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Citations sur Chronique d'hiver (70)

Nous sommes tous étrangers à nous-mêmes, et si nous avons le moindre sens de qui nous sommes, c'est seulement parce que nous vivons à l'intérieur du regard d'autrui. (p.182)
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L'inventaire de tes cicatrices, surtout celles de ton visage que tu peux voir chaque matin quand tu te regardes dans le miroir de la salle de bains pour te raser ou te peigner. Tu y penses rarement, mais chaque fois que tu le fais, tu comprends qu'il s'agit de marques de vie, que cet assortiment de lignes brisées, gravées sur ton visage, sont les lettres d'un alphabet secret qui raconte l'histoire de la personne que tu es, car chaque cicatrice est la trace d'une blessure guérie, et chaque blessure a été provoquée par une collision inattendue avec le monde -(p.13)
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Tes pieds nus sur le sol froid au moment où tu sors du lit et va jusqu'à la fenêtre. Tu as soixante-quatre ans. Dehors, l'air est gris, presque blanc, pas de soleil en vue. Tu te demandes : combien de matins restent-il ?

Une porte s'est refermée. Une autre porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie.
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A la lumière de tes échecs passés, de tes erreurs de jugement, de ton incapacité à te comprendre et à comprendre les autres, de tes décisions impulsives et incohérentes, de tes gaffes dans les affaires de cœur, il semble curieux que tu aies abouti à un mariage qui dure depuis aussi longtemps. Tu as tenté de démêler les raisons d'un revirement de fortune à ce point inattendu, sans jamais réussir à trouver de réponse. Un soir, tu as rencontré une inconnue et tu es tombé amoureux d'elle - et elle de toi. Tu ne le méritais pas, mais rien non plus ne s'opposait à ce que tu le mérites. C'est tout simplement arrivé, et rien ne peut rendre compte de ce qui t'est arrivé, sinon la chance.
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You think it will never happen to you, that it cannot happen to you, that you are the only person in the world to whom none of these things will ever happen, and then, one by one, they all begin to happen to you, in the same way they happen to everyone else.

Your bare feet on the cold floor as you climb out of bed and walk to the window. You are six years old. Outside, snow is falling, and the branches of the trees in the backyard are turning white.

Speak now before it is too late, and then hope to go on speaking until there is nothing more to be said. Time is running out, after all. Perhaps it is just as well to put aside your stories for now and try to examine what it has felt like to live inside this body from the first day you can remember being alive until this one. A catalogue of sensory data. What one might call a phenomenology of breathing.
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[P. Auster décrit une dispute entre lui et sa voisine d'immeuble à Paris. Il parvient à désamorcer la dispute en utilisant un argument inattendu et hors propos, que je ne donnerai pas ici. Voici sa conclusion.]
The ploy worked just as you had hoped it would. Something about the way you said what you had said got through to her, and the battle was suddenly over. From that day forward, Madame Rubinstein ceased to be an antagonist. Whenever you saw her in the street or in the entranceway of the building, she would smile and address you with the formal propriety such encounters called for: "Bonjour Monsieur", to which you would respond, politely smiling back at her, "Bonjour Madame". Such was life in France. People pushed by force of habit, pushed for the pure pleasure of pushing, and they would go on pushing until you showed them you were willing to push back, at which point you would earn their respect.
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Les paroles de ta grand-mère à ta mère : " Ton père serait vraiment un homme merveilleux - si seulement il était différent. "
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Nous sommes tous étrangers à nous-mêmes, et si nous avons le moindre sens de qui nous sommes, c'est seulement parce que nous vivons à l'intérieur du regard d'autrui.
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Pour faire ce que tu fais, il te faut marcher. Marcher, c'est qui attire les mots à toi, ce qui te permet d'entendre les rythmes des mots à mesure que tu les écris dans ta tête. Un pied en avant, puis l'autre, le double battement de tambour de ton coeur.
Ecrire commence dans le corps, c'est la musique du corps, et même si les mots ont un sens, s'ils peuvent parfois en avoir un, c'est dans la musique des mots que commence ce sens. Tu t'assieds à ton bureau pour noter les mots, mais dans ta tête tu es encore en train de marcher, toujours en train de marcher, et ce que tu entends, c'est le rythme de ton coeur, le battement de ton coeur.
L'écriture comme forme inférieure de danse.
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Écrire commence dans le corps, c'est la musique du corps, et même si les mots ont un sens, s'ils peuvent parfois en avoir un, c'est dans la musique des mots que commence ce sens.
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