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Un roman étrange. Il s'agit d'une enquête relative à un homme Tullio Saba. Les différents témoins ont des versions bien différentes concernant la vie de cet homme. La vérité est impossible à établir. Et arrivé à la dernière ligne du livre, l'enquêteur s'interroge encore. Mais en y réfléchissant bien, si une enquête est menée sur telle ou telle personne, peut-on réellement établir un portrait exact de la personne sur laquelle on enquête? Les témoignages divergent forcément. La personne étant sympathique aux uns, antipathique aux autres... et puis le temps fait son oeuvre, la mémoire est infidèle. Il faut aussi compter parfois sur la malhonnêteté des témoins et leur propension à la mythomanie... Ce roman est un voyage dans le temps, dans les pas d'un homme né en Sardaigne et y ayant vécu, marquant son passage dans les années d'avant et après guerre... Un livre particulier, complexe, assez difficile à lire, qui laisse la porte ouverte à toutes les probabilités.
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Lors d'un petit passage à ma librairie favorite j'ai reçu un conseil de lecture, je l'ai suivi et banco c'était du tout bon

Quand votre père a juré d'inviter Bakounine à incendier l'église du village avec lui, il ne faut pas s'étonner après d'être surnommé « le fils de Bakounine » par tout Guspini, en Sardaigne on ne plaisante pas avec la politique.

Son vrai nom est Tullio Saba et je vous propose de découvrir « Ce qui reste d'un homme, après sa mort, dans la mémoire et les paroles d'autrui. »
C'est compliqué de faire le portrait de Tullio Saba car il est devenu une quasi légende.
Est-il uniquement ce bel homme qui aime paradé devant les dames, est-il un meneur de grèves communiste toujours près à bouffer du curé, est-il celui qui a gravé « Vive Staline » sur un madrier au fond de la mine , est-il ce fils de cordonnier toujours prêt à défendre les humbles.
Parce qu'il est un peu tout ça Tullio Saba. Il est beau oui c'est certain « le plus beau du pays, les yeux noirs et rusés, aux mouvements vifs comme ceux du renard » et plus d'une femme de Guspini lui doit son bonheur !
Un des meilleurs mineurs et qui « savait beaucoup de choses qui n'étaient pas écrites dans les journaux et que la radio ne disait pas sur la guerre d'Espagne, sur le communisme russe ; il savait et il parlait, il racontait » mais aussi « arrogant et mal élevé » donc le premier licencié quand il s'agit de remettre de l'ordre.

Le portrait du héros apparaît petit à petit à travers les récits de ses amis, de ses voisins. Enjolivé, déformé, par ceux qui ont peu ou prou partagé sa vie.
Un portrait tout en contradictions, démon athée pour les uns, saint laïque pour les autres. Où se situe la vérité, que reste-t-il d'un homme dans les souvenirs de ceux qui l'ont connu ?

Ce court roman est très réussi, même si le procédé narratif n'est pas original, il est mené très habilement. Apparaît une Sardaigne, pauvre et fière, au temps du fascisme, ce temps qui autorise les hommes vêtus de chemises noires à terroriser mineurs et paysans et à leurs faire avaler « l'huile de ricin » pour les mettre au pas.
Cette alliance entre le destin individuel de Tullio Saba et celui de la Sardaigne, est un des plaisirs de ce livre.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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"Va à Guspini,les Guspiniens ont bonne mémoire,c'était un des leurs,ils savent tout, si tu demandes ils te raconteront"
Ainsi s'ouvre le récit,situé en Sardaigne,de nos jours.
Un jeune homme se lance dans une enquête personnelle pour découvrir qui était Tullio Saba,un homme que sa mère avait connu avant son mariage.
Muni d'un magnétoscope,il interroge ceux qui l'ont connu,Saba,dit "le fils de Bakounine"
Les témoignages directs se succèdent,révélant peu à peu l'histoire d'un mineur affamé de liberté,avant,pendant et après la guerre et le fascisme sur l'île.
C'est une construction chorale,une polyphonie des voix des narrateurs, enrichie de versions contradictoires. La vérité s'éloigne chaque fois qu'on la croit à portée de main."je ne sais quelle "tait la vérité et même s'il y a la vérité".
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Une suite de témoignages écléctiques et floués peu ou prou par la mémoire tissent le portrait d'un homme dans la Sardaigne fasciste.
Dommage que ce roman soit si court!
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Voilà un livre présent dans ma pile depuis presque dix ans. Il me semble m'avoir acheté uniquement parce que j'en avais entendu dire du bien dans une de mes lectures du moment dont le nom m'a depuis longtemps échappé …

Bref, puisque que de temps en temps, il est bon d'exhumer les vieilleries, me voilà donc avec ce livre dans les mains. Il est court, il occupera un après-midi avant de m'intéresser à un poids lourd de la rentrée…

Nous sommes en Sardaigne, à une époque indéfinie. Une femme parle à son fils (ou sa fille), et évoque Tullio Saba, celui que l'on surnomme le fils de Bakounine ; cet homme dont finalement on ne sait que fort peu de chose.

« Va à Guspini, les Guspinois ont une bonne mémoire, c'est un des leurs, ils savent tout, si tu le demandes, ils te raconteront. Et tu découvriras ce qui reste d'un homme, après sa mort, dans la mémoire et les paroles d'autrui. Peut-être cessera- t-il de venir en rêve me faire des reproches. »

Ainsi, au fil des chapitres, tous relativement courts, les narrateurs ou narratrices se succèdent pour ‘'raconter'' ce qui fût le fils de Bakounine, au hasard des anecdotes, ou au contraire des faits de vie plus consistant.

Le moins que je puisse dire, c'est que ce court roman est déroutant ; dans sa construction, dans son anonymat et son absence de temporalité. Il ne fait aucun doute que tout cela est tout à fait volontaire de la part de l'auteur. Sans doute avait-il ses raisons ; ou était-ce tout simplement son style…

Je ne peux pas dire que je ‘ai pas apprécié ce roman ; aussi déroutant qu'il soit, il n'en reste pas moins agréable.
Mais que m'en restera-t-il à plus ou moins court terme ? Peu de chose, je le crains. Il est assez emblématique de sa maison d'éditions originale, belle maison du reste, qui publie peu, mais de qualité, mais surtout avec une bonne dose d'originalité, qui ici sans me déplaire, ne m'aura pas touché outre mesure.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Qui fut Tullio Saba ?
Ce court roman est une série de récits de ceux qui l'ont connu.
« Va à Guspini, les Guspinois ont une bonne mémoire, c'était l'un des leurs, ils savent tout, si tu demandes, ils raconteront. «
Guspini est une petite ville au pied de Montevecchio, le site minier que nous avons visité cet été, mine de zinc et de plomb fermée dans les années 80, village fantôme encore très habité par les souvenirs.
« C'était un brave garçon. Mineur. Camarade. Même dirigeant du parti. Un peu fou. »
Courts récits, dialogues, monologues le plus souvent dont on ne connait pas toujours l'auteur,
«façon de raconter désordonnée, incohérente, j'entortille tous les fils… »

C'est donc l'histoire de cette ville minière des années 30, des temps du fascisme aux années 50. Histoires de mineurs mais aussi d'artisans, de commerçants, de petits trafics, de curé et d'anticléricaux…de luttes syndicales et politiques.

Bakounine était le père de Tullio Saba. Cordonnier aisé : vingt ouvriers travaillaient à coudre des souliers pour la mine. Personnage complexe qui régalait à sa table le patron de la mine mais qui proférait des paroles anarchistes - plus pour agacer le curé que par idéologie - il avait ainsi gagné ce surnom.
Le fascisme a ruiné la cordonnerie. Les conditions de travail à la mine se sont durcies. Dérisoires manifestations des mineurs écrivant le nom de Staline au plus profond des galeries du puits Giovanni ou fêtant le 1er Mai en accrochant un drapeau rouge au clocher de l'église.

En 1942, Tullio Saba part à la guerre, les récits divergent. Fut-il un héros libérant Naples avec les Américains ? Fut-il un profiteur du marché noir ?

La guerre finie, il revient à la mine, dirigeant politique….

Plus on avance dans le roman, plus je m'attache au personnage, aux récits un peu désordonnés, foutraques, histoires pittoresques que les Guspinois ont racontés.

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Une belle évocation des combats de la classe ouvrière sarde, avec ce portrait d'un militant courageux et déterminé désigné par le sobriquet évoqué dans le titre. Chômage, rudes conditions de vie des mineurs mais solidarité par le biais des traditions villageoises, Un autre regard sur la Sardaigne, loin des clichés.
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Ce livre nous confirme que les souvenirs que nous laissent les autres ne peuvent être impartiaux, ils découlent trop de nos ressentis, nos propres convictions et idées. La preuve : j'aurais aimé que le dernier récit recueilli soit différent ...
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