Les socques en forme de bateau des Coréens. Les sandales étincelantes des demoiselles japonaises. Les bottes des Chinois poilus comme des pattes d'ours. Les cothurnes vertigineux des étudiants japonais. Les souliers briqués des écoliers de la noblesse coréenne. Les bottes rouges à talons hauts des Russes blancs chassés de Wonsan. Et puis les savates percées des portefaix - de ces Coréens qui transportent des cargaisons sur leur dos - d'où les pieds sortaient à moitié.
Comme le roi des Perses, qui pleura, dit-on, à la vue des dizaines de milliers de soldats sous ses ordres, en pensant que dans cent ans aucun ne survivrait, ce garçon à présent reconnaissait dans tout ce qui l'entourait "la marque de la finitude", et cett vision le transperçait.