- Tu vas m'obéir, me Charma-t-il. Tu vas me donner le code. Et ensuite je te tuerai et tu me remercieras.
Je m'efforçai de réfléchir, c'était difficile. J'inspirai péniblement, m'obligeai à discipliner ma voix, comme si son pouvoir ne me faisait ni chaud ni froid.
- Ça, ça va être difficile, répondis-je. Remercier quelqu'un après avoir été tué, je veux dire.
Je m'appelle Indiana Teller et j'ai mis tout le monde dans d'énormes ennuis. Juste en naissant.
- Ouais, je sais. Mais comme dit Sherlock Holmes, lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.
Je faillis rentrer dans une grosse dame tellement je fus surpris qu'Axel cite Arthur Conan Doyle.
Je suis le fils d'un loup-garou, Benjamin Teller, et d'une humaine, Jessica Teller. Une partie de mes ancêtres est donc nettement plus poilue que l'autre. Ah, et leurs dents sont plus longues aussi.
Avant que nous ne puissions comprendre ce qu'elle faisait, elle fusa dans le ciel. Et retomba sur le Seigneur avec une telle violence que la déflagration dut s'entendre à des kilomètres à la ronde. L'instant d'après, le combat commença et je saisis pourquoi Anabelle m'avait dit que nous allions mourir si nous nous opposions aux Seigneurs. Il la frappait et parait avec une telle vitesse que leurs mouvements étaient flous. Ils virevoltaient dans les airs, sautant sur les toits de l'université, reprenant pied pour partir de plus belle - leurs corps auraient écrasé les os d'un mammouth. Ils détruisirent la majorité des fenêtres parce que certains de leurs gestes dépassaient la vitesse du son. Plus de mille kilomètres à la second. La même vitesse qu'une balle.
Les vampires n'annoncèrent pas leur présence. Surgis de nulle part, soudain, ils atterrirent comme des plumes légères, marquant à peine la terre durcie de leurs empreintes. Axel, raide comme un bout de bois à mes côtés, déglutit lorsque l'impact de leur beauté nous frappa. Je vivais parmi des gens magnifiques depuis que j'étais né. J'avais donc l'habitude de la beauté. Mais ces vampires boxaient dans une autre catégorie. Ils étaient parfaits, chacun à sa façon. Pommettes hautes, lèvres pleines, mentons arrogants, fossettes, fronts hauts, longs cous pour les filles et larges épaules pour les garçons. Tous avaient les cheveux longs, superbes, luisants, à faire saliver tous les vendeurs de shampoing du monde. J'aimais Katerina à la folie, mais lorsque Anabelle s'avança, j'avoue que mon coeur se serra. Elle ondulait comme une liane, comme un serpent, ses muscles semblaient se tendre et se détendre différemment des humains. C'était fluide. Et plein de promesses obscures.
Pourquoi avais-je tout à coup l'impression d'être Jack Bauer dans un épisode de 24 heures chrono ? Une histoire de virus, c'était presque caricatural. Et rien à faire, je n'arrivais pas à y croire.
Bon, c'est vrai que, sous sa forme animale, grand-père est super effrayant. Une version moderne du grand méchant loup.
La famille Adams, à côté de nous, est étonnement normale. Si, si, je vous assure.
1ère phrase: Je vois la scène comme si j'y étais.
Dernière phrase: Il ne me restait plus qu'à prier pour que nous l'atteignions à temps...
Katerina entra dans la pièce, s'assit à côté de son père, confortablement installé au premier rang, les pieds sur un pouf. Les fenêtres furent fermées et les volets descendirent pendant que des lampes indirectes s'allumaient. Je me fis la réflexion que si quelqu'un balançait une bombe par la fenêtre, il éliminerait une bonne partie de notre clan d'un seul coup. Comment ça, j'avais des pensées morbides ? Mais pas du tout ! C'était juste une constatation... OK, et un peu une pensée morbide. Sans doute l'influence des vampires...