L'espoir, cette tragédie

un livre conseillé par ma bibliothécaire, des critiques bonnes, très bonnes dans la presse et je me lance, même si les lamentations du prépuce souffraient de quelques longueurs.
Un début fulgurant et iconoclaste qui m'a valu quelques crises de fou rire dans le train... Mais une intrigue farfelue et en même temps inexistante m'a lassée au bout de 100 pages. Que de bavardages au final....Dommage, pour un roman qui commence comme un stand up complètement fou porté par une galerie de personnages pittoresques!

A Mère Nature, les aliments étaient purs, naturels et extraordinairement coûteux. Désormais, on payait surtout pour ce qu'on n'aurait pas : pas de sodium, pas de fructose, pas d'extrait de maïs, pas de glutamate, pas de graisse, pas de fibre, pas de colorant, pas de blé, pas de farine, pas de sucre, et à chaque ingrédient qui n'était pas inclus, le prix augmentait. Une seule de ces boîtes, sans poison, toxine, pesticide, sans notice de mise en garde énumérant les effets secondaires possibles et les réactions négatives, une seule boîte de quelque chose qui ne représentait pas de danger pour les femmes enceintes ou ne nécessitait pas de consulter votre toubib avant de l'ouvrir, en gros, une boîte remplie d'air, vous aurait obligé à contracter une deuxwième hypothèque.
Rester en vie coûtait les yeux de la tête.

Selon Jean, auteur de l'Evangile éponyme, Jésus expirant sur la croix déclara: Tout est achevé.
Faisait-il allusion à sa vie? Kugel supposait qu'il faisait plutôt référence à l'humanité tout entière, à l'espèce qui avait été capable d'infliger un tel traitement à l'un des siens. On ne verra jamais un lion en crucifier un autre, ou un ours massacrer des saumons par pur caprice, sans être poussé par la faim. Les ours ne forment pas d'armées pour envahir les ruisseaux, arracher la tête aux saumons mâles, violer les saumons femelles et réduire en esclavage les bébés saumons.
Tout est achevé, a-t-il songé, ressemble fichtrement à Allez tous vous faire foutre, bande de branleurs.

la vie était une peine que les imbéciles purgeaient plus facilement

Ne laissez pas la mort vous abuser, monsieur Kugel. Elle ne repasse pas avec un crayon rouge sur les dizaines d'années qui l' ont précédée. Elle ne change rien. Spinoza a dit qu'un homme libre ne se préoccupait pas de la mort. Et ce qui était valable pour lui devrait l'être pour les autres.