Commenter  J’apprécie          170
Ce qu'il y a de mieux dans Aussi riche que le roi, c'est la restitution de l'intensité de la vie à Casablanca, dans les années 90, une cité grouillante, dont nous parviennent les clameurs et même les odeurs, dans la langue extrêmement précise et souvent envoutante d'Abigail Assor. Native de Casa, la primo-romancière signe un faux conte de fées, avec son prince charmant riche mais laid et l'adolescente qui a entrepris de le séduire, elle qui est pauvre mais belle (tiens, cela rappelle le titre d'un film de Dino Risi de 1957 !). Socialement, les deux personnages principaux sont aux antipodes et Abigail Assor insiste beaucoup sur ce thème, dans des descriptions détaillées de vies en parallèle qui ne devraient pas se côtoyer et encore moins se voir. L'héroïne du récit, Sarah, est une sorte de Rastignac de la fin du XXe siècle, à l'ambition dévorante, qui est prête à tout pour parvenir à ses fins. Les enjeux sont clairs dès le début du roman et si la relation entre la jeune fille et son "prince pas charmant" est contée avec beaucoup de nuances et de maîtrise psychologique, le livre n'évite pas certaines redites dans plusieurs scènes et abuse parfois de scènes contemplatives. le roman n'en reste pas moins une première oeuvre prometteuse, Abigail Assor n'ayant sans doute pas épuisé les ressources narratives liées au caractère si particulier de la ville blanche.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          120

Sarah est belle. C'est tout ce qu'elle possède.
Elle vit dans les quartiers pauvres, au milieu des bidonvilles, des déchets, des sifflements.
Mais elle est belle.

Alors elle minaude. Elle sourit, elle flirte. Fréquente les adolescents du quartier huppé d'Anfa. Ses silences mentent. Ses mots aussi. Elle dit je t'aime pour un jean de marque, un soda, un sandwich. Elle dit je t'aime quand elle offre ses cuisses, son ventre, ses reins, elle dit je t'aime, Sarah, pour leur faire oublier qu'ils ne sont pas le premier. Ne le seront jamais.

Et puis, un jour, elle rencontre Driss. Decide que ce sera lui. Il est laid, Driss, laid au point de n'avoir jamais embrassé aucune fille. Il est laid, même ses yeux couleur de thym n'y peuvent rien.
Pourquoi lui alors ?
Parce qu'il est aussi riche que le roi.

L'histoire s'accélère.
L'un et l'autre aux prises avec leurs chaînes, celles des traditions, celles de la misère.
Au point de se ressembler.
Au point de s'aimer malgré tout.
Comme le revers d'une même pièce. D'une même plaie.

D'une écriture sensuelle, dans sa restitution des parfums, des couleurs... Chaque mot semble s'approcher au plus vif de Sarah, au plus secret de ses désespérances.
Une plume en nuances, comme je les aime.
Un conte moderne qui vient cracher sur les fées.

Lu dans le cadre du #prixfrancoisesagan2022 , j'avoue avoir passé un très très bon moment
Commenter  J’apprécie          80
Casablanca, dans les années 1990. C'est aux portes du bidonville que nous rencontrons Sarah, 16 ans, qui vit seule avec sa mère dans une habitation délabrée. Sa seule arme contre la pauvreté est sa beauté. Un atout précieux dont elle se sert pour séduire les garçons, lui permettant ainsi d'améliorer son quotidien et de manger à sa faim.

Jusqu'au jour où elle croise le regard de Driss. Driss, un jeune homme timide au physique disgracieux qui serait «aussi riche que le roi». Elle jette son dévolu sur lui et met tout en oeuvre pour le conquérir. Car l'épouser est pour elle sa seule échappatoire face à sa condition sociale misérable. Peu à peu, ils vont se rapprocher, se comprendre en dépit de leurs différences et un lien va se tisser entre eux.

Rassurez-vous, on est loin ici de la simple bluette et cette lecture est bien plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord. le happy end est ici compromis dans ce monde impitoyable et violent, dans cette société marocaine régie uniquement par l'argent et dans laquelle les classes sociales ne se mélangent pas.

Sarah est une héroïne complexe, qui n'a d'autres choix que d'agir par intérêt dans un pays où la condition féminine est loin d'être reluisante. La plume aiguisée de l'auteure nous offre une formidable galerie de personnages secondaires, nous dévoilant ainsi le portrait d'une jeunesse désabusée et impuissante face au poids des traditions.

D'autre part, tous nos sens sont en éveil avec ce roman où Casablanca joue un rôle à part entière. Les descriptions sont complètement immersives et j'ai été transportée au coeur de ces rues ensoleillées et grouillantes. Les bruits, les odeurs, tous les détails retranscrivent de manière saisissante le tumulte de cette ville et ses contrastes.

Un excellent premier roman, poignant et magnifique. Une auteure à suivre avec attention.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          70
On va pas s'mentir, lecteur, toi et moi, on a besoin d'air et de soleil. Alors quand j'ai eu l'occasion de faire ce petit voyage à Casablanca, j'ai dit banco illico presto.

Bien m'en a pris, parce que Abigail Assor, avec sa plume, elle retranscrit avec un réalisme parfait la ville de Casablanca, son atmosphère insaisissable, ses couleurs chatoyantes, ses odeurs et les bruits tapageurs de ses rues fertiles.

Tu vois, tu y es déjà, lecteur, mais crois pas te contenter d'un peu d'exotisme arabe, là t'aurais tout faux. Parce qu'Abigail Assor, elle te plonge au coeur d'une génération entière bâillonnée et qui hurle sa soif de liberté en silence. Juifs, arabes, français, riches et pauvres, tous dans le même bateau au final.

Ça gronde, lecteur, le fric qui te saute à la gueule quand tu t'y attends pas, le misérabilisme qui te prend à la gorge sans crier gare, jusqu'à la voix de la petite bonne que personne n'a jamais entendue. Et au milieu de cette foule immense et silencieuse, tu suis Sarah et ses sandwiches au thon degueu de chez Moustache qui poursuit son rêve aux yeux de thym. Viens faire un tour à moto, lecteur, Casablanca c'est un melting pot incroyable !
***********************
Pour d'autres voyages livresques, rejoins-moi aussi sur Instagram :
Lien : http://www.instagram.com/les..
Commenter  J’apprécie          50
Roman attendrissant dans l'écriture même. le parlé est franc avec parfois des tournures pleines de surprise et de fraicheur j'oserai même dire, et en ça la lecture m'a enchantée. L'auteure nous plonge dans des vies quotidiennes d'Afrique du nord, ici le Maroc, mais à bien des moments, j'ai retrouvé les ambiances des rues de pays frontaliers. C'est un roman sur la lutte des classe, on y voit ceux qui remettent en cause leur condition, qui cherchent une autre vie, en pleine force de l'âge. J'ai lu en ne cessant d'espérer sincèrement une suite heureuse pour la jeunesse.
Commenter  J’apprécie          50



Autres livres de Abigail Assor (1) Voir plus

Lecteurs (724) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}