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EAN : 9789089246790
118 pages
Houtekiet (20/09/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Titre en Français : Son nom était Youssef.
Sous-titre : Reportage non censuré d'un camp de réfugiés.

Samira Atillah a visité la "Jongle de Calais" et le camps de la Grande-Synthe près de Dunkerque.
Dans cet ouvrage, l'auteure nous raconte l'histoire de son petit ami et de tous les autres " que nous avons essayé d'aider".
"Sans fard. Comme c'était".
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+++++++ SON NOM ÉTAIT YOUSSEF +++++++

Il s'agit du premier ouvrage de la jeune journaliste Samira Atillah, bien connue pour ses contributions dans plusieurs journaux et magazines belges. Disons-le tout de suite, cette jeune idéaliste et humaniste appartient à cette minorité de personnes pour qui les bons sentiments ne suffisent pas. En s'engageant comme volontaire pendant toute une période pour des travaux tout sauf agréables dans des camps de réfugiés et migrants entre Calais et Dunkerque, à une bonne trotte de distance du Limbourg, où elle habite, elle s'est montrée un exemple pour nous tous.

Samira Atillah n'a que 29 ans et s'est déjà faite une réputation solide. Pourtant son parcours n'a pas été aisé du tout. Son grand-père était venu du Maroc s'installer en Belgique pour travailler dans les mines du charbon à Genk, à une centaine de kilomètres à l'est de Bruxelles. Lorsque les mines ont été fermées, les drogues ont, malheureusement, remplacé les charbons dans sa famille : son père, son oncle et son frère en sont morts tous jeunes, son frère avait à peine 30 ans. Moyennant un revenu minimum garanti (RMG) par l'État, Samira a fait des études de pédagogie et s'est occupée des jeunes de sa ville natale, avant de devenir l'assistante parlementaire d'une députée socialiste (Meryame Kitir) au Parlement fédéral et de s'établir comme journaliste engagée et appréciée, sauf des bien-pensants de la droite, bien entendu.

Selon le professeur Marc van Ranst de l'université de Louvain, qui a écrit une préface, en l'automne 2015 plus de 10.000 réfugiés et migrants vivaient dans des conditions inhumaines" dans la "jungle" de Calais et Dunkerque. Nous n'oublierons pas que les politiciens n'ont rien fait pour ces réfugiés et les ont lâchement stigmatisés de "crimigrants" et violeurs.

C'est en regardant les infos à la télé, en décembre 2015, que Samira a été si foncièrement choquée par ces conditions dégradantes du point de vue humain, qui régnaient dans les camps, qu'elle a tout de suite décidé d'aller prêter main-forte. Avec sa copine Leen, la même semaine elle est partie pour le camp de Dunkerque. Un déplacement de 300 kilomètres et retour, qui allait se répéter, jusqu'à la fin mars 2018 et le démantèlement du dernier camp de forêt près du lac de Puythouck, à une moyenne d'au moins une journée entière par semaine.

Le but de ces expéditions était double : d'une part transporter des vivres, vêtements et matériels (couvertures, tentes...), d'autre part exécuter toutes sortes de travaux indispensables (préparer de la nourriture, nettoyer, apporter des soins...) ; et même triple : dans les limites légales, encourager et apaiser ces pauvres âmes.
Grâce aux circuits sociaux sur le net, Samira, Leen et d'autres volontaires français, anglais, allemands, belges et hollandais reçurent un tas de vêtements, vivres etc., mais ce ne fût jamais assez. L'auteure cite le cas du manque de chaussures, pourtant vital pour patauger dans la boue du camp de la Grande-Cynthe près de Dunkerque.

Et comme si le travail de ces volontaires n'était pas assez pénible, il y avait les tracasseries administratives, le contrôle et parfois même la brutalité policière (l'usage de gaz lacrymogène) et l'incompréhension de beaucoup de gens pour qui ces réfugiés et migrants n'étaient que des "profiteurs" ! Ainsi, Samira était scandaleusement offensée par la visite de touristes qui y venaient faire tranquillement une petite promenade et...des "selfies" avec ces pauvres bougres, au lieu de rendre service ou support. D'où sa colère et son exclamation : "ceci n'est pas un zoo, nom de Dieu, et ses gens ne sont pas des bêtes" (page 61).

Le pire toutefois était l'infiltration des trafiquants d'hommes dans les camps, qui continuaient le plus normalement du monde leurs trafics et escroqueries, en décidant par exemple qui allait partir pour la terre promise - l'Angleterre - et pour combien de sous.

Pour Samira Atillah ces efforts se relevaient éprouvants. En rentrant d'une mission rude, elle se sentait souvent découragée et abattue. Heureusement, qu'il y avait de fréquentes rencontres avec des pauvres défavorisés qui, eux, appréciaient leurs efforts à sa juste valeur.

C'est dans ce contexte que l'auteure fit la connaissance, dans cet enfer, du petit réfugié kurde, Youssef, (le môme du titre de l'ouvrage) avec qui tout spontanément se liait une grande amitié réciproque. Souvent, fatiguée et démoralisée, elle regardait la photo que sa copine avait prise de leurs deux et qui occupe une place centrale dans son petit appartement.

En fin de volume, l'auteure explique, pourquoi, après de longues hésitations et malgré ses notes, elle s'est finalement décidée à produire cet ouvrage : elle estime que tout le monde doit connaître la réalité de ces camps lamentables et savoir les drames humains qui s'y jouent.

Bien qu'ayant lu de nombreux ouvrages sur la problématique des réfugiés, son compte-rendu honnête et direct, quasi clinique, m'ai terriblement impressionné. Je n'ai pas peur d'avouer que j'ignorais que c'était tellement grave et je remercie Samira Atillah pour son témoignage sincère et unique, ... son engagement et ses activités, au nom des malheureux réfugiés et migrants.

Comme l'action de cet ouvrage se situe en France, j'espère que ce témoignage, sorti le 2 octobre dernier, en sa langue, le Néerlandais, trouvera très vite un éditeur français !
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