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Critique de latina


latina
02 septembre 2016
Qui a dit qu'un domestique valait moins qu'un homme du monde ? Qu'une servante était transparente ? Que les « servants » n'avaient pas de vie propre ?
Eh bien...peut-être que les auteurs du 19e siècle ne le disaient pas, mais ils n'en faisaient pas grand cas non plus ! Car à force de triturer la vie « compliquée » de ces pauvres riches, occupés à leurs intrigues amoureuses et financières, ils en ont oublié ces besogneux de l'ombre, ceux sans qui la vie des riches n'est tout simplement...pas possible.

Jane Austen, dans son roman « Orgueil et préjugés » nous a brillamment analysé cette famille Bennet, aux 5 filles à marier. Mais Jo Baker, elle, nous décrit l'existence et les pensées intimes de ceux sans qui les Bennet n'auraient pu vivre : Mr et Mme Hill, le couple de serviteurs en apparence bien assorti ; Sarah, la jeune femme de chambre et Polly, la petite bonne adolescente.
Tout ce petit monde trime, le dos cassé, les mains crevassées, les pieds endoloris, sans une minute de répit. « Sarah aurait adoré se permettre le luxe des larmes et des migraines. le salon sombre, un linge humide sur le front et la paix »...mais non, Sarah, cela t'est totalement interdit ! A peine si tes maitresses remarquent si tu es heureuse ou malheureuse...De toute façon, elles s'en fichent.

Et puis arrive le mystérieux James. Sarah, troublée par son attitude apparemment indifférente, se tourne aussi vers le valet du manoir voisin, celui des Bingley. Elle qui ne rêve que de découvertes, à commencer par Londres, elle va être servie...

J'ai bien aimé ce roman qui dévoile l'autre face des choses, l'autre côté de ce monde mené « comme une danse de village où tout est charmant, gracieux, ordonné, chaque tour parfaitement réglé, sans un pas de travers », celui de la boue et de la souffrance, mais où les rêves sont là, tapis dans l'ombre, prêts à exploser au grand jour.
Vraiment, j'ai été très intéressée.
Par contre, la narration ne m'a pas emballée plus que ça ; il m'a semblé que beaucoup de paragraphes étaient assez décousus, sans compter les quelques fautes de traduction et coquilles difficiles à avaler dans une « suite » de Jane Austen. le point de vue adopté, omniscient, s'il permet de connaitre les pensées intimes des personnages, n'en est pas moins assez inégal.
Et l'écriture ... se lit, tout simplement.

Bravo aux serviteurs, mais un bémol pour le service narratif.
3,5/5





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