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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Malgré le brouillage, le message de la B.B.C. est clair : « de Carnaval à Mardi gras ; nous partirons dans l'ivresse » ! Effectivement, cette phrase exalte les pensées de Lucie, son mari Raymond, leur fils Jean-Pierre et Catherine, leur enfant à naître, puisqu'ils vont enfin pouvoir prendre leur envol à destination de Londres, lieu de repli et d'appel à la résistance. Lucie Aubrac est une femme d'exception, une héroïne qui nous fait revivre les neuf mois de son existence cauchemardesque, sous l'occupation allemande dans l'enfer de la deuxième guerre mondiale.

Rédigé sous la forme d'un journal intime, le récit est émouvant et passionnant. Avec une grande modestie, la romancière nous révèle son engagement courageux, déterminé et actif de combattante et de résistante ; elle nous fait également pénétrer dans son intimité d'épouse amoureuse, de mère attentionnée et d'enseignante dévouée. Quatre raisons d'être sont ainsi réunies autour du destin d'une seule femme dont le témoignage est admirable de sincérité et de réalisme.
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Le journal d'une famille de résistants, ou la preuve irréfutable que l'amour peut l'emporter face à la guerre. Michel et Lucie, jeunes parents, s'engagent sans l'ombre d'un doute et avec fougue dans la Résistance française. Michel prend des risques pour faire circuler armes, messages, faux-papiers, et sera fait emprisonner deux fois. Deux fois de justesse il échappe à la torture, à une morte lente et douloureuse. La troisième fois qu'on l'arrête, on reconnaît Michel, on connaît sa ruse, sa détermination, son importance au sein du réseau et l'aide qu'il peut en recevoir, alors on veut le faire parler à tout prix, et vite. Cette fois-ci il craint réellement pour sa vie, pense même à la manière de mettre fin à ses jours avant un interrogatoire qui lui serait fatal. Lucie elle, n'a qu'une obsession, le faire libérer. C'est que cette fois c'est un peu différent : il faut que leur second enfant naisse aux côtés de ses deux parents ! Elle le sens, en est persuadée, elle est enceinte. Poussée par cet élan de vie qu'elle porte, Lucie remuera ciel et terre pour faire libérer son bien-aimé. Face à la Gestapo armée jusqu'aux dents, ses amis, sa pugnacité et son amour pour Michel suffiront-ils ?
J'ai été emportée par l'histoire forte et rocambolesque de Lucie et Michel, leurs amis, leurs dévotion et leur capacité à croire en la victoire à chaque instant. Ils est difficile de croire aux stratagèmes et au sang-froid de Lucie, cette rage, de dévouement corps et âme pour la Résistance, pour son réseau et pour sa famille. J'ai tant espéré, pages après pages, lignes après lignes. C'est un récit vrai, pur, haletant, que je ne peux que vous conseiller.
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Cela faisait longtemps que ce livre m'attendait sur l'une des étagères de ma bibliothèque et c'est à la faveur du défi Lecture 2022 des Editions du Seuil que je l'ai sélectionné quand il m'a été proposé de choisir "un livre sur une figure historique".

Qui ne connaît pas, en effet, cette Lucie Aubrac (1912 - 2007), fameuse résistante lyonnaise immortalisée sous les traits de Carole Bouquet dans le film éponyme de Claude Berri diffusé en 1997 ?
Qui ne connaît pas cette intarissable raconteuse de la réalité de la Résistance auprès des collégiens et des lycéens de France et de Navarre ?
Qui ne connaît pas cette militante engagée politiquement (PCF) et fervente militante pour la paix ?

Je savais tout cela, et pourtant j'ai dévoré son livre qui, a posteriori, sous la forme intéressante d'un journal, retrace neuf mois (mai 1943 à février 1944) de sa vie de femme, de mère, de professeur d'histoire et surtout de résistante particulièrement engagée dans sa ville de Lyon, et qui fera évader son mari par trois fois des geôles de la Gestapo.

J'ai beaucoup appris à sa lecture même si déjà beaucoup d'images étaient inscrites en filigrane dans notre inconscient collectif. Mais, comme dirait l'autre, ces images prennent une toute autre dimension dès lors qu'elles sont racontées par l'une des personnes qui les a vécues.

Comment en effet ne pas être admirative du courage quotidien qu'il a fallu à cette femme pour dépasser sa condition de femme livrée à elle-même, enceinte de surcroît, et réaliser les actions (certes avec ses camarades également impliqués) héroïques petites ou de plus grande ampleur ?

Car il convient de ne pas oublier qu'à cette période, tout comportement potentiellement suspect (porter un nom d'emprunt, héberger des évadés ou des résistants, distribuer de la propagande, contribuer à faire circuler des messages entre différents groupes de résistance, rencontrer trop régulièrement des gens, se fournir au marché noir, et même signer une pétition anodine, etc.) pouvait mener directement dans les locaux de la prison de sinistre réputation de Montluc.

Et pourtant, elle prendra tous les risques, Lucie, pour éviter que son homme ne connaisse le même funeste destin que Jean Moulin en compagnie duquel il a été arrêté !

On apprend aussi beaucoup sur la responsabilité des membres de la Milice et de certains fonctionnaires de la police nationale aux ordres de la Gestapo ; sur l'engagement désintéressé de Messieurs et Mesdames Toutlemonde qui, ici ou là, hébergeront les membres du réseau ou ouvriront leur porte aux fugitifs en attente de transfert sur Londres ; sur la détermination de certains médecins qui osaient soigner et protéger des résistants recherchés ; sur les liens qui unissaient les différents réseaux lyonnais, sur l'organisation matérielle des choses...

On suivra enfin vraiment avec angoisse (et presque avec le suspense d'un thriller) cette "délivrance" si longtemps attendue et maintes fois reportée. Non pas celle de Lucie enceinte de neuf mois, mais bien celle de leur couple et de leur enfant qui, à la faveur du voix anonyme de la BBC, partiront enfin dans l'ivresse.

Pour moi, à l'heure où certains ont la tentation de réécrire L Histoire comme ça les arrange, c'est sans conteste un livre qu'il faut pouvoir mettre entre toutes les mains (et notamment les jeunes scolaires) POUR NE JAMAIS OUBLIER cette période de l'Histoire.

De même que la parole des Juifs rescapés de la Shoah, la parole des résistants doit pouvoir se transmettre sans être déformée pour dénoncer, expliquer, comprendre et faire en sorte que tout-un-chacun conserve son libre arbitre et ait la capacité d'agir, en tant que citoyen, en toute connaissance de cause et en adéquation avec ses principes et valeurs.







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Voilà une personne face à laquelle on se sent toute petite, tant sa force déborde des pages de ce témoignage édifiant au sens le plus noble du terme : force du courage, force d'un engagement pour une cause au-delà de soi et au mépris du danger, force tranquille à se tenir debout face à une menace terrifiante devant laquelle il est si naturel de se coucher; force de l'amour aussi, brûlant, flamboyant de Lucie pour son Raymond; force de la maternité encore, qui sait hiérarchiser au degré près toutes les priorités de rang un.
Voilà encore une page d'histoire au plus près du réel, splendide dans sa brutale simplicité, couvrant le long de neuf mois de gestation un aspect de la guerre suffisamment noble pour ne pas avoir besoin d'artifices.
Le lire m'a donné l'occasion de découvrir parmi les critiques publiées ici des témoignages de lecteurs ayant entendu Lucie Aubrac lors de conférences ou lors de leurs études secondaires, ce qui n'a fait que donner plus de force à cette lecture.
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📚"Ils partiront dans l'ivresse." Lucie Aubrac.
C'est le message qui passera à la radio la BBC pour avertir Lucie et son mari qu'un pilote anglais viendra les chercher pour les amener à Londres. Lieux plus sûr pour eux tant ils se sont investis dans la résistance française se trouvant dorénavant très en danger.
Quelle formidable écriture qu'est celle de Lucie ! Une femme formidable tellement engagée dans la résistance française. Au bras de son Raymond l'homme de sa vie, son mari qu'elle sauvera d'une mort propable par une opération extraordinaire d'évasion. Lucie sera vive intelligente réactive et ingénieuse : il faut sauver Raymond des mains de la gestapo où il subit un sort des plus dur et misérable ! Trois mois pour préparer cette évasion. Raymond Aubrac à pourtant été arrêté avec Jean Moulin qui lui mourra dans un convoi l'envoyant en Allemagne des suites de la torture subit, ils n'ont pas réussi à le sauver. 😓❤
Ce livre magnifiquement écrit sous forme de journal intime nous conceptualise dans le maximum de détails de la vie pendant cette période de la deuxième guerre mondiale. J'ai adoré toutes ses anecdotes légères qui nous plongent dans les lieux et situations décrites. Ce qui est remarquable c'est l'amour de ce couple si fort, invincible que forme Lucie et Raymond. "L'un est calme pour que l'autre le soit. L'un espère pour que l'autre ne désespéré pas. L'un et l'autre nous nous remercions de connaître un tel amour que peu de gens ont connus."
Elle parlera également de Serge Ravanel colonel FFI que j'admire moi aussi beaucoup. Un livre remarquable qui laisse un sourire sur le visage d'une aventure aussi dure que belle mais surtout vraie.
À tout nos résistants 🙏❤.
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J'ai un intérêt et une affection toute particulière pour la période de la seconde guerre mondiale dans la littérature et cette histoire m'a passionnée.

Comment des hommes et des Femmes ont eu autant de courages, en sachant très bien ce qu'eux et leurs familles risquaient, pour rentrer en résistance et se battre pour une France libre.

En bref, j'ai passé un moment riche en émotions mais je recommande ce type de récit (résistants qui raconte leurs parcours) à 1000% !
Lien : http://www.booksanddreams.co..
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Peu de mots . Simplement que les témoignages de gens à qui nous devons notre liberté sont à lire et relire sans modération .
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Ils partiront dans l'ivresse retrace la vie de Lucie Aubrac, et de son mari, résistants durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce dernier, se fera arrêter par la police nazie lors d'une réunion de résistants. Sa femme, alors enceinte de son second enfant tentera le tout pour le tour pour le retrouver et le faire libérer. Sous forme de journal intime, elle nous raconte sa vie à Lyon, son métier d'enseignante et son passé de résistante. Elle nous parle d'une époque, durant laquelle elle était obligée de lutter envers et contre tout, mais surtout contre l'occupant. Elle nous fait revivre cette période durant laquelle les français devaient lutter pour se nourrir, trouver des bons de nourritures pour du lait, du pain, du tabac, subvenir à ses besoins et se procurer de faux papiers quand ont était juifs et/ou résistants dans le besoin.

Avec émotion, elle parle de cette année particulière, avant de rejoindre Londres et De Gaulle durant laquelle elle a tout fait pour sauver son mari. Elle y décrit avec brio l'arrestation de la Gestapo de son époux et de Rex (Jean Moulin) à Caluire. Mais aussi comment, avec une force surhumaine, s'est démenée – en prenant des risques inconsidérés – pour faire évader son mari. Entre doute, tristesse, solitude, mais sans jamais renoncer, elle s'est battue pour ses convictions et pour la France. Un livre témoignage touchant qui documente cette période trouble qu'est la Seconde Guerre Mondiale.
Lien : http://untitledmag.fr/ete-20..
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Lucie Aubrac n'a pas réellement tenu un journal intime entre mai 1943 et février 1944, c'était inenvisageable pour des raisons qu'on imagine sans peine, mais c'est tout de même sous cette forme qu'elle a choisi de nous raconter les événements survenus durant ces neuf mois. Riche idée (mais Lucie Aubrac n'a-t-elle jamais eu autre chose que de riches idées ? Folles parfois, audacieuses souvent mais toujours éclairées) car son récit, aussi somptueux aurait-il été dans une forme plus classique, rapporte encore mieux ce qu'elle a traversé, vécu et enduré pendant ces semaines de terreur. Neuf mois pendant lesquels elle a porté son deuxième enfant, une fille, Catherine bien sûr, nom de résistante de sa si courageuse maman.

Sur Lucie Aubrac tout a été dit et redit, quand on ouvre Ils partiront dans l'ivresse, on sait déjà ce qu'on ne va pas découvrir (la force, la bravoure et la grandeur de cette professeure d'histoire-géo, sans histoires d'ailleurs jusqu'à la guerre, l'occupation et les déportations) parce qu'on le sait déjà et qu'il n'est nul besoin d'en chercher l'inutile confirmation. Si la France a nourri une héroïne en son sein, c'est bien Lucie Aubrac.
Non, ce qui est intéressant dans ce journal, c'est le fonctionnement de la Résistance qui nous est minutieusement raconté, les victoires, emprisonnements et parfois morts de ces hommes et femmes de l'ombre, le récit de l'héroïsme des gens "ordinaires", du fermier à l'enseignant, qui sans parfois appartenir à aucune organisation ont aidé, nourri et caché des résistants. C'est le récit de la lutte à mort de Lucie Aubrac pour l'Amour et la Liberté mais aussi, déjà, le récit de son combat pour les femmes. Moins répandues peut-être que les hommes dans la Résistance et pourtant bien présentes, bien plus en tout cas qu'on le laisse souvent entendre.
Oui, il y a eu Lucie Aubrac, mais elles ont été nombreuses ses soeurs d'insoumission, des Cécile Rol-Tanguy, des Gisèle Guillemot, des Madeleine Riffaud, des Marie-Jo Chombart de Lauwe, dammit l'impossible envie de les citer toutes... Un respect total.
Ils partiront dans l'ivresse (peut-être l'un des plus illustre des messages codés de la BBC, donnant aux époux Aubrac le feu vert d'un départ pour Londres et la sécurité) est le journal passionnant d'une mère, d'une épouse et d'une militante engagée. Un témoignage historique unique.
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Lucie Aubrac et son mari ont leur nom associé à la Résistance et à l'épisode dramatique de Caluire où Jean Moulin se fait prendre au piège de Klaus Barbie.
Professeur d'histoire-géo, Lucie Aubrac ( Aubrac est d'ailleurs son nom de résistance, pas celui de la vie courante), mène une activité de lutte clandestine avec son mari qu'elle sauve d'ailleurs à plusieurs reprises des griffes allemandes.
Enceinte et déjà mère d'un enfant qu'elle n'hésite pas à utiliser comme couverture pour ses rendez-vous clandestins, elle n'hésite pas plus à mettre sur pieds et participer à l'évasion de son mari, avant d'attendre un vol vers l'Angleterre, car elle est grillée et dangereuse pour tous.
Ce témoignage se veut un journal, hélàs, rédigé postérieurement à son activité. Il y a donc une part de fictif...mais l'esprit est là: la lutte contre l'envahisseur, la vie terrible des résistants, sous pression permanente.
Concernant l'affaire Jean Moulin, Lucie Aubrac est formelle: le traître est René Hardy, qui a toujours nié et a été acquitté par la justice...le mystère demeure . Mais ce témoignage met en avant le manque de précautions prises pour cette réunion de Caluire, ce manque de précautions qui a d'ailleurs été relevé à plusieurs reprises par les historiens à propos de l'organisation de la résistance française, un certain amateurisme qui coûte cher.
J'ai aimé ce livre mais ....j'ai été un peu choquée de voir un couple avec enfant prendre autant de risques sans mettre le dit enfant à l'abri..
J'attendais beaucoup du témoignage de l'auteure sur Caluire mais rien de nouveau sous le soleil, car on sait depuis longtemps que le responsable désigné par les résistants est Hardy.Il y a des indices mais pas plus, sans compter que certains membres du réseau ont eu un comportement curieux dans cette affaire et on reste toujours devant le mystère de l'arrestation et de l'identification de Rex après son arrestation .Il y a quelqu'un qui a livré et le réseau et Moulin, mais qui ??? J'ai bien peur que l'on ne sache jamais la vérité car ce n'est pas le procès de Barbie qui a apporté un élément de réponse.
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