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Red Thorn tome 1 sur 1

Meghan Hetrick (Illustrateur)Steve Pugh (Illustrateur)
EAN : 9781401263614
144 pages
Vertigo (02/08/2016)
3.5/5   2 notes
Résumé :
RED GOD RISING

Although she grew up in America, gifted artist Isla Mackintosh is a Scot at heart. Both of her parents were born in Glasgow, and 25 years ago her older sister Lauren vanished during a visit to the land of her ancestry. Now, Isla is following in her sister’s footsteps, hoping to discover the truth behind her disappearance.

The secret she’s about to unearth, however, is far older and more dangerous than she ever could hav... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, publiée par Vertigo. Il comprend les épisodes 1 à 7, initialement parus en 2016, écrits par David Baillie, dessinés et encrés par Meghan Hetrick (à l'exception de l'épisode 7 dessiné et encré par Steve Pugh), avec une mise en couleurs réalisées par Steve Oliff pour les épisodes 1 à 6 et Nick Filardi pour l'épisode 7. Les couvertures ont été réalisées par Choong Yoon.

Il y a un an Isla Mackintosh arrivait dans une petite ville à la frontière de l'Angleterre et de l'Écosse, pour prendre une chambre chez une logeuse. Elle retraçait le voyage effectué 25 ans plus tôt par sa soeur Lauren Mackintosh, morte dans des circonstances jamais élucidées, peu de temps avant la naissance d'Isla. Cette dernière a rencontré ceux qui l'ont connu lors de son séjour (Ann McLeckie colocataire, Barry Linnet responsable de sa thèse, Matteo Vesuvio propriétaire d'un pub) sans recueillir d'informations nouvelles. Au temps présent, elle réside à Glasgow, et elle sort boire dans un pub. Elle y rencontre Alec, un individu sympathique qui aime la musique de Nirvana et qui est capable de citer Albert Camus. Elle termine sa nuit chez lui où ils en profitent pour conclure.

Isla Mackintosh dessine tout le temps depuis qu'elle est enfant. Au lycée, elle a découvert par hasard que certaines de ses créations sur papier prennent vie, avec des résultats assez catastrophiques, voire criminels. Au matin de sa nuit avec Alec, elle répond au coup de sonnette. Elle a la surprise de découvrir un individu habillé de haillons, dégageant une forte odeur d'égout, qui lui remet un paquet au nom de sa soeur. Il s'agit de son cahier de dessin. Cette créature lui enjoint de libérer un individu qu'elle ne nomme pas. Isla comprend qu'il s'agit du même individu qu'elle dessine de manière compulsive depuis plusieurs mois : Thorn.

À l'automne 2015, la branche éditoriale de DC appelée Vertigo Comics était déclarée agonisante, verdict rendu encore plus plausible par le départ de sa responsable éditoriale historique Karen Berger. Pourtant, après un réel passage à vide, de nouvelles séries estampillées Vertigo ont recommencé à paraître. Après en avoir lu plusieurs, le lecteur a bien compris que chaque équipe créatrice doit frapper très fort dès les tous premiers épisodes constituant le premier recueil, sous peine de disparaître dès la première année, histoire bouclée ou non. Il n'est donc pas très étonnant que David Baillie accumule les éléments spectaculaires pour être sûr de capter l'attention du lecteur et de la retenir assez longtemps.

Cela explique que le lecteur se trouve confronté à une mort inexpliquée, un intervalle un peu long entre 2 soeurs (25 ans, ça fait quel âge pour les parents ?), des personnages surnaturels engagés dans une guerre millénaire, des dessins qui prennent vie, et un personnage principal (Red Thorn) qui réapparait fissa, sans oublier le peuple des Bonnet-Rouge (des créatures issues du folklore britannique et vivant spécifiquement à la frontière entre Angleterre et Écosse). le récit commence in media res, et le lecteur est prié de prendre le train en marche. Il ne faut pas exagérer non plus, le scénariste a fait le nécessaire pour que l'exposition de la situation soit facilement compréhensible, et distillée dans des morceaux digestes (pas de gros pavés de texte, pas de dialogues d'exposition interminables). Il apparaît rapidement que l'enjeu du récit se développe selon 2 axes : (1) l'objectif personnel d'Isla Mackintosh, (2) la résurgence de Red Thorn et ce qu'elle déclenche en termes de bouleversement de l'équilibre.

David Baillie dépeint une jeune femme décidée, indépendante, courageuse. Après avoir avalé la couleuvre de 2 soeurs dont la naissance est séparée de 25 ans, le lecteur s'attache à cette belle rouquine qui picole un peu, qui aime bien le rock, qui fait de la moto, qui garde la tête haute devant des créatures magiques, et qui dessine. Contraint de rentrer rapidement dans le vif du sujet, le scénariste n'a pas trop le temps de s'attarder sur la vie normale de son personnage, puisqu'il doit convaincre le lecteur dès les premiers épisodes. Néanmoins, il a quand même le temps de la montrer dans quelques scènes normales, en pub, en voyage. Il dépeint une femme avec ses qualités et ses défauts, capable de s'amuser, de prendre du bon temps dans un pub. Elle a fière allure sa moto et elle refuse systématiquement le rôle de victime ou de demoiselle en détresse. D'ailleurs, dans l'épisode 5, elle évoque le test de Bechdel (nommé d'après l'auteure Alison Bechdel pour déterminer le degré présence féminine intelligente dans un film, ou un roman).

En parallèle, le scénariste développe l'axe relatif à la présence de créatures surnaturelles en Écosse. Il rappelle qu'il s'agit d'une terre de légendes et que cette imprégnation de la magie dans la région et dans les gènes de ses habitants explique sûrement pourquoi il y a eu tant d'écrivains et de poètes écossais. Il évoque donc les Bonnet-Rouge (redcap), des créatures spécifiques à cette région du Royaume Uni. Pour le reste, il pioche dans le folklore local, en prenant soin de conserver à ces créatures leurs spécificités, de ne pas en faire des monstres génériques. C'est plutôt rassurant car la couverture du premier épisode semblait montrer une sorte de vampire aux mains ensanglantées, à l'allure adolescente. En fait, l'auteur s'abreuve bien aux contes et légendes de la région de Glasgow. le lecteur fait donc connaissance avec les chefs des 2 factions en présence. Même s'il ne se reconnaît pas dans les intérêts de l'un ou l'autre, il peut continuer à ressentir de l'empathie pour Isla Mackintosh qui refuse d'être instrumentalisée (avec plus ou moins de succès) par l'un ou par l'autre.

David Baillie a choisi de mettre une phrase extraite d'un dialogue en exergue de chaque épisode. Par exemple : c'est la dernière femme invisible dont je tombe amoureux. Il attire ainsi discrètement l'attention du lecteur sur le fait que certaines des phrases sorties de leur contexte possèdent une saveur certaine et décalée. En outre, en voyant certains dessins d'Isla Mackintosh prendre vie, il introduit une forme de métacommentaire, dans la mesure où des dessins prennent vie à l'intérieur de l'histoire, comme les personnages de l'histoire prennent vie, dans une certaine mesure, pour le lecteur. Néanmoins, cette dimension métaphorique disparaît rapidement, au profit des aventures.

Meghan Hetrick est une jeune dessinatrice, ayant déjà réalisé un ou deux épisodes de la série Fairest de Bill Willingham, et ayant dessiné une partie de Bodies de Si Spencer. Elle dessine dans une veine réaliste et descriptive. En y prêtant attention, le lecteur se rend compte que ses personnages savent régulièrement sourire, avec une très légère exagération dans laquelle il est possible de détecter une petite influence manga bien intégrée. Elle fait le nécessaire pour montrer des bâtiments de Glasgow et des environs, afin d'attester visuellement de la localisation du récit. Il en va de même pour les 2 séquences se déroulant à Essaouira, au Maroc, sans qu'elle n'aille jusqu'au reportage touristique. Ses dessins comportent un niveau de détails satisfaisant, sans que cela ne soit une obsession photographique. Il se dégage des pages un forme d'entrain et de plaisir qui évite aux récits de sombrer dans le gore ou dans la tragédie insurmontable.

L'artiste doit également donner forme aux éléments surnaturels. Elle choisit à nouveau une approche descriptive et concrète, plutôt que des évocations expressionnistes. Red Thorn ressemble donc à un bel éphèbe tatoué, avec une belle mèche de cheveux d'un roux bien orange vif. Les Bonnet-Rouge sont des gros orcs tout en muscles. Ness (une créature des eaux) est filiforme et dénudée, mais Hetrick n'insiste pas sur ses attributs sexuels, lui dessinant de petits seins sans auréole, et laissant la zone pubienne vierge de tout trait. Belatucadros (le chef s'opposant à Red Thorn) dispose d'une silhouette humaine musclée, avec une tête affublée de cornes. Ce parti pris graphique aboutit à un bestiaire plutôt convenu, sans que chaque personnage n'en devienne trop cliché ou trop ridicule.

Les plans de prise de vue sont facilement lisibles. Hetrick sait trouver le meilleur angle de vue pour les moments les plus impressionnants : individus en train de slamer (se percuter les uns les autres pendant un concert) dans une pub, Isla déguisée en démone pour Halloween (avec une petite queue), Red Thorn s'immergeant dans un bain de sang pour y chercher sa couronne, Ness surgissant des eaux comme une Vénus, Red Thorn brandissant son étendard retrouvé, Isla se retrouvant face à Alec dans le château de Belatucadros. Pour l'épisode 7, Steve Pugh s'applique à reproduire l'approche graphique de Meghan Hetrick, débarrassé des petites touches manga, pour une apparence moins enjouée et plus réaliste.

À la fin de ces 7 épisodes, le lecteur est partagé entre l'intrigue originale et le personnage attachant d'Isla Hetrick, mais pas tout à fait convaincu par l'intrigue qui s'annonce assez linéaire avec pour seul enjeu l'affrontement entre Red Thorn et Belatucadros. Les dessins sont sympathiques, mais ils manquent d'un point de vue plus affirmé. 3 étoiles, sans certitude de revenir pour le tome 2.
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