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Critique de nanouche


Snowman est le dernier homme : le dernier homo sapiens vivant après l'effondrement. Dans une Amérique du nord post-apocalyptique au climat tropical, où le soleil brûlant est tempéré par l'orage quotidien de fin d'après-midi, il survit dans un grand dénuement. Il lui faut échapper à des animaux génétiquement modifiés qui se sont reproduits en liberté en s'hybridant encore et qui feraient bien de lui leur repas : les porcons, porcs géants et particulièrement intelligents, les louchiens à l'apparence de bons toutous et au comportement de loups agressifs... Et puis il y a les crakers qui sont des humanoïdes, eux aussi créés par manipulations génétiques. Ils sont grands, beaux, inoffensifs et naïfs. Snowman est leur instructeur : il leur explique le monde... à sa façon.

Peu à peu, par des retours vers l'enfance et la jeunesse de Snowman, qui s'appelait alors Jimmy, on comprend comment on en est arrivé là. Jimmy a grandi dans des compounds, des villes privées appartenant à des firmes souvent spécialisées dans les biotechnologies. Elles se font une rude concurrence pour mettre au point toutes sortes d'OGM végétaux et animaux destinés à l'alimentation ou aux soins. Les porcons sont des réserves d'organes pour les transplantation vers l'être humain. Il y en a aussi qui explorent le transhumanisme avec des recherches pour contrecarrer les effets du vieillissement ou la cryogénisation. Dans ces communautés fermées dont les portes sont surveillées par des vigiles, on trouve des universités, des centres commerciaux et des lieux de loisir. le personnel des compounds est logé et travaille sur place. Autour ce sont les plèbezones. On les dit dangereuses et on ne s'y aventure pas sans arme ou sans garde du corps.

Ce monde d'avant est celui qui m'a le plus intéressée et convaincue car Margaret Atwood part de notre monde contemporain et en tord légèrement la réalité pour nous montrer de façon très crédible ce que pourrait être notre avenir. Adolescents, Jimmy et son meilleur ami Crake se retrouvent pour jouer à des jeux vidéos violents ou surfer sur le net. Là ils assistent à des opérations à coeur ouvert en direct, à des exécutions capitales à travers le monde ou à des suicides assistés. Il y a des sites d'animaux écrabouillés, de la (pédo)pornographie, une starlette qui met en scène sa vie. C'est de la téléréalité devenue encore plus trash ou le dark web remonté à la surface. Tout est sponsorisé. Ce monde est aussi celui du changement climatique, de l'extinction des espèces et des grandes épidémies -dont celle qui met fin à l'humanité : "Durant la première semaine, on délivra des conseils du genre Faites bouillir l'eau et Abstenez-vous de voyager, on dissuada les gens de se serrer la main. Au cours de cette même semaine la population se rua sur les gants en latex et les masques protecteurs. A peu près aussi efficaces, songea Jimmy, que les oranges piquées de clous de girofle du temps de la Mort Noire". Ce roman est paru en 2003.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, prenant, bien écrit.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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