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Critique de LivresdAvril


Pour être honnête, j'avais complétement oublié que "Le passe-muraille" n'était qu'une nouvelle dans un recueil en comptant dix.
Mais tout comme "la valeur n'attend pas le nombre des années", la qualité n'attend pas le nombre de pages. Toutes ces nouvelles ne m'ont pas plues de la même manière, mais toutes sont intéressantes et agréables à lire. L'imagination de Marcel Aymé est étonnante et les thèmes abordés sont variés.
"Le passe-muraille"
Ou la révolte du petit employé de bureau. Sans un tyrannique sous-chef, monsieur Dutilleul aurait probablement poursuivi sa vie tranquille, entre son journal et son album de timbres. Heureusement pour nous, "Dutilleul était modeste, mais fier." Commence alors un harcèlement dans les règles suivie d'une belle carrière de cambrioleur. Une nouvelle amusante et rondement menée.
"Les Sabines"
Sabine est l'héroïne de cette étrange nouvelle. Elle est dotée du don d'ubiquité, mais plutôt que de l'utiliser pour assurer sur tous les fronts, famille, travail, tâches ménagères, lecture dans le canapé, etc, elle en profite pour multiplier les amants. Et elle ne fait pas les choses à moitié, arrivant au nombre honorable de soixante-sept mille corps, et autant d'amants. Certaines situations sont amusantes, mais j'aurais apprécié une héroïne un peu plus profonde et que la question de l'adultère soit un peu plus creusée.
"La carte"
En 1943 il fallait oser écrire une telle nouvelle. Imaginez, les "inutiles" voient leur temps d'existence réduit à quelques jours par mois. le tout est évidemment de déterminer qui est inutile à la société. Et quand le narrateur s'aperçoit qu'en tant qu'auteur il est concerné, il trouve l'idée nettement moins attrayante. Pourtant, avec 15 jours par mois il est mieux loti que les prostituées (7 jours) ou les juifs (une demi-journée, quelque soit leur métier !). Mais les cartes de temps révéleront des possibilités tout à fait étonnantes.
"Le décret"
Un postulat intéressant ouvre cette nouvelle. En pleine guerre mondiale, les pays se mettent d'accord pour avancer le temps de dix-sept ans, à la manière de l'heure d'été. Dix-sept ans pour être sûr que la guerre soit terminée, et qu'une autre n'ait pas encore eu le temps d'éclater. Une proposition à étudier en cette période de confinement ? Seulement si l'on est prêt à faire face aux conséquences...
"Le proverbe"
Les relations familiales de cette nouvelle sont incroyablement bien rendues. Entre tensions, jeux de pouvoir et fierté mal placée, j'avoue avoir eu un sentiment de déjà vu. Mais un devoir de français va remettre en question l'équilibre de cette famille sous influence.
"Légende poldève"
Une réflexion sur le paradis et les manières d'y entrer au travers de l'histoire d'une vieille bigotte et son neveu hussard. Ce n'est pas ma nouvelle préférée même si sa morale laisse songeur.
"Le percepteur d'épouses"
Les percepteurs ont mauvaise presse, mais ce sont des hommes comme les autres. Parfois ils sont eux-mêmes en retard pour s'acquitter de leur dette. Et c'est alors qu'un malentendu a des effets pour le moins étonnants ! Une courte farce divertissante.
"Les bottes de sept lieues"
J'ai beaucoup pensé à "L'argent de poche" et aux "400 coups" de François Truffaut en lisant cette nouvelle. le monde de l'enfance, ses préoccupations et ses rêveries sont rendues de manière assez similaires. Une histoire rafraîchissante.
"L'huissier"
Une autre réflexion sur les bonnes et les mauvaises actions susceptibles d'ouvrir les portes du paradis. Après le percepteur, c'est au tour de la figure de l'huissier d'être réhabilitée par Marcel Aymé.
Un peu dans l'idée du "Conte de Noël" de Dickens, en moins poétique et inspiré. Ce n'est pas le sujet qui m'intéresse le plus.
"En attendant"
Des personnages se racontent leurs malheurs dans la longue file d'attente d'une épicerie en temps de rationnement. Les dates de la guerre sont 1939-1972, c'est dire l'optimisme de l'auteur sur la fin de la guerre au moment de l'écriture. J'imagine que tous ces témoignages rendent bien compte de la situation en 1943. Les difficultés et les frustrations s'accumulent, et chacun se plaint, comme pour évacuer sa peine, sans vraiment écouter celle des autres. Réaliste et assez déprimant.
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