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sur 96 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément, ces temps-ci, mes lectures les plus passionnantes ne sont pas des romans, mais des récits. Celui-ci m'a captivée de bout en bout. "Tout à commencé avec une liste de tableaux griffonnée par un cousin que je connaissais à peine. Sur ce bout de papier, des chefs-d'oeuvre impressionnistes, Renoir, Monet, Degas, exposés aujourd'hui dans les plus grands musées du monde, qui ont tous appartenu un jour à mon arrière-grand-père, Jules Strauss.
Je ne connaissais rien de son histoire, ni de sa collection disparue. Ces quelques mots notés à la hâte allaient changer ma vie, me conduire du Louvre au musée de Dresde, des archives de la Gestapo au Ministère de la Culture."

Jusqu'à ce jour, l'auteure ne s'était pas vraiment questionnée sur cet arrière-grand-père dont on ne parle pas dans la famille. le cousin émet l'hypothèse que les tableaux mentionnés sur la liste ont pu être spoliés à Jules Strauss par les nazis. Elle ne sait pas encore qu'elle s'embarque pour trois ans de recherches difficiles, parce que les témoins de l'époque ne sont plus là pour la plupart. Elle s'appuie beaucoup sur sa grand-tante, Nadine, dont la mémoire n'est plus aussi fiable.

Jules Strauss habitait un hôtel particulier avenue Foch, qu'il a quitté en 1942, de son plein gré ou contraint ? Les tableaux ont-ils été volés ou vendus ? La quête de Pauline Baer sera semée d'embûches, ce n'est pas une professionnelle, elle a tout à apprendre. Elle découvre le milieu de l'art où évoluait Jules, collectionneur avisé, qui n'achetait que ce qu'il aimait et avait un sens pour lui.

Comme dans toute recherche, il y aura des pas en avant et des reculs, de l'enthousiasme et du découragement. Elle remonte peu à peu la piste des tableaux, cherchant à cerner la personnalité de Jules Strauss et à reconstituer l'histoire qui ne lui a pas été transmise. Je n'entrerai pas dans les détails, le livre est foisonnant avec des visites d'archives notamment dans les musées, en France, notamment à Orsay et au Louvre, en Allemagne aussi.

Elle est aidée surtout par des femmes qui connaissent les labyrinthes administratives de l'époque, en tout premier lieu les archives de Rose Valland, cette conservatrice qui notait scrupuleusement toutes les oeuvres envoyées en Allemagne par les nazis. On croise aussi la haute silhouette de Patrick Modiano, dont la connaissance de Paris sous l'occupation est précieuse.

Pour Pauline Baer c'est surtout une quête intime parfois éprouvante, elle remue des histoires qui peuvent déranger, sans compter l'évidente mauvaise volonté de certains musées, peu enclins à se pencher sur l'origine des oeuvres qu'ils possèdent.

C'est un récit mené de manière très vivante, qui nous plonge dans une époque et un milieu, celui des grands collectionneurs juifs du XXe siècle et qui met le doigt sur les blessures profondes de la guerre, encore actives aujourd'hui.

Une lecture qui ne se lâche pas une fois commencée. Je recommande fortement.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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J'ai beaucoup aimé ce roman de recherche, un travail de fourmi au milieu des archives pour retrouver trace de sa famille, de son arrière grand père Jules Strauss, grand collectionneur. L'auteure revient sur la spoliation des juifs, cette injustice qui perdure toujours aujourd'hui.
Un roman qui est en quête de la vérité. Passionnant et riche. Je vous le conseille.
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”Intriguée par l'histoire de la collection d'oeuvres d'art de son arrière-grand-père juif qui a été vendue, ou volée dans les années 1940, les sources se contredisent, l'autrice mène l'enquête. le récit du parcours chaotique, long, semé de fausses pistes, d'heureuses découvertes et de déceptions, d'une recherche de provenance. Un texte agréable à lire, qui se perd par moments dans les méandres des recherches et qui laisse un peu le lecteur sur sa faim, mais un thème, les restitutions d'oeuvres spoliées par les nazis, on ne peut plus actuel et qui ne peut que bouleverser.
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Un roman qui ne vous apprendra pas grand chose ni sur la spoliation des biens juifs, ni sur la romancière qui met en scène sa propre famille. Elle est la petite fille de Jules Strauss qui fut un des plus grand collectionneur d'oeuvres d'art parisien du début du XX° siècle.Par pudeur sans doute, elle ne s'étend que très peu sur les souffrances de cette famille. Je pense que, comme moi, elle a entendu parfois « Ah, encore une histoire de juifs pendant la guerre » et qu'elle n'a pas voulu insister. Je comprends et c'est compliqué aujourd'hui d'écrire sur ce sujet mais il m'a manqué quelque chose dans cette quête . Une âme je crois, celle qu'on sent dans le regard de cet homme : Jules Strauss.

En revanche vous apprendrez beaucoup de choses sur la difficulté d'obtenir la restitution de biens spoliés (essentiellement aux familles juives) par les nazis et autres comparses pendant la guerre . – À ce propos , j'ai regardé le film « Rue Lauriston » avec Michel Blanc, c'est un film remarquable tous les acteurs sont excellents et on comprend tellement bien la façon dont on traitait le juifs et leurs biens ! et ici il s'agit de Français !- . C'est incroyable ce que Pauline Baer de Pérignon est amenée à faire pour récupérer un seul des dessins ayant appartenu à son grand père . On pourrait penser que cette seule photo pourrait faire la preuve que Jules Strauss avait bien une collection digne des musées et que tout le monde allait aider sa petite fille à retrouver une partie des biens, loin s'en faut !Cet aspect du roman est passionnant , c'est d'ailleurs ce qui a plu à Aifelle . On peut en effet se douter que si la famille ne possède plus aucun tableau de cette superbe collection c'est que les grands parents de Pauline Baer de Pérignon ont été « contraints » de vendre. Et vous savez quoi ? Où dormait le dessin pour lequel, au bout de trois ans d'investigation, la preuve de la spoliation ne fera aucun doute ? Au Louvre dans les réserves. On peut se dire que la famille ne l'avait pas réclamé mais c'est faux sa grand-mère avait monté un dossier tout de suite après la guerre. En vain ! L'administration française n'a RIEN fait pour les aider, plus grave en réalité beaucoup de gens savaient que la provenance du dessin était douteuse mais rien n'était entrepris pour retrouver sa provenance alors que ce n'était pas très compliqué pour le Louvre de le faire ou au moins essayer !

On est loin de la belle figure de Rose Valland qui pendant la guerre a noté tous les biens volés aux juifs qui étaient entreposés au Musée du Jeu de Paume
Lien : https://luocine.fr/?p=12851
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Un beau récit, celui d'une femme qui va tenter de réparer les biens spoliés à sa famille et de comprendre ce qu'il s'est passé sous l'Occupation. Sujet très intéressant. L'autrice a vécu une expérience incroyable, passionnante. Obsédée par cette histoire, elle fera tout pour connaître la vérité et retrouver des oeuvres. Il y a des passages très touchants. Et je comprends parfaitement qu'elle ait eu envie d'écrire sur cette histoire. Pourtant, pour quelqu'un d'extérieur à sa famille, je n'ai pas toujours été emportée par son récit. Quelques passages m'ont même parfois un peu énervé, je ne saurais l'expliquer. Peut-etre da façon de penser, de raconter. Un livre à découvrir pour ceux qui sont intéressés par la thématique.
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J'ai mis plus de quinze jours à lire cet ouvrage, c'est un fait assez rare pour que je vous en parle… J'ai du également prendre quelques jours de recul avant d'écrire cette chronique… Pourquoi ? Eh bien, pour la simple et bonne raison que j'avais envie d'en connaître plus sur Jules Strauss, que j'avais envie de faire durer cette intense recherche de la vérité aux côtés de Pauline Baer de Perignon. J'ai beaucoup surfé sur le web pour trouver des informations sur cette famille mais également sur les tableaux ou dessins dont l'auteure nous parle. Cette quête de la vérité est dense et nous emmène dans les réserves de nombreux musées où j'étais loin d'imaginer que dormaient encore de nombreux biens en attente d'être réclamés par les descendants.

Ce récit est très intime, sans fioritures ou dorures, l'auteure nous livre son ressenti, ses doutes, ses peines, sans ménager son lecteur. C'est une sorte de journal intime brut parsemé de déceptions, de bonheurs et de découvertes sur son histoire familiale. C'est passionnant, c'est poignant et je vous avoue que par moment j'avais le coeur serré…

Comme moi, je pense que beaucoup de lecteurs ont été choqués par la lenteur des procédures mais également la mauvaise foi des musées, qui font tout pour ne pas rendre les oeuvres aux descendants de juifs spoliés pendant la seconde guerre mondiale. Les recherches de l'auteure mettent le doigt sur des blessures profondes de la guerre et qui ne sont pas encore totalement cicatrisées, on sent que certaines instances françaises ou allemandes ne sont pas encore à l'aise avec le sujet de la spoliation des biens juifs. Il serait peut-être temps d'avancer, de vivre avec son passé sans essayer de tout mettre sous un voile.

Vous l'aurez compris, cet ouvrage dense, intime, audacieux, remuant le passé, m'a tenu en haleine de la première à la dernière page. Je vous recommande chaudement de tourner les pages de cet ouvrage et de découvrir qui était Jules Strauss.

Le travail de l'auteure suscite toute mon admiration et bien qu'elle dise ne pas être historienne, elle a appliqué exactement la même démarche que celle que l'université enseigne, pour mener à bien ses recherches, cela mérite un immense bravo pour sa ténacité !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Un jour, Pauline Baer de Pérignon tombe par hasard sur son cousin. Il lui montre une liste de tableaux disparus qui ont appartenu à son arrière-grand-père, Jules Strauss, un grand collectionneur d'art.

Elle apprend que, pendant la 2nde guerre mondiale, les nazis ont confisqué des oeuvres d'art. Est-ce que son grand-père, collectionneur juif, a été victime de spoliation ?

Pendant 3 années, elle va se mettre à la recherche de ses tableaux disparus. Elle va poser des questions à sa famille puisqu'elle ne savait pas grand-chose sur Jules Strauss et sa collection. Elle va mener des recherches dans les musées et archives français et allemands.

Pour moi, il ne s'agit pas d'un roman à proprement parlé, mais plutôt d'un récit, d'une enquête.

J'ai trouvé cette enquête passionnante. L'autrice nous explique le cheminement de ses recherches, le fonctionnement des archives des musées, les fausses-pistes. Elle va nous faire part de ses doutes, de ses réflexions, et elle le fait très bien ressentir dans son écriture.

Malgré quelques longueurs, j'ai trouvé ce récit intéressant. J'ai appris beaucoup de choses sur la spoliation d'oeuvres d'art par le régime nazi et leur restitution.

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n nous promet une plongée dans le milieu de l'art à travers la recherche de tableaux saisis par les nazis. C'est bien cela et c'est encore plus puisque ce livre nous conte une véritable enquête menée par son auteure sur sa famille, sur ses origines. Ce récit démarre d'ailleurs par une reproduction de l'arbre généalogique des personnes citées. On y aperçoit tout en haut Jules Strauss né en 1861 et décédé en 1943, grand collectionneur d'art. Celui-ci a acquis au cours de sa vie, des tableaux des plus grands peintres tels que Renoir, Monet ou Degas.

Pauline Baer de Perignon ne s'était jamais vraiment posée de questions sur cet arrière grand père bien connu du marché de l'art. Elle savait que celui-ci n'avait pas été déporté pendant la guerre et est décédé de mort naturelle en 1943. C'est au hasard d'une soirée que l'un de ses cousins lui dresse une liste de tableaux en lui indiquant que la vente Strauss est louche et que les tableaux détenus alors par leur arrière grand-père ont été spoliés, saisis par les nazis pendant l'Occupation. C'est cette simple conversation qui va changer à jamais la vie de l'écrivaine. Celle-ci démarre alors une folle quête, elle qui ignore tout du milieu de l'art et de la spoliation pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour ce faire, elle le reconnait elle-même, sa méthode c'est qu'elle n'a pas de méthode. Elle "tire dans tous les sens". Elle va ainsi interroger les membres de sa famille, faire des recherches dans les bibliothèques de musées, multiplier les rencontres pour remonter le fil de vie de ces différents tableaux : à quel moment Jules Strauss les a-t-il acquis ? Ces tableaux ont-ils été vendus ? A qui ? Quand ? Où se trouvent-ils désormais ? Peut-elle prouver la spoliation (autrement dit qu'ils ont été injustement saisis à sa famille qui devrait aujourd'hui en être propriétaire) ?

"La collection disparue" retrace ainsi trois ans de cette quête qui va bien au-delà de la chasse aux tableaux. Pauline Baer de Perignon interroge ses origines, ses racines familiales. Elle est obnubilée par ses investigations et le fait qu'elle ait trouvé une sorte de vocation, de but à sa vie est très touchant. Elle essaye de comprendre ce qui est arrivé à sa famille pendant l'Occupation et cette enquête nous parle, en tout cas m'a parlé. Qui ne s'est pas interrogé sur la manière dont ses ancêtres ont vécu la guerre, l'Occupation nazie ? C'est une sorte de quête universelle (et inachevée) qui résonne à travers son livre. Alors forcément on se demande aussi si la place de ces chefs d'oeuvre est chez des particuliers plutôt que dans des musées. Mais la mauvaise foi des autorités tant françaises qu'allemandes ne peut qu'indigner et nous ranger à ses côtés...
Lien : https://riennesopposealalect..
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Jules Strauss fut un éminent collectionneur d'art, notamment de tableaux impressionnistes au début du XXe siècle.
Mais nul dans ses descendants ne semble connaître la passion de ce grand-père mort en 1943. Une petite-fille pourtant, Pauline Baer décide de chercher à comprendre ce qu'il est advenu de ces trésors.
« Sa méthode étant de n'en avoir aucune » Pauline Baer cherche partout où elle peut : elle interroge sa grande tante, dont la mémoire flanche, des cousins et de vieux oncles qui vivent en Angleterre. Elle pénètre dans les Archives du Louvre, et du Musée d'Orsay, sur les traces des toiles vendues par ce grand-père, qui fut illustre dans le monde de l'art avant la guerre. Beaucoup de ces oeuvres ont été vendues, pour subvenir aux besoins d'une famille malmenée par la vie en temps d'occupation allemande. Mais certains objets ont disparu, et rejoignent les nombreuses oeuvres spoliées par les nazis. La petite histoire familiale rejoint les heures sombres de la grande.
Pauline Baer enquête avec patience, butinant au hasard des rencontres et de ses intuitions. Mais surtout elle écrit un beau livre empreint d'empathie pour sa famille ; Ce témoignage plein de sincérité et de finesse pose des questions justes, et cherche les réponses adéquates.
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Un 4/5 pour cette plongée au coeur d'une enquête familiale portée sur plusieurs générations et différentes oeuvres d'art. Malgré le nombre de personnes citées qui rendent la lecture et la compréhension parfois difficiles, j'ai adoré suivre cette quête de la vérité sur un héritage spolié et trop longtemps resté sous silence. J'ai aimé cette recherche aussi bien personnelle que collective sur les sauveurs des oeuvres d'art pendant la guerre, qui les ont protégées des spoliations nazies et répertoriées en cas de vols et de pertes, à l'instar de Rose Valland. A travers les oeuvres spoliées, Pauline, l'auteure, parcourt le monde, découvrant ou redécouvrant des lieux, objets, personnes de sa propre famille, toujours avec cette détermination, cette histoire en tête dont elle fait désormais une priorité. Après les archives, bibliothèques et témoignages, c'est un nouvel obstacle que doit affronter la petite-fille du grand Jules Strauss : un musée qui détient l'une des oeuvres de son grand-père. Et là, c'est une autre histoire qui commence, deuxième partie que j'ai adorée également, entre art, institution muséale, (in)justice et législation. Un doux mélange de suspens, d'intime et d'art sur fond de guerre mondiale, que je vous recommande chaleureusement.
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