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En 1943, c'est un savoureux recueil d'une dizaine de nouvelles que Marcel Aymé offre, en pleine période d'occupation allemande, à ses lecteurs.
Dans le premier texte, qui donnera son titre au volume, Dutilleul, modeste employé de bureau, possède la faculté de traverser les murs, il use d'abord de ce don pour se venger de son sous-chef de bureau M. Lécuyer, puis il devient, par un goût soudain de l'aventure, le fameux cambrioleur nommé Garou-Garou. Mais n'est pas Arsène Lupin qui veut...
Dans "Les Sabines", l'héroïne Sabine possède le mythique don d' ubiquité et en profite pour vivre plusieurs vies parallèles auprès d'Antoine Lemurier, son mari, sous-chef du contentieux au SBNCA, auprès de Théorème un jeune peintre débauché aux yeux noirs, auprès d'un vieillard, distingué, monoclé et riche nommé Lord Burbury ! Mais écoeurée par cette vie dissolue elle reviendra à son premier amant pour disparaître en même temps que lui et ses 67000 doubles...
"La carte", le troisième texte prend acte de la drôle de décision du gouvernement de réduire le droit de vie des improductifs à un certain nombre de jours par mois, Raconte le marché noir qui s'ensuivit et ses conséquences inattendues pour le narrateur, amoureux d'Élisa qui ne s'en doute pas...
Avec "Le décret" Marcel Aymé Raconte comment, par l'entremise du Vatican, au plus fort de la guerre, un accord international fut conclu entre les belligérants pour avancer le temps de dix sept ans sans modifier pour autant l'issue normale des hostilités...
"Le proverbe" pose un problème à Lucien qui a eu 3 à son devoir de composition française, il va devoir l'expliquer à M. Jacotin son père, qui est proposé pour les "palmes académiques" mais qui est aussi l'auteur du fameux devoir....
L'ensemble des textes, signés dans ce recueil par Marcel Aymé, est à mi-chemin entre le "Fantastique" et le "Philosophique". Sa plume amusée et moqueuse fait merveille dans ces contes modernes qui brocardent nos travers et la société.
La meilleure, peut-être de toutes les nouvelles de l'ouvrage "Les bottes de sept lieues" sera reprise dans "Enjambées".
Les enfants de Montmartre rêvent tous devant la vitrine d'un vieux brocanteur d'acheter une paire de bottes, trop chère pour eux. Mais le vieux commerçant, sentimental et original, baisse son prix pour permettre à Germaine de l'acheter...
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Ce recueil de dix nouvelles publié en 1943 m'a paru plus acidulé que le souvenir que je conservais de certaines de ses nouvelles. Ces nouvelles-ci sont fortement imprégnées des difficultés quotidiennes de ces années sombres. Ceci explique peut-être cela. L'occupation allemande, la misère, les inégalités entre riches et pauvres, et cette guerre qui n'en finit pas, forment une toile de fond plus ou moins récurrente. Mais ne vous y fiez pas, elles n'en demeurent pas moins variées, originales, et oui… distrayantes !!

Elles mettent en scène, à quelques exceptions près, des hommes (ou des femmes) ordinaires face à des situations ou des dons extraordinaires. Cela m'a parfois fait penser à ces histoires qui se content autour des ombres fantasmagoriques d'un feu de camp. Pas qu'elles soient effrayantes, mais il y a un aspect fantastique qui émoustille l'imaginaire et un discernement qui les ancre dans la réalité de la vie.

J'avais oublié à quel point Marcel Aymé a une manière piquante, pleine de justesse et d'humour, de pointer du doigt les travers des hommes. Il lui arrive aussi de jouer et se jouer de la morale. C‘est délicieusement ironique et j'adore ! C'est un fruit sauvage et gouteux – un fruit, que dis-je ? - dix fruits (!) à cueillir dans leur environnement naturel et surnaturel de ronces. Un vrai régal de s'égratigner pour s'en repaitre !
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Le Passe-muraille, nouvelle publiée en 1943, met en scène « un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement. »

La nouvelle a donné son nom au recueil où l'on trouve également d'autres nouvelles :

Les Sabines, sur le don d'ubiquité ;
La Carte, journal de Jules Flegmon sur la création de carte de temps et de tickets de vie ;
Le Décret, un saut dans le temps est décrété pour en finir avec la guerre ;
Le Proverbe, un père tyrannique aide son fils à faire un devoir ;
Légende poldève, l'arrivée d'une vieille bigote au paradis ;
Le Percepteur d'épouses, où des maris paient leurs impôts avec leurs femmes
Les Bottes de sept lieues, bottes magiques qui permettent à un enfant de sortir de la misère ;
L'Huissier, sommé pour entré au paradis de retourner sur terre pour aider les pauvres ;
En attendant, où des personnes évoquent leur vie difficile pendant la guerre.

Dans ce recueil qui se déroule pendant l'Occupation, Marcel Aymé évoque la misère, les malheurs, les atrocités, les bassesses qui frappent les Français. Il témoigne de leur agacement face à une guerre qui s'éternise...

Au final, dix nouvelles fantastiques, humoristiques ou surréalistes. Un classique incontournable…
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Dutilleul peut traverser les murs! C'est bien étonnant et cela énerve beaucoup son patron qui cherche à le mettre en prison mais Dutilleul ne se laisse jamais prendre! A Montmartre, il existe une jeune femme qui a la faculté de se décupler...
Une Sabine princesse, une Sabine bourgeoise, une Sabine pauvre! Un extrait du journal de Jules Flegmon, drôle bonhomme! Un homme se retrouve dans le passé! le proverbe, qui parle d'un enfant! Une légende poldève! Un percepteur d'épouses! Des bottes de sept lieues qui sont bien pratiques! Un étrange huissier! Et la dernière nouvelle qui s'intitule "en attendant".
Ces quelques phrases résument chacune des 10 nouvelles. Ce sont des nouvelles fantastiques, agréables à lire et à comprendre. Elles sont plutôt courtes et pas ennuyeuses. Elles sont mêmes plutôt amusantes et on se demande où Marcel Aymé a pioché ses idées!!! Car le tout est assez inattendu!! Conseillé pour se divertir!
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il faut parfois admettre que ce qui plait à la grande majorité ne semble pas vous convenir! Est-ce parce que ce sont des nouvelles et que j'ai depuis toujours beaucoup de mal avec ce type d'écriture? Est-ce parce que la langue est un peu vieillie mais pas autant que cela à vrai dire ? Non, en réalité je n'ai pas accroché à ces nouvelles de Marcel Aymé j'en suis toute confuse mais le constat est là . J'ai ramé , peiné comme pas possible , failli abandonner c'est vous dire!
Bien sur le Passe muraille , la nouvelle la plus connue est superbe mais battue ,rebattue ... L'atmosphère pesante de l'occupation allemande est bien présente, la parution de ce recueil en 1943 a sans doute permis à beaucoup de se retrouver entre les lignes . Dommage moi qui me réjouissait tant ...
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« le passe muraille » est sans aucun doute la nouvelle la plus connue de Marcel Aymé. C'est aussi le titre du recueil publié en 1943, qui comprend, outre la nouvelle éponyme, neuf autres textes, mais commençons par le commencement :
« le passe muraille » : l'histoire d'un fonctionnaire employé au Ministère de l'enregistrement, Dutilleul, dont la vie va se transformer en enfer avec l'arrivée d'un nouveau « chefaillon ». Il utilisera son don de passe-muraille pour harceler celui-ci, apparaissant à travers le mur de son bureau… mais l'amour le perdra.

« Les Sabines » : point d'enlèvement ici... Simplement Dame Scenna, dotée du don d'ubiquité qui lui permettra d'être à la fois l'épouse Métivier, la maitresse de Théorème, jeune peintre montmartrois et Lady Burburry en épousant un riche Anglais…

« La carte », où le journal intime de Jules Flegmon : on traite ici des cartes de rationnement pendant l'Occupation.

« le décret »… et si on décidait d'un saut dans le temps pour « atterrir » la guerre terminée ?

« le proverbe » où l'histoire d'un père tyrannique qui apprend le même jour qu'il vient d'obtenir les palmes académiques et que son fils n'a pas fait son devoir de français pour le lendemain…

« La légende poldève », une espèce de conte fantastique, où l'on tourne en dérision la guerre, les belligérants et les bigots à travers l'entrée au Paradis de la demoiselle Marichella Borboïé.

« le percepteur d'épouses » ; un percepteur obtient de l'avancement de la part du ministre pour avoir « mis en recouvrement » les épouses de ses contribuables…

« Les bottes de sept lieues » : une histoire de bottes magiques qui permettront à un jeune garçon de sortir de la misère.

« L'huissier » : l'histoire de l'huissier Malicorne, mort et ressuscité pour faire le bien avant une deuxième tentative d'entrée au Paradis.

« En attendant » : pendant la guerre de 1939-1972, devant une épicerie, quatorze personnes sympathisent et décident pour des raisons diverses et variées de ne plus se quitter.

Dix nouvelles qui témoignent, sous la plume de Marcel Aymé, de l'exaspération des français pendant l'Occupation, face à une guerre qui n'en finit pas ; des français soumis à des tracasseries administratives aussi diverses qu'idiotes, voire condamnables…
Une langue, certes un peu désuète, mais tellement attachante.
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Nouvelles de l'arrière du front

Publié en 1943 au plus fort de l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale, ce recueil de dix nouvelles dépeint, tantôt par le biais du fantastique, tantôt par celui du surréalisme, la France des années 40, celle de la province et celle de Paris, et les français, des pauvres, des bourgeois, leurs grandeurs et leurs bassesses.
Le recueil s'ouvre sur la nouvelle éponyme « le Passe-Muraille » cet homme ordinaire doué du pouvoir de passer à travers les murs, pouvoir dont il va user et abuser pour le plus grand plaisir du lecteur ! Suit « Les Sabines » l'histoire d'une femme prénommée Sabine qui possède l'extraordinaire don d'ubiquité ; et deux nouvelles que j'ai adorées, La Carte du Temps et le Décret dans lesquelles Marcel Aymé joue avec la notion du temps… Les suivantes le Proverbe, Légende Poldève, le Percepteur d'épouses, sont un peu moins fantastiques mais le « message » philosophique de l'auteur est habillé par un humour grinçant ! Dans Les Bottes de Sept Lieues qui est sans doute la nouvelle la plus aboutie du recueil, Marcel Aymé décrit à merveille les aventures de cinq garçons dans le Paris des années 30. Enfin, pour conclure, L'huissier (celle que j'ai le moins apprécié) et En attendant, la rencontre poignante de quatorze personnes dans la queue devant une épicerie de la rue Caulaincourt, quatorze personnes qui racontent leurs petites et grandes misères dues à la guerre évidemment, une nouvelle qui résonne étonnamment aujourd'hui…
Il y a bien longtemps, j'avais lu La Vouivre et, il y a plus longtemps encore, les Contes du Chat Perché, je n'avais donc qu'un lointain souvenir de la plume de Marcel Aymé… Et je suis ravie d'être revenue dans son univers par l'intermédiaire de ces nouvelles dont la lecture s'est révélée on ne peut plus distrayante !
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Marcel Aymé est un excellent novelliste. Je m'en était déjà rendu compte avec les superbes recueils que sont "Le nain" ou, plus connu, "Les contes du chat perché". Mais c'est sans doute avec les dix nouvelles qui composent celui-ci qu'il a donné le meilleur de lui-même. Fantastiques ou non, ayant en commun Montmartre ou l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale, toutes sont magnifiquement ciselées et contées avec un humour élégant. Et comme en plus l'auteur sait, à l'occasion, introduire ce qu'il faut d'émotion, le résultat est proprement superbe et c'est un régal que de découvrir :

- "Les sabines" : une femme douée du don d'ubiquité se dédouble à l'envie et finit par devenir innombrable.
- "Le ticket" : l'état a décidé de rationner le temps de vie des inutiles (il est à noter que les écrivains sont du nombre !). Une carte de rationnement mensuelle leur est remise et à épuisement de leurs tickets ils disparaissent pour ne réapparaître qu'au 1er du mois suivant. Mais le marché noir sévit et l'on murmure que certains vivraient des mois de cent jours et plus.
- "Le percepteur d'épouses" et "L'huissier" qui mettent en scènes des représentants de ces deux professions si mal aimées.
- "Légende poldève" : critique acerbe et amusante des grenouilles de bénitier et de la société 'bien pensante".
- "Le décret" : pour en finir avec la guerre, le gouvernement décide de projeter la France une dizaine d'années dans le futur.
- "Le passe-muraille" : où l'on se rend compte que le film avec Bourvil n'est pas tout à fait fidèle.
-  "Les bottes de sept lieues" : jolie petite fable sur la misère et l'incroyable imaginaire dont font preuve les enfants
-  "Le proverbe" : un père découvre que la vie d'écolier n'est pas une sinécure.
-  "En attendant" : quelques Montmartrois font état des misères sans nombre que leur cause la guerre.
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Quelle superbe découverte que Marcel Aymé!
Un nom connu qui flottait au milieu des innombrables auteurs dont j'entendais parler mais que je n'avais jamais lus. Il y a tout d'abord eu cette visite à Dole, où le chemin de visite reprend les Contes du Chat Perché. Puis ce reportage sur Jean Marais et sa statue du Passe-Muraille rue Norvins. Et enfin, cette visite de Montmartre le mois dernier, et cette p**** de photo que je n'ai jamais pu faire parce que deux touristes chinois qui trouvaient la statue très drôle se la sont accaparée pendant une bonne dizaine de minutes (et voilà, rien que d'y repenser, je m'énerve!).

Bref... c'est seulement en rentrant de ce merveilleux séjour parisien (au passage un grand merci à Isa. J'ai pas pu tout tester, mais tes adresses, c'est du tonnerre!) que je me suis plongée dans ce recueil de nouvelles... plaisir prolongé pendant plus d'un mois car je ne voulais pas en sortir, tellement son monde me parait proche de la façon dont je le perçois!
L'écriture est sublime, l'orthographe parfois bizarre, les histoires proches de l'absurde, mais qui nous décrivent tellement bien notre monde et son fonctionnement bancal.

Je ne connaissais que son nom, je suis ravie de ne pas avoir attendu plus longtemps pour en découvrir l'oeuvre. Un véritable coup de coeur littéraire, en tout point. J'ai la Jument Verte qui se cache quelque part dans un coffre, je pense bien la dépoussiérer d'ici peu.

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Marcel Aymé est un écrivain, nouvelliste, dramaturge et scénariste français, né en 1902 et décédé en 1967.

Le passe-muraille est un recueil de 10 nouvelles, les unes plus loufoques que les autres ! Parmi ces 10 nouvelles, voici mes préférées :
- le passe-muraille : Dutilleul, quadragénaire, s'aperçoit qu'il peut passer à travers les murs.
- Les Sabines : Sabine peut se multuplier en autant de femmes qu'elle le souhaite et mener autant de vies qu'elle le désire.
- La carte : le gouvernement a décidé de créer des « tickets de vie ». Les personnes jugées inutiles n'ont plus la possibilité de vivre chaque jour du mois (les prostituées ont droit à 7 jours, les riches également, les écrivains à 15 jours, etc.). Une fois les tickets de vie épuisés, les personnages sont temporairement morts et se réveillent le 1er du mois prochain.

J'ai pu remarquer que les thèmes de la guerre, la pauvreté et la mort sont omniprésents et apparaissent dans presque chacune des nouvelles. Les personnages sont des plus ordinaires, mais les événements auxquels ils sont confrontés relèvent de l'hors du commun, du surnaturel. Tout est possible, voilà peut-être un message de l'auteur :) ?

Je me suis laissée porter par ces nouvelles fantastiques et je vous invite à le faire également...
Laissez aller votre imagination ! Rêvez ! Fantasmez ! Voilà selon moi l'autre message de l'auteur !
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