Citations sur Indiana Teller, Tome 4 : Lune d'hiver (15)
Indiana, tu ne dois pas me chercher, tu m'entends ? Surtout pas. Je ne peux pas te dire pourquoi, mais tu vas me trouver, fais-moi confiance, d'accord? Ce sera un hasard. Qui ne pourra pas se produire si tu me cherches, car tu échoueras. Laisse faire les événements. Tu n'as qu'une seule chance, mon fils, de devenir plus grand que les grands, ne la gâche pas.
Annabelle grogna.
- Oh, ça va, on a déjà eu le truc avec Mordred la semaine dernière. (Elle prit une voix profonde en agitant les mains :) "Je vais conquérir le mooooonnde !" (Elle reprit sa voix normale pendant que tout le monde la regardait, choqué par sa désinvolture.) Vieux loup, on est au XXIe siècle, là. Personne ne peut conquérir le monde. Il y a sept milliards d'humains sur cette planète. Le concept de souverain hyper puissant vénéré et adoré, ça n'existe plus. Si un zozo essayait de prendre le pouvoir, tout le monde se lèverait comme un seul homme pour le combattre. Ils se tapent dessus, ces humains. Mais-donnez leur un ennemi commun, et ils vont s'unir plus vite que des plaquettes sanguines entre elles lors d'une hémorragie.
Katerina intervint.
- Mais pas tout le temps. Indiana et moi devons terminer nos études. C'est bien beau, toutes ces histoires, mais nous sommes aussi des humains. Avec des préoccupations d'humains et des devoirs d'humains. Et moi, je veux que nous ayons nos diplômes.
Tout le monde s'interrompit. Voir une énorme semie argentée revendiquer son humanité valait son pesant de cacahuètes.
Je regardais la photo de ma mère sur son lit, inconsciente et le semi penché sur elle, prêt à lui arracher la gorge, la marque sanglante de ses griffes bien visible sur le cou exposé.
La rage monta en moi. Pure, absolue, parfaite.
Quel sentiment magnifique ! Tous les calculs, toutes les compromissions disparaissent sous le feu purifiant de la colère.
Soudain il ne restait plus qu'une seule chose. La violence.
Si j'avais été un loup, je me serais transformé et j'aurais sauté à la gorge de Tyler.
Il le sentit, car, en dépit des barreaux qui nous séparaient, il recula, le visage soudain pâle. Mon pouvoir d'alpha explosa comme une bombe, poussant, pressant, étouffant, prêt à tuer.
Soudain Katerina grogna. Elle se tenait près de moi sous sa forme de semi géante et argentée. Mais son contrôle était encore fragile et j'étais toujours ce qui se rapprochait le plus de la friandise favorite pour un semi.
Je le sentis. Elle tremblait. Luttant furieusement pour ne pas succomber, et sa peur flamba dans mon esprit, comme si nous étions connectés. Ma soif de sang était en train d'appeler la sienne. Encore quelques secondes et elle se transformerait en machine à tuer aveugle et affamée.
Je ne pouvais pas lui faire cela. Je ne pouvais pas nous faire cela.
Mon amour, tout aussi puissant, atténua ma rage.
-Ah oui? Pourtant il paraît que tu sais vraiment bien la manier, ton épée. Qu'elle embroche avec puissance et vigueur.
Sa voix était dégoulinante de sous-entendus.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais super chaud d'un seul coup.
Axel renchérit :
- Si ce truc est invisible et inamovible, je crois que les oiseaux qui volent trop vite vont avoir une très mauvaise surprise...
D'accord, son humour était pire que le mien. Mais la vision d'oiseaux stupéfaits se cognant au cercle et dégringolant m'aida à supporter ma nausée.
J’étais déjà terrifié avant. Il n’arrangeait pas les choses.
-Alors, je vais vous répondre ce que m’a toujours dit mon grand-père : il n’y a pas de héros. Il y a juste des gens ordinaires qui se retrouvent confrontés à des choses extraordinaires, et réagissent d’une façon extraordinaire.
Les gardes d'Annabelle, qui nous avaient laissé entrer dans les sous-sols de la prison arrivèrent en un éclair, perturbés par l'afflux brutal de pouvoir, et se placèrent devant la cage de Brandkel, en alerte
C'était gentil, mais un peu tard. Ils n'étaient pas si rapides que ça, les vampires.
C'était un pari horriblement risqué. Mais j'avais confiance en ma mère. Même si je savais que les chemin de l'avenir n'étaient pas tracés, elle avait accès à des tas d'informations. J'avais tenté de la libérer, mais elle avait préféré rester entre les pattes de Tyler. C'était une bonne raison. Restait à espérer que j'avais choisi la bonne stratégie.
Et que je ne venais pas de la condamner à mort!