AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782714453020
350 pages
Belfond (10/01/2013)
3.2/5   110 notes
Résumé :
Après La Lamentation du prépuce et Attention : dieu méchant, le grand retour de Shalom Auslander avec un roman encore plus iconoclaste, provocateur et hilarant. Entre Woody Allen, Philip Roth et Franz Kafka, un régal de drôlerie et de profondeur sur la légitimité de l’art après l’Holocauste, le devoir de mémoire (ou plutôt celui « de ne jamais la fermer ») et les ravages causés dans le monde par l’espoir, cette tragédie.
Que lire après L'espoir, cette tragédieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 110 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
5 avis
1
4 avis
Drôle de bonhomme que le dénommé Kugel. La cinquième génération américaine de cette famille juive orthodoxe porte encore sur ses épaules le poids d'un héritage traumatisant. Alors lorsque Kugel et Bree emménagent dans cette maison avec leur petit Jonas , c'est pour repartir sur de bonnes bases.

Oui mais voilà, mère ne va pas vivre très longtemps, alors l'une des chambres destinées à la location pour aider au financement de la maison lui revient
Oui mais voilà, le locataire de la seconde chambre est un enquiquineur fini. En même temps qui ne se plaindrait pas d'une odeur de merde qui envahit la maison
Oui mais voilà, le grenier est habité…Par une vieillarde cacochyme qui prétend se nommer Anne Franck!

Et comme c'est un tourmenté, Solomon, en essayant de ménager chèvre et chou, livre ce combat quotidien tout seul et intérieurement. Son entourage ne perçoit que les séquelles de ses ratiocinations incessantes, à travers d'étranges agissements, qui peuvent passer pour une décompensation d'ordre psychiatrique.

Les personnages :

Mère : un modèle du genre. Traumatisée par une guerre qu'elle n'a pas vécue (elle est née en 1945 à Brooklyn). Traumatisante pour son fils, qui a longtemps cru que l'abat-jour de sa chambre était un reste de son arrière grand-père, jusqu'à ce qu'il découvre l'étiquette « made in Taïwan ».
Pas étonnée d'aller chaque jour cueillir au potager une belle récolte de légumes ou de viande, que Kugel a déposé, afin qu'elle se réjouisse de sa main verte

Bree : les pieds sur terre, un peu désemparée face à ce mari qu'elle a du mal à cerner, et bien décidée à protéger Jonas de toutes ces fantaisies



Le locataire : tout puissant, très exigeant mais terriblement nécessaire.

Anne Franck : on ne sait pas immédiatement comment elle a pu arriver là. Elle essaie depuis des années d'écrire une suite à son journal. Elle est insupportable, acariâtre, tyrannique, même si Kugel se met en quatre pour la satisfaire, tout en imaginant comment il pourrait la faire disparaître.

Certes s'attaquer ainsi à une icône aussi symbolique et intouchable peut apparaître irrévérencieux. Mais si le personnage accède à sa dimension métaphorique, alors la fiction prend tout son sens :

"Il y a des gens qui réécrivent le passé en l'embellissant, d'autres en le noircissant [...], mais d'une façon ou d'une autre, je vous le promets, la fiction reviendra. Pour la simple raison que ce qui n'est pas de la fiction est trop dur à supporter. » le dit l'auteur dans l'épilogue.


Derrière la provocation, toute la question du devoir de mémoire, alors que les survivants auront disparus.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          370
L'espoir cette tragédie et pour cause !!! Solomon Kugel, quelque peu névrosé, décide de s'installer avec sa petite famille dans une ferme au fin fond de la campagne, dans l'espoir d'y trouver, enfin !!!! de la quiétude...... Cette quiétude sera mise à mal, par le harcèlement de son épouse et de leur locataire, par sa mère fausse rescapée de la déportation, mais surtout par cette vieille femme acariâtre et cacochyme débusquée dans le grenier qui se dit être Anne Franck...

Un livre hilarant, extravagant, métaphorique, délirant, posant les bonnes questions concernant le devoir de mémoire. le rire, seul exutoire contre les ignominies commises à travers les âges et le monde....

Un livre que je recommande à ceux et celles qui savent rire de tout...

Shalom
Commenter  J’apprécie          291
Après avoir livré au grand public l'angoisse de la définitive carence narcissique qu'engendre la circoncision , comme en témoigne le pauvre prépuce .
L'auteur convoque un immonde spectre dans le grenier d'une famille américaine en perdition ...
Ce monstre persécuteur et hideux s'appellerait Anne Franck ...

Personnellement je pensais que cette tragédie ne hantait que Amsterdam !

Malheureusement Anne Franck est morte assassinée, sa mémoire ne hante personne sauf ses bourreaux , du moins je l'espère ...

Pathétique et honteux rien à ajouter ..
Si : malsain , criminel , innommable ...
Et le pire et sans le moindre doute : indécemment opportuniste .
Commenter  J’apprécie          272
j'attendais mon second roman de ma chronique du jour, l'espoir cette tragédie, avec énormémement impatience car je connaissais le romancier Salomon Auslander pour avoir été séduit comme tant d'autres lecteurs par ses lamentations du prépuce qui n'était pas un roman, mais un récit autobiographique de sa vision de la judaicité.

Profondément original, déroutant et surtout presque constamment hilarant, ce livre très attachant m'avait fait entrer avec délice dans l'univers de ce juif new yorkais, à l'humour proche comme beaucoup l'avaient fait remarquer à l'époque , d'un Woody Allen, et j'attendais donc avec grande impatience ses prochains écrits.

Deux ans aprés son carton, il revient en ce début d'année 2013 avec un livre tout aussi encensé par la critique et qui s'appelle l'espoir cette tragédie,

Contrairement à son précédent, il ne s'agit plus d'une autobiographie mais bien d'une fiction. L'histoire, complétement farfelue, est en effet celle d'un homme obsédé par la mort et juif qui découvre, après avoir acheté une ferme où il s'est installé avec sa femme, son fils et sa mère (qui lui en font voir de toutes les couleurs), qu'Anne Franck en personne, vit dans son grenier.

On voit bien que le propos d'Auslander est extremement ambitieux : réussir dans une fiction à portée humoristique, à parler de thèmes très profonds et très intelligents (la légitimité de l'art après l'Holocauste, le devoir de mémoire et les ravages causés dans le monde par le nazisme).

Le livre commence d'ailleurs très fort : l'esprit du premier livre est présent, à savoir ce style corrosif, percutant et surtout vraiment drole, entre Allen donc mais également une pincée de Philip Roth, mais en plus barré, séduit toujours au départ, mais, malheureusement le charme n'opère plus passé les 100 premières pages.

On a l'impression qu' Auslander ne sait plus par quel bout prendre son histoire et du coup verse dans le grotesque et même le ridicule et du coup, l'humour cinglant du début semble vain et artificiel.

Dès lors, on ne croit plus vraiment à sa farce et au potentiel comique de son histoire... A force d'aborder un sujet vraiment brulant, Shalom Auslander semble s'y être un peu brulé les doigts et s'y être emmelé les pinceaux...

Visiblement, l'autobiographie lui sied mieux que la fiction, mais on attendra peut être sa nouvelle tentative de roman, avant se prononcer totalement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          190
La famille Kuget vient tout juste de s'installer dans une jolie ferme de la campagne new-yorkaise. Afin de rembourser une partie du crédit, ils décident de louer les chambres qui ne leur sont pas utiles dans l'immédiat. Malheureusement, la mère de Solomon à l'article de la mort vient s'installer avec eux. Fini donc la petite vie tranquille entre un locataire exigent, une mère qui se lamente sans cesse sur une Shoah qu'elle n'a pas vécu et une femme qui l'accable de reproche. Mais le comble est atteint quand suite à de drôles de bruits, il découvre Anne Franck cachée dans son grenier. Anne Franck qui tente d'écrire le roman qui fera oublier son si célèbre journal. Comment ne pas sombrer dans la folie avec tout cela !
On retrouve ici les thèmes chers à Auslander : la religion et la famille. Mais cette fois-ci les choses sont tournées en dérision et font beaucoup moins sourire que dans ces précédents ouvrages.
Le questionnement constant sur l'Holocauste, le devoir de mémoire, la mort et surtout sur les dernières paroles prononcées gâche un peu le coté comique qui se cache dans ce roman.

J'ai eu beaucoup de mal au début, j'ai trouvé cela original au milieu et la fin m'a complétement déçue. Avis très mitigé donc.
Merci toutefois à Entrée Livres pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (5)
LaPresse
03 avril 2013
Shalom Auslander ne doit pas être pris au sérieux. Et lu ainsi, ce livre plein d'autodérision signé par le pur produit d'une famille juive orthodoxe de Brooklyn est absolument jubilatoire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LesEchos
31 janvier 2013
L'écrivain virtuose parvient à créer une véritable transe : son roman se fait conte scandaleux, hilarant, et humaniste.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
23 janvier 2013
Affranchi dans la douleur, et au prix de quelques centaines d'heures d'analyse sur le divan, de cette pesante tutelle, l'auteur d'Attention Dieu méchant poursuit sa bataille contre l'absurdité du fondamentalisme, fort d'une plume à l'humour résolument acerbe.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
23 janvier 2013
En provoquant le lecteur pour mieux le faire rire, Shalom Auslander pose des questions fondamentales sur le devoir de mémoire et la glorification de la souffrance.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
11 janvier 2013
Auslander ressuscite les victimes de l'Holocauste avant de transformer les tragédies du passé en grosse farce ubuesque. Comme si Groucho Marx et Stan Laurel débarquaient chez Elie Wiesel pour montrer que le devoir de mémoire n'exclut pas le droit à l'humour.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je suis convaincu que chaque matin Adolf Hitler se réveillait et prenait son café en se demandant comment rendre le monde meilleur. Nous connaissons tous sa réponse, mais ce qui compte surtout, ici, est la question. La seule chose plus ridiculement optimiste que la solution finale est la conclusion stupide qu'elle a inspirée: "plus jamais ça!" Combien de fois cela s'est-il reproduit, depuis ce "plus jamais ça"? Trois? Quatre? Et je parle de ce dont nous avons eu connaissance... Mao, Staline, Pol Pot sont des optimistes! Voici une règle utile si vous voulez survivre, Kugel. Quel que soit l'endroit où vous habitez, celui où vous êtes né, quand quelqu'un se dresse devant vous et promet que tout ira mieux, prenez vos jambes à votre cou. Fuyez, cachez-vous. Les pessimistes n'installent pas de chambres à gaz.
Commenter  J’apprécie          90
Jonas était un enfant extrêmement intelligent, ce qui ne faisait qu'exacerber le sentiment de culpabilité de Kugel pour l'avoir mis au monde. C'était déjà criminel,d'avoir condamné un nouvel être à vivre, mais la vie était une peine que les imbéciles purgeaient plus facilement.
Commenter  J’apprécie          251
Abraham pratiquait allègrement l'adultère. Moise était un assassin. Jésus se branlait, on peut parier là-dessus, c'est pour ça qu'il pleurait tout le temps. Ce monde n'est pas affreux à cause de vous, je leur dis. Vous êtes affreux parce que vous vivez dans ce monde. Vous savez qui mérite le chauffage au sol, le carrelage en travertin, les cabines de douche transparentes, les jacuzzis? Personne. Pas un seul individu sur toute la planète. Moi encore moins que les autres. Je vends des maisons gigantesques à des gens qui n'en ont pas besoin, j'ai fait passer ma carrière avant mes enfants, j'ai trompé mon mari, et ensuite j'ai juré sous serment qu'il me battait. Aujourd'hui j'ai deux enfants, zéro compagnon, six chambres et sept hectares. J'ai un cheval et une étable. Je couche avec un de mes employés que je n'aime même pas et qui est marié, et je le licencierai quand le sexe deviendra ennuyeux. Et je suis contente. Pas enthousiasmée, pas transportée, mais plus heureuse que je ne le mérite. Alors je leur dis: il y a des gens bien meilleurs que vous qui possèdent bien moins, et d'autres pires que vous qui ont plus. S'il y avait une véritable équité, et si chacun d'entre nous recevait ce qu'il méritait, nous serions presque tous face contre terre, en sang, dans une flaque de bouse infestée de mouches.
Commenter  J’apprécie          30
Bree ne partageait pas l'enthousiasme de Kugel à l'égard de tous ces comprimés et décoctions aux prix exorbitants. Cet enfant, avait-elle déclaré, allait avoir la pisse la plus coûteuse de toute la côte nord-est des Etats-Unis.
Commenter  J’apprécie          201
« Personne ne voulait d’Anne Frank vivante. Les gens voulaient une martyre, car c’était la preuve que le point de non-retour avait été atteint, la preuve que ça allait mieux parce que ça ne pouvait pas être pire »
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Shalom Auslander (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shalom Auslander

Shalom Auslander - l'adaptation cinéma de "L'Espoir cette tragédie"
Shalom Auslander présente son roman "L'Espoir cette tragédie", paru aux éditions Belfond. Un roman iconoclaste, provocateur et hilarant, un régal de drôlerie et de profondeur sur la légitimité de l'art après l'Holocauste, le devoir de mémoire (ou plutôt celui "de ne jamais la fermer") et les ravages causés dans le monde par l'espoir, cette tragédie. Traduction : Marie-Alice Dias
autres livres classés : humour juifVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus



Lecteurs (265) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20213 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}