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Critique de jfponge


Sanditon, entrepris par la célèbre Jane Austen ("Raison et sentiments", "Orgueil et préjugés") peu de temps avant sa mort en 1817, est resté inachevé jusqu'à sa résurrection en 1975 sous la plume inspirée de Marie Dobbs, qui s'est pour l'occasion modestement (ou coquettement) intitulée "une autre dame". Romantique en diable, l'histoire de Charlotte Heywood, ce coeur à prendre de vingt ans, décolle véritablement lorsque Marie Dobbs se substitue à sa créatrice. Bien qu'aucune rupture de ton ne soit sensible après les fameux onze courts chapitres originaux, dédiés à une présentation des lieux et personnages passablement soporifique, l'intérêt du lecteur est rapidement stimulé par ce remarquable portait de très jeune femme. Perdue au milieu de la famille Parker, qui l'a momentanément accueillie en leur cher Sanditon, une station balnéaire du Sussex qu'ils souhaitent voir un jour mise à la mode, Charlotte va rapidement montrer son véritable caractère et devenir petit à petit la personne sur qui "on peut compter". Pauvre, mais honnête, elle va mettre ses inclinations sous le boisseau, en niant mordicus que l'on puisse lui trouver un attrait quelconque, en cette époque où la grande occupation de la "gentry", juste après "les affaires", était de marier aussi vite que possible les filles et assurer la fortune des garçons. Les "bonnes manières", à la sauce anglaise, interdisant que l'on exprime directement ses sentiments, génèrent une suite de quiproquos et de valses-hésitations qui font tout l'intérêt de l'histoire, au-delà ce portrait d'une époque et de moeurs depuis longtemps disparues. Merci à Marie Dobbs d'avoir entrepris ce travail de reconstruction post mortem, en espérant qu'un jour un éditeur aura le courage de mettre son nom au fronton de l'ouvrage et lui assurer la gloire posthume à laquelle elle a droit.
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