"Tu es entré dans l'hiver de ta vie" constate
Paul Auster, écrivain à présent sexagénaire, en se tutoyant dans
Chronique d'hiver, un récit autobiographique où il s'interroge, se souvient, se remet en question et établit un bilan de sa vie à travers corps.On pense bien sûr à
Journal d'un corps de
Daniel Pennac, mais le corps est ici moins morcelé.
Traité dans sa globalité, il sert juste de support à la pensée, à l'émotion et à la réflexion après être passé par moult sensations.C'est son corps désirant (flirts, première fois, amours...), son corps accidenté (meurtri, recousu...), son corps fatigué (par des ennuis de santé ou infections..),son corps pris de panique (lorsque l'angoisse de mort est trop forte..), son corps vidé (à la mort de proches en particulier de sa mère..), son corps agressé (étant lui-même bagarreur dans sa jeunesse..), son corps aimant (étant toujours amoureux de sa femme..), son corps circoncis (signant sa judéité..) que nous dévoile l'écrivain
Paul Auster de New-York à Paris.
Chronique d'hiver expulse bien des angoisses, mais (dommage! à mon avis) ne nous apprend pas grand chose sur sa relation à l'écriture.
L'écrivain n'est qu'un homme après tout et c'est sans doute ça le but de sa méditation.
Mais un homme qui a su éviter les dérives de sa propre violence en se créant un trompe l'oeil, tel un peintre pour effacer, minimiser ou enjoliver certains détails sordides.
Et là on comprend le double langage caché dans l'écriture, le processus de créativité et ... l'extra- ordinaire.