- Eh oui, mademoiselle Prudence, même sur Vénus... les belles en détresse auront toujours besoin d'un homme !
- Pour les sortir de la détresse ?... Ou pour les foutre dedans ?
J'ai vu mon navire démonté, puis réassemblé à 22 millions de milles de son port d'attache... J'ai convoyé des submersibles et des engins volants ; dicté mon journal à une machine ; toléré des femmes à bord.
Mais dans toute cette damnée modernité, Vénus, en un point au moins, renoue avec la tradition... Ses atlas s'ornent encore de ceux qui avaient depuis longtemps disparu de nos cartes marines : les monstres !
- ... Mais je ne puis comme mon mari prétendre au titre de scientifique.
- Vous m'avez pourtant l'air d'en connaître un rayon...
- Si j'eus le privilège, rare pour notre sexe, de suivre des études supérieures, il ne me fut pas permis de passer l'examen.
- Vingt-deux !... V'là les garde-côtes !
- Les belles en détresse auront toujours besoin d’un homme !
- Pour les sortir de la détresse ? Ou pour les foutre dedans ?
Vénus, cette planète luxuriante alanguie - tellement femme ! - résonnera bientôt du mâle fracas des armes !
Hélène : Obéissez ou je vous fais sauter le genou.
Chevigny : Vous bluffez !
Capitaine : Elle bluffe
Prudence : Je parierais pas.
Chevigny : Sar Pélardon ! Cette femme est-elle aussi résolue qu’elle prétend ? Lisez-là !
Sar Pélardon : Je pense qu’elle pense ce qu’elle dit.
Alors je remonterai le fleuve jusqu’à sa source ! Je fouillerai ls forêt, les marais, l’océan. Vénus tout entière !
La main de la science, guidée par l'esprit militaire, forgera l'instrument de la conquête de cet astre.