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Citations sur Les Tragiques (63)

Quand Dieu veut nous rendre vainqueurs,
Il ne choisit rien que les cœurs,
Car toutes mains lui sont pareilles ;
Et mesmes entre les Payens,
Pour y desployer ses merveilles,
Il s'est joué de ses moyens.
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Peut-on mieux conserver sa vie
Que de la perdre en te servant ?
De celui qui aura porté
La rigoureuse verité
Le salair' est la mort certaine.
C'est un loyer bien à propos :
Le repos est la fin de la peine,
Et la mort est le vrai repos.
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Heureux livre qui en deux rangs
Distingue la trouppe ennemie
En lasches et en ignorans.
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Car, pour une ame favorable,
Cent te condamneront au feu ;
Mais c'est ton but invariable
De plaire aux bons, et plaire à peu.
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C'est chose merveilleuse qu'un esprit igné et violent de son naturel ne se soit monstré en aucun cas partisan, ait écrit sous loüanges et blasmes, fidelle tesmoin et jamais jugé, se contentant de satisfaire à la question du faict sans toucher à celle du droict.
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Pardonne moi chère maîtresse,
Si mes vers sentent la destresse,
Le soldat, la peine et l'esmoy !
Car depuis qu'en aymant je souffre,
Il faut qu'ils sentent comme moy
La poudre, la mesche et le soufre.
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Je veux peindre la France une mère affligée.
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Voulez-vous du poizon ? en vain cest artifice.
Vous vous précipitez ? en vain le précipice.
Courez au feu brusler ? le feu vous gèlera ;
Noyez-vous ? l’eau est feu, l’eau vous embrazera ;
La Peste n’aura plus de vous miséricorde.
Estranglez-vous ? en vain vous tordez une corde ;
Criez après l’Enfer ? de l’Enfer il ne sort
Que l’éternelle soif de l’impossible mort.
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Je veux peindre la France une mère affligée, qui est entre ses bras de deux enfants chargés. Misères.
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Je veux peindre la France une mère affligée
Qui est entre ses bras de deux enfants chargée,
Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
Dont nature donnait à son besson l'usage;
Ce voleur acharné, cet Esau malheureux
Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
Si que, pour arracher à son frère la vie,
Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.
Mais son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,
Ayant dompté longtemps en son coeur son ennui,
À la fin se défend, et sa juste colère
Rend à l'autre un combat dont le champ est la mère.,
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble
Leur conflit se rallume et fait si furieux
Que d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte;
Elle voit les mutins tout déchirés, sanglants,
Qui, ainsi que du coeur, des mains se vont cherchant.
Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle
Celui qui a le droit et la juste querelle,
Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las
Viole en poursuivant l'asile de ses bras.
Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine;
Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté;
Or vivez de venin, sanglante géniture,
Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture. »
(Misères, v. 97 et suiv.)

Si quelqu’un me reprend que mes vers échauffés

Ne sont rien que de meurtre et de sang étoffés,

Qu’on n’y lit que fureur, que massacre, que rage,

Qu’horreur, malheur, poison, trahison et carnage,

Je lui réponds : ami, ces mots que tu reprends

Sont les vocables d’art de ce que j’entreprends »
(Princes, v. 59 et suiv.).


Ne chante que de Dieu, n’oubliant que lui-même
T’a retiré : voilà ton corps sanglant et blême
Recueilli à Talcy, sur une table, seul,

A qui on a donné pour suaire un linceul. [...]
Ta main m’a délivré, je te sacre la mienne
(Fers, v. 1425 et suiv.)

Mais quoi ! c'est trop chanté, il faut tourner les yeux 
Éblouis de rayons dans le chemin des cieux. 
C'est fait, Dieu vient régner, de toute prophétie 
Se voit la période à ce point accomplie. 
La terre ouvre son sein, du ventre des tombeaux 
Naissent des enterrés les visages nouveaux : 
Du pré, du bois, du champ, presque de toutes places 
Sortent les corps nouveaux et les nouvelles faces. 
Ici les fondements des châteaux rehaussés 
Par les ressuscitants promptement sont percés ; 
Ici un arbre sent des bras de sa racine 
Grouiller un chef vivant, sortir une poitrine ; 
Là l'eau trouble bouillonne, et puis s'éparpillant 
Sent en soi des cheveux et un chef s'éveillant. 
Comme un nageur venant du profond de son plonge, 
Tous sortent de la mort comme l'on sort d'un songe. 
Les corps par les tyrans autrefois déchirés 
Se sont en un moment en leurs corps asserrés, 
Bien qu'un bras ait vogué par la mer écumeuse 
De l'Afrique brûlée en Tylé froiduleuse. 
Les cendres des brûlés volent de toutes parts ; 
Les brins plus tôt unis qu'ils ne furent épars 
Viennent à leur poteau, en cette heureuse place 
Riants au ciel riant d'une agréable audace.
(Jugement, v. 661 et suiv.)

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