Un cousin rencontré par hasard un soir à un concert, une phrase faisant allusion à des tableaux de famille volés et Pauline de Baer de Perignon se lance dans une recherche éperdue de Jules Strauss, son arrière-grand-père, grand collectionneur. Elle découvre alors des faits que sa famille juive a tu ou ignoré pendant des années.
Ecrivain en mal de sujets, elle trouve là une raison d'écrire qui va la passionner. Elle n'aura de cesse d'enquêter sur Jules Strauss et ses tableaux disparus en 1942 et découvre la terrible réalité de la spoliation. Plus qu'une quête des oeuvres volées, c'est une quête d'elle-même et de ses origines. En quoi est-elle juive, elle aussi ?
Un récit intéressant que Pauline de Baer de Perignon raconte avec émotion et sincérité. Malgré quelques redites, on apprend beaucoup sur cette triste période de la guerre qui n'a pas épargné le monde de l'art.
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Ce livre n'est pas un roman mais le récit d'une femme qui part à la recherche des tableaux de son arriere-grand-père, le célèbre collectionneur Jules Strauss, qui disparurent en 1942.
Elle découvre la triste réalité de la spoliation par les nazis.
C'est aussi pour l'auteure une enquête sur ses origines, qu'elle connaît si mal, et surtout une quête sur elle-même.
Des recherches très éprouvantes dans ce monde artistique très fermé où personne ne veut prendre la responsabilité de ne pas avoir rechercher, dès la fin de la guerre, les oeuvres d'art ou autres mobiliers précieux enlevés aux juifs.
L'auteure va nous faire part de ses doutes, ses craintes, ses peines et ses difficultés dans cette quête.
Si j'ai aimé certains passages, j'ai regretté l'aspect "catalogue" qui apparaît parfois dans le récit, et les quelques répétitions qui furent un peu fatigantes.
Un petit plus non négligeable avec l'arbre généalogique en début du livre.
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Le sujet est poignant et passionnant: celui de la spoliation d'oeuvres d'art, en particulier de grands collectionneurs juifs, par les nazis durant la Seconde guerre mondiale. Au-delà même du terrible sujet de la spoliation, c'est aussi un livre sur la question de la mémoire familiale, ou plutôt sur celle de l'amnésie: comment une famille, presque dans son entier, préfère bannir les drames de son passé, pourtant proche, au point de renoncer à se battre pour faire valoir ses droits, parce que ce passé est trop douloureux à porter. Dommage toutefois que le livre tourne trop souvent à une introspection décalée avec la richesse du thème, servie par un style parfois un peu mièvre qui nuit à la clarté de l'enquête. Dommage aussi que la problématique des spoliations ne soit pas traitée de manière plus large et peut-être plus équilibrée: il y eut des collabos, mais aussi des héros dans le monde de l'art sous l'occupation. Bref, un livre qui se lit facilement et qui n'est pas déplaisant, mais qui, au vu de l'extraordinaire qualité du thème et du véritable héros, Jules Strauss, aurait sans doute mérité d'être servi par une densité historique et stylistique plus forte.
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