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Critique de LaBibliothequeDeReb


La frontière des oubliés, ces kilomètres de terre entre l'Iran et l'Afghanistan, cette cicatrice qui laisse « son peuple » sans identité, sans terre natale.

« Quel exilé n'est pas hanté par le désir de retrouver son chez soi, même misérable? »

C'est de là que vient l'autrice Aliyeh Ataei et elle expose à travers neufs récits tirés de sa vie, des portraits qui nous percutent de plein fouet parce que l'exil est leur point commun. Être exilé c'est appartenir à une terre qui rejette ses autochtones, qui les pousse à traverser ses frontières pour assurer leur survie. La faucheuse a mis son ombre dans l'enfance de Aliyeh Ataei, elle a vu trop tôt du sang.

Aujourd'hui elle vit a Teheran et quand elle regarde l'Afghanistan elle sait que le peuple l'appelle pour unir leur force pour tenter de reconstruire un pays maintes fois en guerre, qui a été tiraillé entre les communistes, les Talibans et les Moudjahidines. Mais le gêne de la douleur est en elle, celui de ses ancêtres, il est criard et alerte. Et il y a la mémoire traumatique, inaltérable même sur plusieurs générations. Est-ce que l'exil permettrait aux femmes de rompre le marqueur génétique du « mal-être existentiel »?

Elle parle de cette « grande famille du malheur » composé d'un peuple iranien et afghan. Celle dont le quotidien est rythmé par une forme de dualité. Évidemment l'identité est au coeur de ces neufs récits quand bien même toutes les personnes qui ont croisé le chemin de l'autrice n'ont commises aucune faute, elles paient le prix de l'Histoire encore aujourd'hui.

Dans une langue à vif, dominée par la sincérité, Aliyeh Ataei nous livre un récit nécessaire.

« Après quarante ans de guerre plus personne ne se soucie des causes du malheur; seul importe de sauver l'honneur. »
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